Indonésie (1989-1990) Contestation et libéralisation économique
Publié le 16/09/2020
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Indonésie 1989-1990
Contestation et libéralisation économique
Bien que le cinquième mandat du président Suharto ne prenne fin qu'en 1993, son
autobiographie, publiée en janvier 1989, dans laquelle - sincère ou habile - il
a laissé entendre qu'il s'agissait de son dernier quinquennat, a relancé la
polémique sur sa succession.
A cette occasion ont resurgi les vieux problèmes du
rôle de l'armée dans l'État et de l'urgence d'une démocratisation, à l'heure où,
à l'Est, tombaient les dictatures.
Au plan économique, l'Indonésie, malgré le
poids de sa dette étrangère, a commencé à recueillir les fruits de la
libéralisation.
L'opposition au régime s'est marquée de plusieurs manières détournées.
La
distance entre le président et l'armée, manifeste depuis 1988, s'est confirmée.
Ainsi les manifestations étudiantes, qui ont repris début 1989 pour soutenir les
revendications de plus en plus nombreuses de paysans injustement expulsés de
leur terre au nom du développement ou d'intérêts privés, ont bénéficié de la
compréhension de l'autorité militaire, qui donnait ainsi sa caution à une
critique sociale du régime.
Il en a été de même pour la déclaration rendue
publique en avril 1989 en Belgique par les organisations non gouvernementales
indonésiennes, à la veille de la réunion du consortium d'aide à l'Indonésie,
l'IGGI (Groupe intergouvernemental sur l'Indonésie).
Une vie politique plus transparente?
Au parlement, en juin 1989, c'est le groupe des Forces armées qui a lancé une
polémique sur la nécessité d'introduire la "transparence" dans la vie politique
indonésienne.
Les déclarations se sont multipliées sur la manière de démocratiser la
désignation du président de la République (abandon de la candidature unique,
campagne sur programme, vote à bulletins secrets, limitation du nombre des
mandats, élargissement de l'initiative du Parlement).
Est-ce là la revendication
d'une classe d'affaires en pleine expansion qui voudrait être mieux représentée?
La réunion annuelle des dirigeants militaires (août 1989) n'a apporté qu'un
soutien ambigu à la "direction nationale" (c'est-à-dire Suharto).
Même le parti
gouvernemental, Golkar, a développé l'idée d'une "opposition loyale" en
critiquant une hausse brutale des tarifs de l'électricité (plus 25% en mai
1989).
Le président Suharto fin mai, puis au début juin, a demandé qu'il soit mis fin
aux spéculations sur sa succession et a rappelé les mécanismes fixés par la
Constitution: recours à l'Assemblée consultative du peuple (MPR) qui se réunit
onze jours une fois tous les cinq ans pour désigner le président, le
vice-président et approuver les grandes orientations du régime.
Il a dû revenir
sur la question à plusieurs reprises et, en septembre 1989, il a menacé: "Si
l'on sort du processus constitutionnel, je frapperai, qu'il s'agisse d'un homme.
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