Databac

HONNÊTE HOMME

Publié le 06/12/2021

Extrait du document

Ci-dessous un extrait traitant le sujet : HONNÊTE HOMME. Ce document contient 0 mots. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système d’échange gratuit de ressources numériques ou achetez-le pour la modique somme d’un euro symbolique. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en : Encyclopédie

HONNÊTE HOMME. Concept et type humain auquel le xviie s. français fait volontiers référence. Il s'élabore en opposition au « cavalier » des règnes de Henri IV et Louis XIII, indépendant, tapageur et agressif. Il prend corps avec la constitution d'une société policée (les salons mondains du type de l'hôtel de Rambouillet) et d'une monarchie qui tend à transcender toutes les formes de féodalités et de libertés. Le chevalier de Méré, qui en fera, après coup, la théorie [Conversations, 1668 ; Discours, 1677 ; Lettres, 1682), voit dans l'honnête homme un type spécifiquement français (qui prendrait ainsi place entre le kalos-kagathos de l'Athènes du Ve s. et le gentleman anglais du xixe), malgré la leçon du Courtisan de Castiglione que sut adapter Nicolas Faret [l'Honnête Homme ou l'Art de plaire à la Cour, 1630). L'honnête homme est d'abord un gentilhomme, qui joint à la naissance les dons du corps et les qualités de l'esprit. Sous l'influence du nouveau courant de spiritualité issu de la Contre-Réforme (et qui rejoint l'austère idéal civique de la bourgeoisie parlementaire), l'honnête homme s'intéresse aux problèmes d'ordre moral et social. Son esthétique passe d'abord par une éthique, dominée par les « bienséances » : l'honnête

 

homme ne cherche pas à se distinguer

 

outre mesure des autres (« Le vrai honnête homme est celui qui ne se pique de rien », La Rochefoucauld) ; il s'oppose ainsi au docte et au pédant érudit. C'est sur lui, spectateur ou lecteur idéal, que se règlent les œuvres littéraires ainsi que la critique de goût. Progressivement, sous l'emprise de l'« air de la cour » et suivant une double évolution politique (vers la monarchie absolue) et sociale (le phénomène courtisan), l'« honnêteté » se déplacera du caractère vers l'intelligence, de la réflexion morale individuelle vers l' « usage du monde » : l'homme n'a de consistance que sociale ; l'art de plaire implique le sacrifice de sa personnalité. L'honnête homme, idéal de la société classique en gestation, cédera alors la place au bel esprit.

Liens utiles