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FREUD ou L'inévidence du désir par Jean Dugué

Publié le 17/06/2020

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« Un sens inconscient Sigmund Freud est né en 1856 en Moravie, dans Factuelle République tchèque. Sa famille s'installe à Vienne en 1860, dans une époque de crise économique et d'antisémitisme. Freud s'oriente vers des études médicales. Renonçant à mener une carrière de chercheur en neurologie, pour des raisons matérielles, il commence en 1886 sa pratique privée et s'intéresse de plus en plus aux aspects psychiques de l'hystérie. En 1897, il formule sa théorie sur le rôle du complexe d'Œdipe dans l'explication des névroses. Dès lors, il développe la théorie et le mouvement psychanalytiques, tout en traitant des patients. En 1938, l'Autriche est rattachée à l'Allemagne hitlérienne. Freud part pour Londres, où il meurt en 1939. Freud ne peut être défini comme un philosophe. Pourtant son œuvre concerne la philosophie. Il y est question d'un sens inconscient, d'un sens de nos actes et de nos représentations que nous ne constituons pas nous-mêmes, que nous ne découvrons pas spontanément. Ce sens ne nous est pas complètement étranger : nous ne l'ignorons pas simplement, nous le méconnaissons, c'est-à-dire que nous le connaissons inconsciemment sans parvenir à le reconnaître consciemment. Freud tenté de comprendre un tel paradoxe. Son entreprise pèse nécessairement d'un certain poids dans la façon d'envisager l'idée philosophique de l'homme comme sujet de ses actes et de son jugement, elle ne peut manquer de produire des effets dans la position des problèmes philosophiques, bien qu'elle n'ait pas pour objectif de les résoudre ou de les supprimer par elle-même. Elle mérite en ce sens que le philosophe s'interroge sur ce qui constitue en elle son effort de rationalité. Que signifie pour la psychanalyse la revendication du titre de science ? Freud n'innove pas en parlant de l'inconscient. Son apport est d'avoir rendu indissociables les concepts d'inconscient, de résistance, de refoulement et de sexualité infantile, de les avoir fortement articulés dans une théorie de la vie psychique. Il s'est ainsi donné le moyen de dépasser le contenu simplement descriptif de la notion d'inconscient et de proposer une explication de phénomènes tels que les rêves et les symptômes névrotiques. La description suggérait un oubli par le sujet d'une représentation ou d'une pensée donnant sens à son comportement actuel. L'explication s'appuie sur l'hypothèse tout autre selon laquelle cette représentation ou cette pensée ont été refoulées par une force psychique elle-même inconsciente. C'est là supposer que notre vie psychique est marquée par un conflit entre des contenus refoulés cherchant à parvenir à la conscience et une force contraire les maintenant à l'état inconscient. La valeur de tels concepts réside pour Freud en ceci : d'une part, ils sont des instruments pour comprendre une réalité qui se dérobe à l'observation directe, ils assurent un progrès du savoir ; d'autre part, ils s'appliquent à la cure, c'est-à-dire à une pratique thérapeutique. Freud n'hésite pas, à ce propos, à parler de preuve : l'existence supposée du refoulement serait prouvée par les résistances du patient pendant la cure, par tout ce qui, de sa part, vient gêner l'identification d'un contenu inconscient. Le modèle est ici celui des sciences expérimentales. Convient-il sans restriction à la psychanalyse ? Si Freud s'efforce de construire un savoir, c'est pour fonder un travail d'interprétation. Or l'acte d'interpréter ne peut être la mise en œuvre ou l'application pure et simple d'une théorie. Interpréter, c'est dégager le sens lorsqu'il se donne d'une façon équivoque, en tenant compte des différences individuelles. Un symptôme, un rêve sont à la fois effets et symboles ; ce qu'ils signifient, la théorie ne peut le dire immédiatement ; elle a pour fonction de fixer les critères et les règles d'un travail qui établira leur sens singulier, sans pouvoir bénéficier d'une technique expérimentale rigoureuse. La difficile tâche de Freud est ainsi d'associer l'explication et l'interprétation. En quel sens les phénomènes psychiques ont-ils des causes ? Le concept qui, chez Freud, sert de fondement à la recherche des causes est celui de pulsion. Les pulsions sont autre chose que des instincts ; les pulsions sexuelles n'ont pas d'objet ni de but purement naturels. Pour chaque individu, elles subissent un destin qui dépendra de son histoire infantile. Cette histoire, dont l'essentiel se joue au niveau inconscient, Freud la revendique comme l'objet propre de la psychanalyse : ni la biologie ni la psychologie ne la rendent compréhensible. Dans cette histoire, la vie pulsionnelle se déroule sous le signe du désir, plutôt que du besoin. Or le propre du désir, selon Freud, est de renvoyer aux fantasmes, au moins autant qu'à la réalité. En effet, l'enfant connaît d'abord un état prolongé de dépendance, qu'il vit parfois comme un état de détresse. Ses pulsions ne sont pas unifiées ni réglées par une finalité naturelle. Il est donc conduit d'une part à s'attacher amoureusement à des êtres proches et à éprouver la nécessité de renoncer sexuellement à eux, d'autre part à réprimer certaines de ses pulsions dont la satisfaction contredirait les exigences de la vie sociale. Les désirs qui représentent cet attachement et ces pulsions se trouvent massivement refoulés. Mais, autour d'eux, s'organisent des fantasmes inconscients, qui sont autant de mises en scène de leur réalisation, et auxquels les pulsions sexuelles se lient étroitement. Dès lors, par leur intermédiaire, les désirs conscients sont, en tout sujet, mis en relation avec les désirs inconscients qui agissent comme causes au cœur de la personnalité. Cette mise en relation obéit pour Freud à des lois, tout à fait étrangères, il est vrai, à la logique de nos pensées conscientes. Pour étudier ces lois, Freud parle de processus primaires. Il entend par-là les processus qui opèrent entre l'inconscient et le conscient et qui échappent eux-mêmes totalement à la conscience. Ces processus sont à l'origine des rêves et des symptômes névrotiques, qu'ils font dériver de fantasmes inconscients. Ce sont eux qui frayent la voie vers la conscience aux désirs refoulés tout en les rendant méconnaissables, en les déguisant. Il importe ici de comprendre que l'inconscient n'est pas pour Freud une chose, qu'il n'est pas non plus un mystère insondable de l'être ni le domaine du bestial en lui, mais qu'il se caractérise par des processus déterminés, par un fonctionnement psychique autre que celui de la conscience, et par des effets particuliers. Les pensées inconscientes ne sont pas en soi plus mystérieuses que les pensées conscientes. C'est moins sur leur contenu que sur les conditions dans lesquelles elles peuvent déterminer notre vie psychique que Freud met l'accent. Pourquoi les phénomènes psychiques ont-ils un sens ? Cette conception des processus inconscients permet d'assurer à la théorie son rôle de fondement du travail d'interprétation. Freud veut établir que des régularités existent, qu'un certain ordre relie ce qui ne se révèle à la conscience que sous l'apparence du désordre et de l'incohérence : pensées du rêve, actes manqués, méprises diverses, etc. Ceci revient à appliquer à la vie psychique le principe du déterminisme, selon lequel il existe toujours une condition déterminante de la production des phénomènes. En conséquence, ce sont des forces psychiques antagonistes qui déterminent l'apparition de ce qui, pour la conscience, semble dénué de sens, lorsque, dans le rêve ou le symptôme, le refoulé fait retour sous une forme méconnaissable. Une représentation ou un acte qui paraissent un effet du hasard ou de la négligence ont un sens dans la mesure où ils traduisent la réalité des pulsions. Toutefois, la relation entre sens et cause demeure ici relativement équivoque. Quand il parle des causes d'un phénomène psychique, Freud ne désigne pas un correspondant exact des causes d'une maladie organique, par exemple ; il ne projette pas dans la vie psychique une relation causale d'ordre physique ou biologique. Il indique plutôt ce en quoi la conscience n'est pour rien dans la constitution du sens de ce phénomène. Or les concepts qui ont pour rôle de faire comprendre la nature propre du déterminisme psychique gardent un caractère très métaphorique, celui de pulsion notamment, que Freud ne parvient jamais à rattacher à des déterminations biologiques précises. Certes, la plupart des disciplines en leurs débuts ont recours à des métaphores. Mais cette difficulté a pour la psychanalyse un sens particulier : le discours sur l'inconscient ne peut viser celui-ci qu'indirectement, sans pouvoir bénéficier pour l'instant d'une formalisation adéquate. Sommes-nous condamnés à l'illusion ? Une chose est claire : pour Freud, chacun de nous apparaît comme régi par des processus dont il n'est pas l'agent conscient. La psychanalyse est une théorie de la méconnaissance, et par-là de l'illusion. Méconnaissance, cela signifie à la fois empêchement de la reconnaissance et fausse reconnaissance : d'une part nous ne saisissons pas spontanément la logique cachée de certains de nos actes ou représentations, d'autre part nous leur donnons un sens et des motifs inexacts, d'une manière qui est elle-même déterminée à notre insu. La méconnaissance se traduit sur ce point par une compréhension illusoire de soi-même. ...»

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