GRAND ORAL SALLY CLARK EST ELLE UNE VICTIME DES MATHÉMATIQUES ?
Publié le 23/06/2025
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«
GRAND ORAL
SALLY CLARK EST ELLE UNE VICTIME DES MATHÉMATIQUES ?
intro:
Je m’appelle cassidy et aujourd’hui, je vais vous plonger dans une a aire judiciaire aussi
choquante que troublante : l’a aire Sally Clark.
Derrière ce nom se cache une histoire qui montre à quel point les maths, et plus précisément les
probabilités, peuvent jouer un rôle inattendu — voire dangereux — dans un procès.
Des chi res qu’on utilise pour évaluer des chances, des risques… et ici, pour juger une vie.
La
question qu’on va se poser, c’est simple : et si Sally Clark n’avait été qu’une victime ? Pas d’un
crime… mais d’un calcul mal interprété ?
Mais avant de tirer des conclusions, revenons au point de départ.
En 1996, en Angleterre, Sally et Steve Clark mènent une vie tranquille avec leur bébé,
Christopher.
Jusqu’au jour où tout bascule : leur ls meurt brutalement.
Les médecins parlent de
mort subite du nourrisson — une tragédie rare, mais connue, souvent pendant le sommeil.
Mais l’horreur ne s’arrête pas là : 13 mois plus tard, leur second enfant meurt exactement de la
même manière.
À ce moment-là, l’impensable devient réalité.
Trois ans après, Sally Clark est accusée du meurtre
de ses deux ls.
Son mari, Steve, n’est pas inquiété.
Toute la pression retombe sur elle.
Et pourtant, aucune
preuve matérielle, rien de concret.
Seulement… une statistique.
Un chi re, balancé par un expert à la barre, qui va peser plus lourd que tout le reste.
L’ÉTUDE DE LA CONDAMNATION
Bon, maintenant qu’on a vu les faits, on va s’intéresser à l’accusation, parce que c’est là que tout
se joue.
Pour décider si Sally Clark était coupable ou innocente, la justice s’est basée… sur le témoignage
d’un pédiatre britannique : le professeur Roy Meadow.
Et c’est là que ça devient très problématique.
Pendant le procès, ce médecin arrive avec une étude statistique qu’il présente comme
scienti que.
D’après lui, la probabilité que deux enfants meurent coup sur coup de la mort subite
du nourrisson dans une même famille est de… 1 sur 73 millions.
Un chi re énorme.
Presque impossible.
Et donc, pour le jury, forcément, ça sonne comme : « Elle
ment.
Ce n’est pas un accident.
»
Mais d’où sort ce chi re ? Il s’appuie sur une étude du CESDIP, un centre de recherche français
qui travaille sur la justice, la police et le système pénal.
Ils analysent les lois, les comportements,
les décisions publiques… Bref, ce sont des chercheurs qui essaient de comprendre comment
fonctionne le système judiciaire pour l’améliorer.
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fi
ff
Dans cette étude, ils estiment que, pour une famille comme celle des Clark — britannique, plutôt
aisée, non-fumeuse, avec une mère de plus de 26 ans — le risque qu’un premier bébé meure de
la mort subite du nourrisson est de 1 sur 8 543.
Et là, Roy Meadow fait une erreur énorme : il prend cette probabilité et la multiplie par elle-même
pour estimer le risque d’un deuxième décès.
👉 Résultat : 1 sur 8 543 × 1 sur 8 543 = 1 sur 73 millions.
Mais ce raisonnement, en fait, n’a aucun sens statistique.
Il suppose que les deux décès sont
totalement indépendants, comme si le fait qu’un premier enfant soit mort n’avait aucun lien avec
la mort du second.
Or, en médecine, on sait que si un enfant meurt de la MSN, il y a souvent un
risque plus élevé que ça arrive à un autre enfant dans la même famille — à cause de facteurs
génétiques, biologiques ou environnementaux.
Mais au tribunal, ce genre de subtilité, ça ne passe pas toujours.
Et quand on entend “1 chance sur 73 millions”, franchement, qui ne serait pas convaincu qu’il y a
anguille sous roche ?
Mais attendez… en tant qu’enquêteurs, on ne peut pas juste gober un chi re aussi énorme sans
creuser un peu.
Il faut se demander : est-ce que cette probabilité de 1 sur 73 millions tient
vraiment la route ?
Et dès qu’on regarde de plus près… on voit que non.
Le pédiatre, Roy Meadow, a commis une erreur de base en statistiques : il a supposé que les
deux décès étaient indépendants, comme s’ils n’avaient rien à voir l’un avec l’autre.
En gros, il a raisonné comme si la mort de ces deux bébés, c’était comme lancer une pièce deux
fois.
La première fois : pile.
La deuxième : pile aussi.
Et comme ces deux lancers n’ont aucun lien entre eux, il a juste multiplié les chances.
Mais on n’est pas en train de jouer à pile ou face là ! On parle de vrais bébés, d’une vraie famille,
avec des vrais antécédents.
En réalité, la mort d’un premier enfant augmente le risque qu’un deuxième décède lui aussi de la
mort subite du nourrisson.
Pourquoi ? À cause de facteurs génétiques, médicaux, ou
environnementaux communs.
Et ce n’est pas juste une intuition : des études l’ont prouvé.
Par exemple, le CESDIP a montré que les frères et sœurs de bébés morts de MSN sont 5,7 fois
plus à risque.
Ajoutez à ça que les deux enfants étaient des garçons — ce qui, en soi, augmente déjà le risque
— et vous voyez que le raisonnement de Meadow, c’est vraiment du simplisme.
En oubliant tous ces facteurs, en faisant comme si les deux drames étaient sans lien, le pédiatre a
donné un chi....
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