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« J'ai l'optimisme de croire qu'on a enfin compris dans les autres sphères de l'Enseignement que plus un auteur est proche de l'enfant dans le temps, plus il a de chance de l'intéresser et de l'enrichir. Toute éducation littéraire doit commencer par les contemporains » écrit Michel Tournier dans Le Vent Paradet (1977). Partagez-vous cette opinion? Vous illustrerez votre pensée par des exemples précis tirés de vos lectures.

Publié le 21/12/2021

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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : « J'ai l'optimisme de croire qu'on a enfin compris dans les autres sphères de l'Enseignement que plus un auteur est proche de l'enfant dans le temps, plus il a de chance de l'intéresser et de l'enrichir. Toute éducation littéraire doit commencer par les contemporains » écrit Michel Tournier dans Le Vent Paradet (1977). Partagez-vous cette opinion? Vous illustrerez votre pensée par des exemples précis tirés de vos lectures.. Ce document contient 1286 mots soit 3 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format PDF sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en: Français / Littérature.


« « J'ai l'optimisme de croire qu'on a enfin compris dans les autres sphères de l'Enseignement que plus un auteur est proche de l'enfant dans le temps, plus il a de chance de l'intéresser et de l'enrichir.

Toute éducation littéraire doit commencer par les contemporains » écrit Michel Tournier dans Le Vent Paradet (1977).

Partagez-vous cette opinion? Vous illustrerez votre pensée par des exemples précis tirés de vos lectures. L'éducation des enfants soulève beaucoup de controverses : certains prétendent qu'ils ne s'intéressent plus à rien, qu'ils n'apprennent plus rien, qu'ils ne savent même plus lire, tandis que d'autres soutiennent que si on leur offrait des œuvres d'auteurs contemporains, leur attention se réveillerait, et ils feraient des prodiges.

C'est l'opinion soutenue par Michel Tournier dans Le Vent Paradet : « J'ai l'optimisme de croire qu'on a enfin compris dans les hautes sphères de l'Enseignement que plus un auteur est proche de l'enfant dans le temps, plus il a ta chance de l'intéresser et de l'enrichir.

Toute éducation littéraire doit commencer par les contemporains ! Si les auteurs contemporains paraissent plus proches de l'enfant, ils sont parfois moins abordables pour lui, et il préfère souvent la littérature d'autrefois. Les auteurs contemporains paraissent au premier abord plus susceptibles d'intéresser l'enfant, car ils ne comportent en principe d'obstacles ni de langue, ni de milieu, ni d'idées. Le langage du xvie et xviie siècles est difficile pour un enfant : les aventures de Gargantua le feraient peut-être rire s'il les comprenait, et les plaisanteries des Plaideurs, passent tout à fait inaperçues, tellement le texte a besoin d'une traduction.

C'est d'ailleurs le reproche que Rousseau faisait déjà à La Fontaine lorsqu'il déplorait l'obscurité de la fable Le Corbeau et le Renard : « Maître Corbeau sur un arbre perché » suggérait à l'enfant, peu habitué aux inversions, que c'était l'arbre qui était perché. Les œuvres contemporaines ont aussi l'avantage de décrire les habitudes familières à l'enfant, des familles qui ressemblent à la sienne, des maisons qui ne le dépaysent pas. Quand un jeune lecteur se trouve devant C'est Mozart qu'on assassine de Gilbert Cesbron, il se reconnaît dans le petit garçon, et il comprend les problèmes de sa famille. Quand il voit une pièce de Molière, il ne comprend plus l'attitude de ces pères nobles qui interviennent toujours dans le mariage de leur fille, se lamentent sur la dot — ils ne savent même plus ce que c'est —, ils s'étonnent devant ces médecins maladroits et ignorants qui n'ont plus beaucoup de ressemblances avec les praticiens qu'ils rencontrent à l'hôpital. Les idées développées dans les œuvres récentes sont elles aussi plus proches de l'enfant, et donc ont plus de chance de l'intéresser que ne peuvent le faire les sentiments de Corneille : ils se sentent plus touchés par les difficultés des trois adolescents décrits dans Malataverne que par les dilemmes cornéliens de Rodrigue dans Le Cid.

Les mentalités ont évolué, et la morale a changé vers une moins grande rigidité : ils ne peuvent qu'être surpris devant l'éducation des enfants dans les romans de la Comtesse de Ségur, et si les bêtises de Sophie les amusent encore, les sermons et les punitions leur paraissent tout à fait excessifs, et même parfois incompréhensibles. Ainsi, grâce à la littérature contemporaine, on peut supposer que l'enfant non dépaysé acceptera ce qu'il lit, il le comprendra mieux, et il apprendra donc plus volontiers, à partir de textes plus proches de ses préoccupations quotidiennes. Mais cette facilité apparente se révèle bien souvent illusoire, et l'éducateur constate plus d'une fois avec surprise combien un enfant, d'abord attiré par une œuvre contemporaine, l'apprécie moins ensuite qu'une œuvre classique : elle se révèle à l'usage aussi difficile ; sinon plus, par la langue, par la structure, et par les idées. La barrière de la langue ne disparaît pas par magie lorsqu'on aborde des textes modernes : on a assez parlé des registres de langage pour savoir que le langage moyen d'un enfant est beaucoup plus pauvre en vocabulaire et en tours syntaxiques que ne l'est un poème de Pré vert ou un roman de Pagnol.

Divers tests de langage montrent les lacunes extraordinaires des enfants, dans de nombreux domaines, dès qu'on sort des. »

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