Giuseppe Mazzini1805-1872Il aura fallu beaucoup plus d'un siècle pour que

« Giuseppe Mazzini 1805-1872 Il aura fallu beaucoup plus d'un siècle pour que les idées de Mazzini, apôtre tenace de la république, entrent enfin dans la réalité : la République italienne actuelle salue dans le conspirateur génois, dont l'influence sera grande dans l'Europe entière son tout premier fondateur.

Mais si le républicain n'a pas vu se concrétiser son idéal, le prophète de l'unité et de l'indépendance assistera au succès de ses idées.

Mazzini nous apparaît comme un personnage souvent brouillon, parfois tortueux, constamment maladroit dans ses recours au réel ; influencé plutôt par des haines que par des amitiés, son hostilité tenace à la Maison de Savoie le maintiendra jusqu'au bout à l'écart des événements ; en fin de compte, poursuivi par une malchance singulière, qui explique peut-être le fond de son caractère curieusement janséniste et somme toute peu fait pour la sympathie...

Enfant, sa faible constitution ne lui permet pas de vivre comme les autres garçons de son âge et le maintient dans l'ambiance sévère de sa famille.

Très vite, il abandonne ses études de médecine pour faire de la politique et, en 1827, s'inscrit à la Carbonaria.

Des articles sur le “ renouveau ” de la vie morale en Italie, et surtout une tentative de coup d'État en Savoie, l'obligent à s'exiler (1831) : on le voit à Genève, Lyon, Marseille, espérant toujours des insurrections en Italie, quand Charles-Albert succède à Charles-Félix, Mazzini lui écrit en lui demandant de songer surtout à l'unité italienne.

Peu après, il fonde un journal, la Giovine Italia, et le mouvement qu'il suscite par ses articles enflammés aura pour idéal une “ république italienne, libre, forte, libérée de toute suprématie étrangère et morale, et digne de sa propre mission ”.

L'influence de Mazzini s'accroît, des hommes comme Garibaldi adaptent ses idées, devant la répression qui sévit au Piémont, Mazzini va jusqu'à envisager un attentat contre Charles-Albert.

Son programme, favorisé par le carbonarisme, se répand, et il fonde la “ Jeune Europe ”.

La monarchie tombée en France, Mazzini accourt à Paris et fonde l'Association nationale italienne.

En 1849, il court à Rome, qui est en état d'insurrection, et forme la République Romaine, mais son incapacité politique, jointe à l'intervention des troupes françaises, provoque l'échec de cette première tentative, de plus, entre Mazzini et Garibaldi naît le désaccord qui sera un atout entre les mains de Cavour.

A partir du moment où le ministre piémontais assume la direction du Risorgimento, le rôle de Mazzini diminue : toujours exilé, à Londres, mais accourant (trop tard) à chaque fois qu'une insurrection éclate en Italie ; mêlant à ses activités italiennes une action internationale (il fonde avec Ledru-Rollin et Kossuth une centrale révolutionnaire permanente, entretient avec Marx des relations orageuses, etc.).

Empêché de retourner dans son pays, où la monarchie s'est installée, et où son élection comme député (1865) est invalidée, finalement, c'est seulement après la prise de Rome qu'il pourra s'installer, sous un faux nom, à Pise, où il finit ses jours.. »