Explication linéaire: "Les colchiques", Guillaume Apollinaire: Comment Apollinaire réutilise-t-il un mythe ancien à travers une forme poétique nouvelle ?

« Pome Ç les colchiques È, Guillaume Apollinaire.

Introduction: Dans le pome Colchiques, la femme est associŽe ˆ une fleur, la colchique.

Mais cette fleur est vŽnŽneuse, cÕest un poison.

CÕest donc lÕinverse du mythe de la femme fleur.

Guillaume Apollinaire publie Ç Les colchiques È dans le recueil Alcools.

Ce pome Žcrit probablement en 1901 Žvoque l'amour pour Annie Playden, on est face ˆ un Žchec amoureux. Comment Apollinaire rŽutilise-t-il un mythe ancien ˆ travers une forme poŽtique nouvelle ? Pour cela nous allons voir tout dÕabord lÕancien mythe de la femme fleur du v.1 ˆ 7 et ensuite nous allons voir la symbolique du pome du v.8 ˆ 15 V.

1 Le premier vers est assez inquiŽtant avec la juxtaposition de "vŽnŽneux" et de "joli" (c'est un paradoxe).

La mention de lÕautomne l'inscrit d'emblŽe dans une tradition mŽlancolique.

L'adjectif "vŽnŽneux" s'explique par le titre.

Les colchiques sont des plantes en effet vŽnŽneuses. V.

2 / 3 Dans les vers 2 et 3 il y a un enjambement qui divise lÕalexandrin en deux hŽmistiches, le contraste entre la tranquillitŽ des vaches et le danger quÕelles courent.

Innocentes, les vaches fr™le pourtant la mort. V.

4 Le colchique est "couleur de cerne et de lilas", couleur de paupires viol‰tres et fatiguŽes : ne pas se fier aux apparences de la beautŽ qui peut tre dangereuse.

V.

5 Vers 5 on comprend que le pote sÕadresse ˆ une personne qui est une femme (la comparaison de la femme ˆ une fleur, comparaison traditionnelle.

Cette femme peut faire rŽfŽrence ˆ Annie Playden qui, elle aussi, lui a cachŽ sa vraie nature. V.

6 on remarque 3 Žquivalence (les yeux de la femme = les colchiques = l'automne).

Ces trois ŽlŽments sont dangereux et liŽs ˆ la mort, donc sources d'une angoisse diffuse.

Le poison de la fleur = le poison de l'amour et tous deux sont liŽs ˆ l'automne, saisonqui symbolise la mort, car la nature meurt. V.

7 Le vers 7, qui cl™t la strophe, Le pote avoue dans une mŽtaphore lÕobjet du pome: lÕamour quÕil Žprouve pour cette femme est semblable ˆ un lent poison.

Il reprend le troisime vers, cette fois au singulier : Ç lentement sÕempoisonne È. V8/9 Ë la deuxime strophe, une troupe d'Žcoliers joyeux vient troubler le calme paysage apparemment idyllique avec les sonoritŽs des rimes en |a|, un son bruyant comme des enfants heureux de sortir de classe. V.

1 0 , na•fs, ils sont eux aussi (comme les vaches du dŽbut) des reprŽsentations du pote, ils cueillent les colchiques sans se douter que ces fleurs si jolies soient dangereuses.

Elles cachent leur jeu V.

1 2 Mais la suite, qui nÕappara”t quÕaprs lÕenjambement, "Filles de leurs filles", ne manque pas dՎtonner.

On peut tout d'abord Žvoquer la particularitŽ des colchiques qui fleurissent en automne.

Ce cycle est l'inverse du cycle normal : la fleur vient donc avant la. »