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Georges Seurat

Publié le 16/05/2020

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« Seurat, Georges (1859-1891).

Peintre français.

Il étudie à l'Ecole des beaux-arts de Paris et s'intéresseaux phénomènes chimiques des couleurs et aux principes de la vision.

A partir de 1883, il se consacre audessin et expose au Salon de 1883.

Il théorise les techniques impressionnistes et prône une utilisation dupointillisme, seul moyen pour lui de restituer les couleurs et leur complémentarité.

Fondateur du néo-impressionnisme avec Paul Signac, la construction géométrique de ses peintures en fait un précurseur ducubisme. Georges Seurat Au XVIIe siècle, pendant que les écoles étrangères déliraient quelque peu à la suite des Vénitiens, les peintresfrançais refusèrent de s'abandonner aux prestiges de la couleur et ne purent accepter sans réserve ce que, fautede mieux, l'on a appelé "le baroque", cet art de choc et d'imagination dans lequel l'artiste perd en partie le contrôlede son œuvre.

Le baroque exige une sorte de laisser-aller qui est loin de la négligence, mais auquel les Français,toujours méfiants du lyrisme, peuvent difficilement se résoudre. Il faudra arriver à Delacroix pour trouver en France un représentant authentique du baroque, représentant un peutimide et empêtré dans son sujet, romantique de surface dont l'esprit restait profondément classique pendant queM.

Ingres, "le chinois", laissait s'échapper parfois une arabesque baroque par surprise ou par refoulement. Ce n'est pas sans raison que les impressionnistes se sont réclamés de Delacroix.

Ils avaient seulement découvert lemonde extérieur, mais une vérité première, si elle n'a jamais été entrevue, suffit à vous mettre en état d'ivresse et,sans doute, les plus baroques de tous les peintres français sont-ils les impressionnistes qui, les premiers, ont enfinconsenti à perdre la tête. Si Delacroix ne leur avait pas ouvert les yeux, il leur avait du moins laissé une technique avec son "flochetage",cette division de la touche dont Constable lui avait donné l'idée et que Chardin, semble-t-il, avait déjà utiliséeauparavant.

Il suffisait maintenant d'adapter cette technique à la vision, c'est-à-dire à la chose la moins rationnellede la peinture.

Malheureusement, dans cette vision, l'esprit ne trouvait plus à se loger entre un œil avide et unmonde inépuisable et, en perdant la tête, l'impressionnisme s'était réellement décapité.

Divisant le monde à la foisdans le temps et dans l'espace, il ne pouvait d'ailleurs rendre compte que de l'instantané : les Nymphéas et lesCathédrales de Claude Monet font penser aux débris d'un film dont le montage s'est révélé impossible. Pour dominer le monstre impressionniste, il ne fallait pas moins que ce jeune Seurat qui ressemblait, dit-on, au SaintGeorges de Donatello et qui devait mourir à trente ans.

Prenant une voie plus périlleuse que celle de Cézanne, ilchoisit de combattre son adversaire avec ses propres armes.

Cela semblait d'abord une gageure de vouloir traiterscientifiquement la couleur qui, depuis la Renaissance, avait représenté dans la peinture l'élément inspiré et qui seprête mal à une discipline.

Il jugea que les impressionnistes n'avaient obtenu qu'un à peu près dans la représentationde la lumière.

Couleur pure ; touche divisée.

Il voulut la couleur plus pure, la touche plus divisée encore.

Ce que lesimpressionnistes avaient obtenu par instinct, il voulut l'atteindre par la réflexion.

Comme le jeune Valéry, il était"affecté du mal aigu de la précision".

Il pouvait s'appuyer sur les découvertes de Chevreul que Delacroix avait envain tenté de rencontrer et il était persuadé "de la nécessité et de la suffisance de la science et de la chimie dansl'art". "Ils voient de la poésie dans ce que je fais, disait-il.

Non, j'applique ma méthode et c'est tout." Cette méthode, il l'arésumée en quelques phrases qui ont la sécheresse d'un théorème.

Il distingue dans le tableau ce qui forme saluminosité, sa coloration et sa composition : le ton, la teinte et la ligne.

Dans chacun de ces éléments, il cherche laloi des contrastes et la loi des similitudes.

"L'harmonie, dit-il, c'est l'analogie des contraires, l'analogie dessemblables." Cette synthèse que Cézanne avait faite des matériaux laissés par l'impressionnisme, Seurat la refait àson tour, mais au lieu de simplifier le monde, de le reconstruire par plans et par volumes comme Cézanne, il n'hésitepas à pousser l'analyse plus loin encore.

Sa démarche passionnée fait penser à celle d'Uccello découvrant cette"douce perspective" qui lui faisait perdre le sommeil. L'originalité extraordinaire de Seurat vient de ce qu'il ne passe pas de l'analyse à la synthèse, comme font les autrespeintres, et qu'il refuse de dissocier la construction du tableau de son élaboration créatrice.

La première vision qu'ila du monde est en effet simplifiée à l'extrême, ainsi qu'en font foi ses dessins crépusculaires qui sont pluscontrastés et souvent plus colorés que ses peintures où l'accidentel n'a déjà aucune place et qui, pour beaucoup,auraient été le point d'achèvement de l'œuvre.

Le miracle est qu'il parvienne ensuite à éclairer ces images nocturnesgrâce à son "système lumineux" et qu'il puisse en faire une analyse aussi minutieuse sans perdre aucune de sesqualités constructives. La "méthode" de Seurat nous intéresse beaucoup moins que cette vision grandiose qu'il avait du monde, et il fautbien dire qu'elle l'a quelquefois trahi.

Dans ses dernières œuvres, le Chahut ou le Cirque, il a cherché en vain àexprimer plus de joie, plus de mouvement et n'a créé que des personnages pétrifiés.

Ce qu'il lui faut, c'est la chaleurtorride d'un jour d'été, l'architecture d'un port ou d'un navire, le miroitement de l'eau ou du sable, le soleil et lecalme surtout.

Là, peuvent vivre ses personnages qui semblent parfois sortir des grandes mosaïques byzantines.

Lesgarçons de la Baignade sont peut-être les frères de ces gamins de Courbevoie qui, après avoir regardé les peinturesde Seurat, prenaient des pierres et crevaient ses toiles.

Sans le savoir, le peintre leur a donné la noblesse que lesstatuaires grecs donnaient aux dieux.. »

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