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"Il y a une espèce de honte d'être heureux à la vue de certaines misères." La Bruyère, Les Caractères. Commentez cette citation. ?

Publié le 16/05/2020

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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : "Il y a une espèce de honte d'être heureux à la vue de certaines misères." La Bruyère, Les Caractères. Commentez cette citation. ? Ce document contient 633 mots soit 1 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Citation.

« 108450 - "Il y a une espèce de honte d'être heureux à la vue de certaines misères." La Bruyère, LesCaractères.

Commentez cette citation. Dans cette citation, La Bruyère lie le bonheur et la morale.

On pourrait croire que le bonheur sensible n'a rien à voiravec la moralité.

Mais, si tous les hommes recherchent à être heureux, cette recherche peut paraître obscène euégard au malheur d'autrui.

Que serait mon bonheur, si tous les autres étaient dans le malheur et l'affliction ? Jean Jacques Rousseau, dans les rêveries du promeneur solitaire , nous écrit qu'il se sentait "parfaitement heureux" lorsque, le hasard de ses pas l'ayant emmené près d'une église peu fréquentée, dans une campagne tranquille, il sesentait en parfaite communion avec la nature qui s'étendait, verte et belle, devant ses yeux.

Il se disait apaisé ence lieu retiré, éloigné des autres, quand d'autres affirment qu'une vie sans les hommes serait bien fade, bien vide.

Ilconvient alors de se demander, parmi ces visions contradictoires du bonheur, si l'on peut vraiment être heureux,comme Rousseau sans autrui.

En effet, il peut sembler difficile de parvenir à être heureux parmi d'autres êtres quandleurs désirs s'opposent continuellement aux miens.

Néanmoins, en pensant ces désirs au regard d'une l'humanité,l'autre peut aussi me permettre de m'améliorer pour, enfin, faire de ce bonheur alors "universalisé",l'accomplissement de ma vie d'être humain et d'atteindre alors le vrai bonheur, plein, serein, humain.

Il faut toujours garder en l'esprit que l'homme est avant tout un "animal politique", fait pour vivre et exister parmid'autres : ses semblables.

Ce sont ses semblables puisque, comme nous, l'avons dit plus haut, ils possèdent tous lamême essence, initialement présente en eux et constitutive de leur être, l'humanité.

Mais encore faut-il que cettehumanité soit exploitée, et pour l'exploiter, il faut en prendre conscience.

Lorsque déjà on apprend à désirer enaccord avec celle-ci et non simplement en se soumettant aux impératifs de la nature, on s'occupe de son humanité,on la cultive en quelque sorte.

C'est la première étape du vrai bonheur : "se fonder grâce à la réflexion personnelle,la philosophie" ( Robert Misrahi ).

En intégrant autrui à cette réflexion, on s'intègre dans le même temps à lacommunauté humaine, dans un esprit d'unité. Car il ne suffit pas simplement de prendre conscience de l'incompatibilité de nos désirs, pour être heureux il fautaussi les rendre compatible avec ceux des autres, c'est-à-dire les unifier, les humaniser.

Le raisonnement hégéliendans la Propédeutique permet de dépasser l'aspect conflictuel des désirs : le vouloir de l'homme est initialement indéterminé mais si l'on "impose une détermination à son indéterminité" initiale grâce à l'exercice réflexif de la raison,si l'on parvient à transformer le vouloir concret ( la nature ) au vouloir abstrait ( vouloir auquel on a retiré toutetrace d'indigence ) alors on l'unifie.

Hegel parle d' "égalité du Je avec lui-même" : on s'inscrit ainsi dans l'universalitédu vouloir.

Je veux conformément à mon essence, donc je ne veux pas "contre" quelqu'un d'autre.

En fait, je veuxmême "avec" les autres puisque je me contente de réaliser ma nature et que ma nature c'est d'être un membre del'humanité.

Kant dira que l'on rentre dans les "Lumières" : on pense aux autres avant soi-même, et l'on est doncencore plus heureux : heureux pour nous-mêmes puisqu'on réalise ce pourquoi on est naturellement faits, et heureuxaussi pour les autres et même grâce à eux, qui nous ont permis d'accéder à ce Bien-Être ( ici, être conformément àsoi-même ).En unifiant nos désirs, les autres nous rappellent à notre humanité et donc à nous-mêmes : le bonheur ainsi"universalité" est bien plus profond que le bonheur auquel on se confine en restant solitaire; éloigné des autres, ons'éloigne aussi de la possibilité de s'accomplir et de s'améliorer.. »

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