France (1985-1986)
Publié le 15/09/2020
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France 1985-1986
La période couvrant la dernière année de gestion socialiste s'est caractérisée
par une grande continuité avec la précédente.
Sûr de la victoire de la droite
aux élections législatives de mars 1986, le Parti socialiste a cherché à
incarner un centre moderniste et gestionnaire, afin d'améliorer à moyen terme
ses chances de retour aux affaires.
S'accrochant à toute occasion de consensus,
devançant les initiatives libérales de la droite, il n'a pu cependant empêcher
une grave défaite des forces de gauche.
Mais, étant parvenu à vider largement la
lutte politique de tout contenu social et idéologique et devenu le plus grand
parti de France, il pouvait, au printemps 1986, envisager son propre avenir avec
un relatif optimisme.
Classicisme économique, dégradation cachée
La gestion très classique et de plus en plus marquée de libéralisme économique a
assuré au gouvernement de Laurent Fabius l'estime croissante des classes
dirigeantes.
L'attribution par la presse économique du titre de "meilleur
financier de l'année" au ministre des Finances, Pierre Bérégovoy, à égalité avec
le président du groupe Peugeot, illustrait bien cette tardive reconnaissance des
élites.
D'un point de vue financier, les résultats ont été, en effet, spectaculaires.
La
part des profits dans le revenu national a presque retrouvé le niveau de 1973.
Le taux d'inflation, que la droite avait laissé à 14% en 1981 (7,2% de plus
qu'en Allemagne fédérale), est revenu à 4,7% en 1985 (au-dessous de la moyenne
des pays de la CEE, 2,9% au-dessus du taux allemand) ; il était presque nul
début 1986.
La baisse du dollar et du prix du pétrole a joué un rôle certain
dans ce ralentissement, mais la réduction de l'écart d'inflation est imputable à
un contrôle sévère des salaires et des marges commerciales, progressivement
relâché à la fin de 1985.
Le pouvoir d'achat des ménages a pu ainsi légèrement
augmenter (1% en 1985 après deux années de baisse): il aura crû de 5% sur
l'ensemble de la législature.
Cette petite reprise, encouragée par quelques
cadeaux fiscaux, alliée au rétablissement de la majorité des entreprises, a
permis à l'investissement de retrouver son niveau de 1973.
Parallèlement, l'endettement du secteur public a été stabilisé à une part du
produit intérieur brut qui est restée la plus basse des grands pays
industrialisés.
Enfin, la balance des paiements est revenue légèrement au-dessus
de l'équilibre (pour la première fois depuis 1979), avec un déficit commercial
légèrement croissant, mais qui équivaut à 0,4% du PIB (meilleur résultat depuis
1978).
Cette avalanche de bons indices, s'ajoutant à une réforme très
sophistiquée des marchés financiers et une rémunération de l'épargne très élevée
(6% au-dessus de l'inflation), a fait de la Bourse de Paris le plus attirant des
refuges pour les capitaux internationaux fuyant le dollar vacillant.
Mais le classicisme même de ce succès avait ses contreparties.
Privilégiant
l'épargne au détriment des emprunteurs (industrie et jeunes ménages), attirant
les capitaux au prix d'une politique de taux d'intérêt élevé et de franc
surévalué, la gestion socialiste a finalement, malgré les subventions, entravé
l'industrie qu'elle entendait pourtant reconstruire.
Au fil de la législature,.
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