Guillaume FarelLe réformateur de Neuchâtel.
Publié le 17/05/2020
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«
1 / 2 Guillaume Farel
Le réformateur de Neuchâtel
Né en 1489 dans un village près de Gap,
en Dauphiné, de parents catholiques zé
lés, Guillaume Farel est
d'abord destiné
au métier des armes; il y renonce pour
faire des études et se rend à Paris où,
dès 1508, il cherche à assouvir par les
humanités et la philosophie sa soif de
connaissances et de vérité.
Il rencontre Lefèvre d'Etaples 'alors
au faîte de la renommée; il subit l'influence
de son Commentaire sur les épîtres de
saint Paul.
En 1517, il obtient un bénéfi
ce en sa qualité de maître ès arts.
L'heu
re est à l'espérance.
«Mon fils, lui dit
Lefèvre, Dieu renouvellera le monde et tu en seras le témoin.» Témoin, mais
aussi acteur passionné.
La conversion
de Farel, contrairement à celles de
Luther ou de Calvin, est le fruit d'une
longue maturation.
Sa connaissance de
l'Ecriture devient plus complète; sa foi,
plus ferme; il est forgé pour être un des
plus vaillants champions de la Réforme.
Deux épisodes essentiels marquent sa vie: sa rencontre avec Calvin et son sé jour en Suisse romande.
La première a lieu au moment où, après
les entretiens de Meaux avec Briçonnet,
il est chassé de France par les premières
persécutions.
Il arrive à Bâle où il ren
contre Œcolampade; il y soutient ses
thèses en février 1524, affirmant les
dogmes fondamentaux de la Réforme.
Il passe à Strasbourg où il rencontre
Lefèvre d'Etaples et les réfugiés fran
çais; il y seconde Bucer et Capiton.
La Suisse romande devient son domaine
préféré; en 1536, il attire à Genève Cal
vin qui cherche également une terre de
refuge.
Il participe à la «dispute de Lau-
1489-1565
sanne», au moment où Berne cherche à introduire la Réforme dans le pays de Vaud, récemment acquis sur le duc de Savoie.
Mais, en 1538, la réaction gene
voise chasse les deux réformateurs.
Calvin part pour Strasbourg, tandis que
Farel est appelé par l'Eglise de Neuchâ
tel où doit
se consolider l'œuvre enta
mée quelques années plus tôt.
Il y
retrouve «la classe», corps pastoral du comté, qui nomme et destitue les pas
teurs, surveille les écoles, choisit les ré
gents.
Farel forge l'Eglise, lui donnant
comme Calvin, rentré
à Genève en
1541, l'armature dogmatique et discipli
naire qui lui manque.
L'essentiel réside
dans les Ordonnances ecclésiastiques
de Neuchâtel de 1542, 1559, 1562; Farel y
traduit l'influence de Calvin et de Berne;
elles trouvent leur forme définitive en
1564.
Esprit éminemment pratique, attiré par
le «pauvre peuple» qui vit dans la «su
perstition» et la dépravation des mœurs,
doté d'un geste puissant, d'une parole de feu, d'une voix de tonnerre, d'une imagi
nation vive et enthousiaste reflétant sa
conviction profonde, utilisant contre
«les libertins spirituels» (anabaptistes et
autres) le Glaive de la parole (titre d'un
de ses écrits), Guillaume Farel, qui se marie à 69 ans, prêche aussi en dehors
de sa ville.
Il meurt le 13 septembre
1565, quelque temps après Calvin.
Dlustration: Portrait de Guillaume Farel, bois tiré
des «.
»
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