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FICHE DE LECTURE :« Histoire des forces politiques en France (1880-1940) » de Pierre Lévêque.

Publié le 22/05/2020

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« FICHE DE LECTURE : « Histoire des forces politiques en France (1880-1940) » de Pierre Lévêque .

Introduction : Le thème des mondes du travail requiert un détour réflexif par les forces politiques, qui sont à la fois l’expression de leurs acteurs (les rapports de production informent lesorganisations, et les travailleurs, selon leur secteur, leur situation dans ces rapports, s’identifient à des entités différentes) et les instruments de leur régulation (par la législation socialecomme par l’intervention directe sur ceux-ci, par des moyens divers, influence sur le syndicalisme, cellules d’entreprise,noyautage de comités censément étatiques).

La politique est undomaine d’autant plus important dans l’étude des mondes du travail sur la période 1880-1940 que la concentration usinière, rendant visible les nouveaux rapports de production, leursenjeux sociaux, leur conflictualité latente, se développe au moment où les problèmes qui animèrent la politique intérieure française au XIXe tendent à se résoudre (stabilité institutionnelleavec l’implantation durable de la république, statut de l’Église avec la laïcité de 1905…), favorisant ainsi une substitution de préoccupations.

Au XXe siècle, la politique française estlargement orientée vers le monde du travail, comme le monde du travail est lui-même traversé par les différents courants politiques, antagonistes et concurrents.

L’ouvrage de PierreLévêque (spécialiste d’histoire politique et sociale) se fonde sur des études statistiques (composition sociologique des électorats, des organisations militantes) et textuelles (manifestes,textes de loi, œuvres idéologiques).

Son propos, comme toute histoire politique, suit une chronologie dans l’analyse des mouvements, parallèlement étudiés, sans longue pauseapprofondissant une question donnée (la question sociale, par exemple) et envisageant transversalement la totalité des approches offertes par l’éventail idéologique.

D’autre part, lesinterférences de la politique et du monde du travail ne constituent qu’un angle de son ouvrage, dont certaines perspectives dépassent évidemment le cadre du programme.

Il résulte deces deux points que les exemples proposés sont à la fois concis et intégrés dans un cheminement démonstratif à la périphérie de notre sujet, ce qui limite leur polyvalence.

Ils ne serontdonc pas singularisés dans chaque partie, mais intégrés aux paragraphes.

Après les avoir brièvement définies et situées, j’ai essayé de distinguer, pour chacune des grandes tendancespolitiques étudiées par Lévêque (radicalisme, socialisme, communisme, nationalisme) trois facteurs : la composition sociologique de son électorat (rapport entre la profession etl’orientation politique) le volet de son idéologie consacrée au monde du travail, et son influence directe sur celui-ci (par les moyens déclinés ci-dessus).

Le livre de Lévêque pourrait ainsiaider à traiter une dissertation, ou une partie de dissertation sur les thèmes de la conscience de classe, de la régulation de la condition ouvrière, de la culture ouvrière, du poidsidéologique de l’artisanat, de la petite industrie et du commerce au XXe siècle, des représentations du travail… Plan : I) II) III) IV) Le radicalisme et les limites du réformisme démocratique: des ouvriers aux classes moyennes Une force politique enracinée dans les nouvelles formes du travail : le socialisme Socialisme et communisme : spécification sociologique etredéfinition des rapports au monde du travail Les droites nationalistes : le traditionalisme face aux nouvelles formes de l’économie et du travail I- Le radicalisme et les limites du réformisme démocratique : des ouvriers aux classes moyennes A) Identité et sociologie du parti radical a) Origine du parti radical Le radicalisme naît du parti républicain à l’Assemblée nationale, dans les années 1870.

L’ « union républicaine » de Léon Gambetta, aile gauche de celui-ci, estalors désignée comme radicale dans sa globalité.

Après la victoire électorale de 1877, les radicaux authentiques s’opposent aux anciens unionistes qui, comme Gambetta, adoptent uneprudente stratégie de réforme graduelle, plutôt qu’une mise en œuvre immédiate et exhaustive du programme républicain.

Le parti radical se constitue juridiquement en 1901.

b) Le partide la classe moyenne plus que celui « de tous les travailleurs » Les électeurs et militants radicaux sont principalement issus des classes moyennes.

Les comités se composent ainsi depaysans, d’artisans, de commerçants, d’industriels et de petits fonctionnaires.

L’électorat, sensiblement plus étendu avant la structuration du socialisme politique (la tradition républicaineouvrière jouant en faveur des radicaux dans les trois dernières décennies du siècle), se recentre au tournant du XXe siècle sur cette composante médiane, somme de petits propriétairesattachés à l’indépendance vis-à-vis des puissances sociales traditionnelles (notables, Eglise, grand patronat) et parcourues d’une méfiance tenace à l’égard du grand capital, de la hautefinance spéculatrice et des monopoles.

Il s’agit donc d’un parti populaire plus que prolétarien.

Ex : composition moyenne du comité exécutif entre 1919 et 1939 : 28,2% de professionslibérales, 19% d’artisans, commerçants, 14% d’industriels, 0,2% d’ouvriers.

c) Le radicalisme et les ouvriers La position des radicaux par rapport aux ouvriers n’est pas exempted’ambiguïtés.

Les radicaux se distinguent ainsi des opportunistes par leur souci de la « question sociale » et leur volonté réformatrice.

Ils obtiennent ainsi du pouvoir modéré la créationd’une commission d’enquête sur la condition ouvrière, au moment de la crise industrielle de 1882.

Mais l’influence radicale sur les ouvriers reste faible, dans un premier temps en raisonde l’influence du patronat, dont la couleur politique informe le vote prolétaire (or celui-ci est soit républicain modéré, dans la petite industrie, soit conservateur, dans les grands centresmono-industriels comme le Creusot), dans un second temps par la concurrence socialiste.

Le programme est donc lissé à partir des années 1890, les radicaux renonçant aux mesuresproouvrières trop marquées pour ne pas sacrifier la base petitebourgeoise et paysanne du parti à une stratégie de séduction à la viabilité plus qu’incertaine.

B) L’incidence du radicalismesur le monde du travail a) Idéologie sociale et application au monde du travail Le parti radical s’impose comme une force politique majeure, pivot des coalitions, dans la première moitiédu XXe siècle.

Son programme, quoique résolument populaire (l’ « action sociale » est consignée dans ses statuts) rejette la lutte des classes, ambitionne la paix sociale et l’intégrationouvrière par l’établissement d’un équilibre entre patrons et salariés.

Un anticapitalisme se combine donc avec l’attachement à la propriété (par opposition au collectivisme socialiste),influencé par le solidarisme de Léon bourgeois (idée d’une dette sociale des plus favorisées, dont le paiement doit être institutionnalisé sous forme de transferts fiscaux, mesurescompensatoires…).

Il se traduit par une dénonciation de la « féodalité capitaliste » (congrès de Nancy, 1907), un plan de réformes prévoyant la protection du travail des femmes et desenfants, les assurances contre les accidents et le chômage, la conclusion de contrats collectifs.

Au parlement s’oppose néanmoins une aile gauche du parti, défendant la stricteréorganisation convenue de l’économie (ex.

: le député Alexis Jaubert, qui s’efforce de modifier la loi sur les assurances sociales de 1928 en faveur des assurés facultatifs), et une ailedroite, soucieuse de ne pas rompre ses relations avec la droite républicaine et de ne pas froisser un électorat d’entrepreneurs et de petits patrons.

b) Interfaces du parti radical et dumonde du travail - le parti radical est, jusqu’aux années 1920, lié au « comité républicain du commerce et de l’industrie », organe institutionnel fondé en 1899, servant de courroie entre legouvernement - et les « forces vives » des principaux secteurs économiques, assurant la défense des intérêts professionnels.

Ce lien est à la fois idéologique (« nous vivons en communauté de penséeavec le comité exécutif du parti radical », déclare Mascuraud, son fondateur, qui entre dans celui-ci en 1905), humain (double appartenance fréquente aux deux formations) et financier(le comité subventionnant le parti).

L’idéologie radicale pénètre ainsi dans l’entreprise (ex.

: celle de Mimard, manufacture d’armes et cycle à Saint-Etienne).

Le parti radical s’implanteaussi dans le monde agricole.

Les radicaux occupent quasi continument le ministère de l’Agriculture à partir de 1905.

En 1910, ils rassemblent les caisses de crédit, mutuelles, syndicatset coopératives multiples dans une Fédération nationale de la mutualité et de la coopération agricole.

Les notables radicaux s’intéressent à ce mouvement associatif, occupent des placesde conseillers bénévoles, structurent démocratiquement la paysannerie et enracinent le radicalisme rural. II- Une force politique enracinée dans les nouvelles formes du travail : le socialisme A) Les sources politiques et syndicales du socialisme français a) L’émiettement politique de la fin du XIXe La division des mouvements socialistes est le signe d’une pensée encoreimprécise, d’une identité idéologique qui se cherche.

Citons le poids de Jules Guesde, introducteur du marxisme en France, d’abord dans la « Fédération du parti des travailleurssocialistes de France », puis dans le « parti ouvrier », acculturant la thématique révolutionnaire.

Les groupes cités concurrencent d’autres formations, comme les blanquistes du Comitérévolutionnaire central (idéologie analogue), les anarchistes (qui dénoncent l’incompatibilité de la dignité humaine avec toute forme de domination extérieure – capital, mais aussi état), ouencore les possibilistes de la fédération des travailleurs socialistes français (volonté d’échelonner les revendications pour les rendre possibles).

b) Le terreau ambivalent du syndicalismerévolutionnaire Le syndicalisme révolutionnaire, d’abord avec les Bourses du travail, puis avec la CGT à partir de 1895, contribue à la prise de conscience de la classe ouvrière, à ladiffusion de l’idéologie socialiste dans le monde du travail.

Comme la future SFIO, qu’elle prépare et annonce en cela, la CGT dissocie les revendications immédiates, susceptibles desatisfactions rapides (journée de 8h, meilleures conditions de travail) et les ambitions à long terme (renversement de l’état bourgeois, réorganisation de la société et de l’économie), dontgrèves, violences et sabotages constituent la répétition.

Mais ce syndicalisme contribue aussi à répandre une mentalité particulière, tissée d’antiparlementarisme, de défiance à l’égard del’action électorale, qui desservira l’implantation socialiste ultérieure.

B) La SFIO, vecteur politique des travailleurs exploités a) Un parti de classe, dont l’idéologie s’enracine dans lesrapports de production La SFIO est fondée en 1905 à Paris.

Il s’agit « non d’un parti de réformes, mais d’un parti de lutte des classes et de révolution ».

La charte marque la victoire de latendance révolutionnaire.

La dénonciation de l’oppression économique et sociale induite par le système capitaliste et les configurations du travail contemporain est au cœur de l’idéologieet du programme.

Expression politique de la classe ouvrière, le parti est aussi la jonction entre celle-ci, minoritaire donc inapte à prendre le pouvoir seule, et les autres franges exploitées,les salariés des autres mondes du travail, c’est-à-dire essentiellement les paysans (volonté de créer des syndicats agricoles, de constituer des fermes collectives).

b) Un électoratnéanmoins diversifié L’électorat de la SFIO se constitue évidemment, dans une large mesure, de la classe ouvrière, mais de nombreux employés, fonctionnaires modestes, artisans ou boutiquiers, pardifficultés économiques comme par conditionnement idéologique s’y adjoignent (anticléricalisme, égalitarisme).

Ceux-ci représentent même souvent l’essentiel des militants, dans lecadre des sections et départements, en raison de la concurrence du militantisme à la CGT.

Ex : dans la fédération de la Côte-d’Or, en 1914, les ouvriers représentent le tiers desmembres dont on connait la profession, les paysans 11%, les employés 15%, les chefs de petites et moyennes entreprises 27%.

IIISocialisme et communisme : spécification sociologiqueet redéfinition des rapports au monde du travail A) Apparition du communisme : radicalisation et recentrage prolétarien a) La scission et les débuts difficiles Les exigences radicales du Kominterm (exclusion des réformistes, disciplinede fer, obéissance aveugle à Moscou) divisent au congrès de Tours en 1921 [décembre 1920] les partisans de l’indépendance du socialisme français et ceux de l’alignement sur la IIIeinternationale moscovite.

Les seconds quittent la SFIO et fondent ce qui deviendra le PC l’année suivante.

Dans le même temps, la CGT connaît une scission analogue, une fraction dessyndicalistes, souhaitant s’affilier à l’internationale syndicale rouge et fondant la Confédération générale du travail unifié (CGTU).

En milieu politique comme en milieu syndical (où enrevanche, elle ne sera pas irréversible), la rupture est consommée entre socialisme et communisme.

b) Le poids du communisme sur le monde du travail L’implantation du communismeest localisée, mais solide.

Il s’agit de départements industriels, que ceux-ci soient urbains (Seine, Nord, Bas-Rhin…) ou ruraux (Gard, Cher, Allier…).

Le PC met en place des « cellulesd’entreprise », souvent confondues avec les sections CGTU, combinant action revendicatrice et « agit-prop ».

Celles-ci parviennent à se maintenir malgré la répression patronale etconnaissent un essor marqué à partir de la fin des années 1920.

Elles recrutent essentiellement parmi les ouvriers qualifiés, qui imposent leur représentation de la lutte sociale au mondede l’usine.

Ex.

: l’usine Renault de Billancourt avait une cellule de 20 militants en avril 1931, 55 cellules regroupant quelque 6000 adhérents (soit un salarié sur 6) en décembre 1936.

Par. »

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