Inde (1985-1986) Rajiv part en croisade
Publié le 16/09/2020
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Inde 1985-1986
Rajiv part en croisade
Rajiv Gandhi a découvert, en 1985, une Inde plus rebelle à ses volontés de
changement et à ses désirs de modernisation qu'il ne l'espérait.
Nommé Premier
ministre le 31 octobre 1984, le jour même de l'assassinat de sa mère Indira
Gandhi, conforté par une très large victoire aux élections législatives en
décembre de la même année, l'héritier de la dynastie Nehru a voulu aller vite,
très vite.
Tout de suite, il s'est colleté aux problèmes les plus brûlants qui
menaçaient l'union indienne: le Pendjab, l'Assam.
Il a aussi voulu réformer son
parti (le Congrès national indien), la fonction publique, et secouer l'économie,
bousculant son pays avec une ardeur de néophyte.
Cette croisade s'est soldée par
des succès indéniables: l'Inde a cru quelques mois que du Pendjab à l'Assam, en
passant par la corruption, ses plaies étaient soignées.
Rajiv Gandhi a vogué
alors en plein état de grâce, vivant une véritable lune de miel avec son peuple
qu'il ne connaissait guère et qui ne le connaissait pas plus.
L'Inde n'attendait
que peu de chose de ce jeune homme de quarante et un ans, pratiquement inconnu,
resté des années durant dans l'ombre de sa mère, sans la moindre appétence ou
inclinaison avouées pour le pouvoir.
Mais en quelques mois, Rajiv Gandhi a su imposer un style de gouvernement propre
et efficace et prendre des décisions qui ont conquis ses concitoyens.
Puis est
venu le temps des épreuves, des désillusions.
Après la tornade Rajiv, l'Inde a
paru reprendre son souffle et le pays, avec ses seize langues, sa multitude de
castes, de religions, de régions souvent antagonistes, a montré sa résistance
aux changements.
Aux dithyrambes ont succédé les critiques, tout aussi immérités
et excessifs les uns que les autres.
Mais, même en baisse, la popularité de
Rajiv Gandhi - tous les sondages l'ont montré - est restée très élevée et, face
à une opposition déliquescente, il est le seul leader du pays.
Forces centrifuges
Le cas du Pendjab est tout à fait symptomatique de la méthode du nouveau Premier
ministre, convaincu qu'il fallait vite trouver une solution à la question sikh.
Rajiv Gandhi a consacré, dès le début de son mandat, tous ses soins à cet État
en proie, depuis 1983, à une vague de violence extrême qui a causé des centaines
de morts dont celle de sa mère, tuée par ses gardes du corps sikhs pour avoir
ordonné l'assaut de leur sanctuaire du Temple d'or, à Amritsar.
A peine six mois
après son accession au pouvoir, malgré une nouvelle offensive des terroristes
qui atteignait la capitale en juin 1985, Rajiv Gandhi signait le 24 juillet un
accord avec Harchand Singh Longowal, le leader du parti sikh modéré, l'Akali
Dal.
Aux termes de cet arrangement, des élections devaient se tenir au Pendjab
dès le mois de septembre et l'armée, qui y assurait le maintien de l'ordre,
devait se retirer.
Par ailleurs, Chandigarh, la capitale que se partagent le
Pendjab et l'Haryana, serait remise au Pendjab comme le demandaient les Sikhs
depuis des années.
But de la manoeuvre: couper les Sikhs extrémistes, ceux qui veulent un État
indépendant, le Khalistan, du reste de la communauté, opposée à la violence et.
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