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Jean Fernel

Publié le 16/05/2020

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« Jean Fernel1497-1558 Comme Descartes, à qui certains ont voulu le comparer, Jean Fernel, déçu par l'inanité de l'enseignement scolastique, résolut dereprendre ses études en remontant aux sources et, pour un temps, se consacra à l'étude des Anciens.

Son esprit était ouvert à touteschoses : philosophe, mathématicien, excellent expérimentateur, il avait une puissance de travail extraordinaire et une clarté d'expositionremarquable ; ses goûts le portaient à embrasser plusieurs branches du savoir, et il brillait dans toutes.

Il aspirait à la rénovation dessciences, et ses qualités semblaient le désigner pour en être un des artisans ; mais, venu trop tôt dans un monde non encore préparé, ilne trouva pas une atmosphère favorable ; bien mieux, par une singulière ironie du sort, les circonstances, l'orientation et l'évolution deses travaux, leur perfection même, firent que, dans la médecine, à laquelle il s'était finalement attaché, il contribua à retarder cetterenaissance, et cela pendant près de deux siècles. Maître ès arts, il reçut des propositions flatteuses pour l'enseignement de la dialectique, où il excellait ; mais il préféra continuer àpartager son temps entre les sciences, la philosophie et les auteurs anciens.

Parmi ceux-ci, il rencontra Galien et en fut séduit au pointqu'il résolut de se consacrer à le rétablir dans sa forme originale.

Dès lors, il lui demeura attaché, et, à ce passé lointain, il ajouta tout cequi, depuis, avait été acquis en médecine : cet immense travail aboutit en 1554 à la publication de son Universa-Medicina, qui eut trenteéditions, fut immédiatement classique et le demeura pendant plusieurs générations. Obligé, pour des raisons matérielles, de prendre une carrière, il avait entrepris ses études médicales et les avait conduites dans leminimum de temps et avec le maximum de succès.

Mais il n'avait pas renoncé aux mathématiques et à la philosophie et, au cours mêmede ces études, avait publié deux ouvrages de science : dans l'un, le Traité du Monde, il relatait ses recherches sur la longueur d'un degrédu méridien ; il est remarquable que, malgré la précarité de ses moyens, il ne commît qu'une erreur pratiquement minime. Très apprécié comme médecin et comme professeur, mais toujours insatisfait, il poursuivait ses études aussi bien en médecine que dansles autres branches.

Marié avantageusement, la fortune de sa femme lui apparut comme un moyen de se procurer les livres et lesinstruments dont il avait besoin pour ses travaux.

Aussi l'entama-t-il fortement.

Des remontrances et des querelles familiales l'obligèrentà se consacrer définitivement à la médecine, et bientôt il publia sa Physiologie. Sa renommée, sans cesse grandissante, lui valut d'être un jour appelé auprès de Diane de Poitiers : il fut assez heureux pour la tirerd'une grave maladie, et le Dauphin reconnaissant voulut le nommer son premier médecin.

Toujours modeste, il déclina cette offre.

Sessuccès de clientèle ne l'empêchèrent pas alors de publier, en 1548 un ouvrage fort important, De abditis rerum causis, dans lequel ilexpose et examine les opinions philosophiques d'Hippocrate, de Platon, d'Aristote et de Galien.

Peu après ce fut sa Pathologie, puis unTraité sur la composition des médicaments.

Henri II, qui se souvenait des services rendus au Dauphin, voulut de nouveau avoir Fernelcomme premier médecin ; par un scrupule assez rare, ne voulant pas dépouiller de sa charge Louis de Bourges, Fernel déclina encorecette offre.

Ce ne fut qu'à la mort de ce dernier qu'il accepta.

Il dut alors suivre le roi dans sa campagne des Flandres et, devant Calais,commença son Traité des fièvres.

À son retour, la mort de sa femme l'affecta au point qu'il mourut quelques jours après.

Il laissaitinachevé cet ouvrage, léguant ses manuscrits à son ami Plancy pour les compléter et les publier, ce qui fut fait en 1567. Jean Fernel est, par excellence, l'homme de son siècle : un de ces hommes qui se souvenaient du passé tout en aspirant à cet avenirqu'ils pressentaient et qu'ils espéraient.

La recherche des causes dominait alors les esprits, et souvent la philosophie l'emportait surtoutes choses.

Cette philosophie fut la principale préoccupation de Fernel : pour lui, c'est une nécessité absolue de commencer par elleavant d'aborder quelque branche que ce soit ; aussi s'est-il efforcé de rénover celle des Anciens et de l'accommoder à la fois à lathéologie et aux données acquises dans les siècles précédents.

Il était plus philosophe que médecin, et ses idées sur la médecinedécoulent de cette philosophie que son talent lui a permis d'exposer avec plus de clarté encore que les auteurs eux-mêmes où il en apuisé les éléments.

Il a ainsi rénové l'aristotélisme et préparé par ailleurs le cartésianisme, établissant la liaison entre l'antiquité et lestemps modernes. Au début du XVIe siècle, les idées médicales, tirées de ce qu'on croyait savoir de Galien, enrichies par les apports des Arabes, obscurciespar des commentateurs ignorants ou infidèles, offraient une confusion encore augmentée par les théories philosophiques en honneur, ladialectique poussée à ses extrêmes limites, et enfin l'astrologie. Fernel eut le grand mérite de mettre de l'ordre dans cette confusion, de rétablir dans leur originalité les Oeuvres de Galien en lesaugmentant des apports ultérieurs.

De cet ensemble il avait fait un tout parfaitement cohérent ; on peut lui appliquer l'appréciation deRaynaud sur la médecine au XVIIe siècle : "Jamais science ne fut mieux coordonnée, ni en apparence plus complète.

Tout s'y tient depuisle commencement jusqu'à la fin ; la doctrine des éléments mène sans efforts à celle des tempéraments : les tempéraments particuliersexpliquent la nature et le rôle des parties et des humeurs ; des esprits et des facultés de divers ordres se subordonnent ou s'associentpour mouvoir la machine ; là où les qualités manifestes font défaut, les qualités occultes arrivent à point pour parer à toutes lesobjections ; chaque chose a sa place marquée d'avance ; tout s'harmonise avec une régularité et une symétrie parfaites." L'Oeuvre médicale de Fernel se ressentait, malgré lui, de son éducation scolastique : c'était un monument admirable, mais dontl'utilisation pratique ne correspondait point à sa perfection de forme.

Cependant, cette Oeuvre permettait de se retrouver dans le chaospréexistant : les Écoles, attachées à la tradition, y trouvèrent une justification de leur position ; elles l'adoptèrent et la défendirent contretous ; on commenta les livres de Fernel comme on avait si longtemps commenté ceux de Galien, alors qu'on rejetait les remarquablestravaux des anatomistes qui illustrèrent le XVIe siècle médical.

Ainsi l'influence de Fernel sur la médecine fut-elle décisive et durable : ellese poursuivit pendant tout le XVIIe siècle, et, encore au XVIIIe, se manifesta dans nombre d'ouvrages médicaux. Ce fut d'autre part le grand tort de Fernel d'avoir établi ce dogme en apparence impeccable, car il arrêta ainsi pour longtemps l'évolutionde la médecine, que pouvaient faire prévoir les découvertes qui avaient abouti à celle de Harvey. Chez Fernel, le médecin était d'accord avec le philosophe : il avait fait pour la philosophie ce qu'il avait fait pour la médecine et celle-ci,pour lui, était la suite naturelle de celle-là.

Certainement, cette liaison intime avec la philosophie alors régnante a été pour beaucoup dansla solidité de l'Oeuvre médicale de Fernel.

Celle-ci lui a valu une gloire qui, si elle eut une influence regrettable sur l'évolution de lamédecine, fut assez durable pour qu'il méritât de figurer parmi ceux qui ont joué un rôle de premier plan dans cette évolution.. »

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