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Heinrich Barth

Publié le 16/05/2020

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« Heinrich Barth1821-1865 Le 10 octobre 1850, un chrétien pénétrait dans Agadès, capitale prestigieuse de l'Aïr.

La scène fait un contraste saisissant avec l'entréede René Caillié dans Tombouctou quoique les risques fussent sensiblement identiques.

Certes le voyageur respectait les formes.

Abd elKerim venait du grand désert comme l'attestaient ses chaussures de Ghadamès et sa tunique noire passée sur son burnous blanc.

Unbon fusil en bandoulière, il avançait, balancé sur son chameau, avec une sérénité parfaite vers la cité musulmane.

Mais son escortetrop modeste, hétéroclite, mi-targuie, mi-noire, n'inspirait ni crainte ni respect.

Pour comble, il ne se cachait pas d'être Kafir, un maudit.Et à voir cette carrure massive, cette lourde mâchoire de têtu que renforçait une barbe imposante, ces yeux tranquilles et doux qui nese baissaient jamais les premiers, musulmans et idolâtres comprenaient vite qu'il était aussi irréductible qu'eux en fait de croyance.Une force de la nature.

Le sultan d'Agadès endossa sur sa pourpre le burnous bleu, présent du chrétien.

Le pacte d'amitié était scellé.Ce succès initial, essentiel, typique des qualités humaines du voyageur, en entraînera bien d'autres et contribuera largement à fairedes voyages en Afrique du Dr Heinrich Barth "cette prodigieuse exploration, la mieux remplie, sans contredit, de toutes celles qu'aenfantées notre époque".

(Vivien de Saint-Martin.) L'ambiance du grand port de Hambourg, sa ville natale, où son père était négociant, les récits d'explorateurs s'enfonçant au cOeur de laterra incognita africaine, dont il se nourrissait, avaient peuplé les rêves du collégien.

Mais le père Barth faisait d'abord d'Heinrich unsolide chrétien, pétri de ce protestantisme libéral mais vigoureux de l'Allemagne du Nord qui allie à une foi solide dans les grâces de laProvidence en faveur des élus une inaltérable confiance dans les idées claires et distinctes.

De son côté, le professeur Boeckh sutcombiner l'excellente formation humaniste de l'étudiant avec ses exceptionnelles qualités d'action en l'aiguillant sur l'archéologieclassique.

Après un premier voyage en Italie et en Sicile (1840) et sitôt soutenue, à Berlin, sa thèse Corinthiorum commercii etmercaturæ historiæ particula (1844), l'ardent docteur accomplit un merveilleux périple méditerranéen (1845-1847).

Il commence parl'Espagne et le Maroc, poursuit par l'Afrique du Nord et Malte, la Tripolitaine, la Cyrénaïque et la Libye, visite l'Égypte fort avant dans leSud, revient enfin par Chypre, l'Asie méditerranéenne et les Balkans.

Barth rentre à Berlin durci, sportif, géographe accompli, férud'arabe et d'islamisme, passionné par cette Afrique qui ne lâche plus le cOeur de ceux qui l'ont connue.

Le voici prêt pour une équipéeextraordinaire. Lord Palmerston chargeait précisément l'explorateur Richardson d'aller ouvrir au commerce britannique l'Afrique centrale et d'yréprimer la traite.

Le géographe berlinois Ritter et le baron von Bunsen, représentant de la Prusse à Londres, réussirent à accrocher lafuture et "précieuse acquisition du génie germanique" qu'allait apporter à la Science l'Oeuvre de Barth, aux desseins très pratiques duForeign Office.

Un moment, par amour filial, Barth cédant aux supplications paternelles se désista en faveur de son ami Overweg qui futagréé, en second de Richardson, à sa place...

Enfin, n'y tenant plus, il partit avec eux en spécifiant qu'il remplirait d'abord sa doublevocation : servir la science et faire connaître aux peuplades lointaines la "supériorité" du christianisme.

Ainsi cheminaient, à dos dechameau, deux Allemands et un Anglais, partis de Tripoli le 2 avril 1850, vers le Fezzan, l'Aïr et les terres inconnues. Faute de subsides, les voyageurs se séparent au début de 1851 et se donnent rendez-vous à Kouka sur le Tchad.

Richardsonsuccombera à la fatigue avant d'y parvenir.

Barth passe à Kano, traverse le Bornou et, de Kouka, se laisse tenter par l'Adamaoua,découvre la Bénoué, est pris pour un dieu par les Foulbé de la brousse mais se fait chasser de Yola.

Sa constitution de fer et uneopiniâtre volonté de réussir le soutiennent.

Explorant le Kanem, il tombe du haut de son chameau dans les vases du Tchad en pleinaccès fébrile.

A peine remis, une étape de trente-quatre heures pour échapper aux pillards faillit l'achever.

Il rentre à Koukadysentérique, fiévreux, ulcéré de cros-cros et ne se rétablit qu'à l'idée d'explorer le Sud du Tchad, en pays Massa puis au Baguirmi.

Ilreconnaît le Chari et le Logone, reste quatre jours enchaîné et rentre à Kouka pour voir mourir Overweg, rendu fou d'épuisementphysique et moral (septembre 1852).

Seul désormais, d'autant plus démuni que l'Europe le croit mort, il se tourne vers Tombouctou oùil entre un an plus tard la tête haute, comme à Agadès, venant du Macina, après avoir coupé toute la boucle du Niger.

Là, il se fait unami providentiel du cheik el Bakkay qui arrive après maintes péripéties dramatiques à sauver sa tête et protège son séjourprodigieusement fécond jusqu'en avril 1854.

Le retour à Kouka s'effectue le long du fleuve dont Barth est le premier à comprendre lerégime, puis par Say et Sokoto.

Quelle joie alors de rencontrer son compatriote Vogel envoyé à sa recherche ! Depuis deux ans iln'avait pas vu un Européen...

Barth, en 1855, comprend qu'il ne résistera pas à un sixième hivernage.

En dépit de son dénuement, ilquitte Kouka pour la dernière fois en mai.

A marches forcées, par Bilma, le Kawar et Mourzouk où il bénit le ciel pour une fortbienvenue bouteille de vin de France, il rentre vers la mer des civilisés dont le revoir provoque en lui la plus forte émotion de sa vie.Point de repos cependant.

Ses dix dernières années, il va les passer à mettre au point et publier ses travaux. Son Oeuvre : Reisen und Entdeckungen in Nord uns Zentral-Afrika in den Jahren 1849 bis 1855 est monumentale.

Avec une méthode,une persévérance qui nous confondent, même dans des situations désespérées, le savant apprenait le Haoussa, le Peul, le Kanouri, lesdialectes touareg ; il estimait les altitudes ; il dessinait ; il mesurait les températures ; il fixait sur la carte ses itinéraires, les positionsdu Niger et de la Bénoué, du Tchad et de ses tributaires ; il recueillait la substance des Tarikh, l'histoire des principautés traversées ; ilenquêtait sur les mOeurs ; rassemblait des objets ethnographiques ; prévoyait les régions et les voies qu'il importerait de mettre envaleur ; il dressait des fiches linguistiques dont il passera la fin de sa vie, à Berlin, à préparer la publication ; il déterminait les espècesanimales et végétales typiques ; discutait religion avec les lettrés...

L'Oeuvre reste fondamentale.

Barth est un géant parmi lesAfricanistes, et point seulement par son exploit ou la richesse de sa documentation.

Il l'est aussi par la grandeur humaine de sapensée.

Nombreux sont ceux, comme Duveyrier, auxquels il a ouvert les voies : Anglais, Français, Allemands, par le Nord et par leSud.

Il leur léguait aussi, à la veille de sa mort, son idéal : faire rentrer dans la "famille humaine" des peuplades que leur milieugéographique et historique en avait tenues à l'écart.

Cet Allemand, nourri d'humanités et d'Évangile, ardent patriote, mais voyant au-delà, prêchait la douceur, rejetait aussi bien les sectarismes dogmatiques de certaines propagandes religieuses que les violences desconquistadores ou les procédés des aventuriers du commerce.

S'adressant à la France "par excellence", qu'elle "comprenne enfin,disait-il, cette grande mission que la divinité lui a confiée...

en envoyant des expéditions composées d'hommes d'un courage et d'uneprobité éprouvés et d'une intelligence supérieure...

pour servir d'intermédiaires et d'interprètes entre ces peuples plus ou moinssauvages, d'une part, et la civilisation et les instituts de l'Europe, de l'autre".. »

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