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Explication du texte de Alain: « La force semble […] le loup lui-même »

Publié le 16/05/2020

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« Dans ce texte extrait de l’œuvre Eléments philosophiques publié en 1916, Alain aborde les notions de justice et de droit à travers ce qui semble être un commentaire de la fable De La Fontaine intitulée Le Loup Et L’Agneau . L’extrait oppose donc les thèmes de justice et d’injustice pour essayer de trouver une définition à ce qu’est lajustice, idée si abstraite et si controversée.

Si on a moyen de parvenir à notre fin, cela veut-il nécessairementdire que nos actes sont jugés justes ? Sur quoi doit se fonder la justice ? La question qui se pose à travers cetexte est ainsi qu’est-ce donc rendre justice ? Alain soutient la thèse que la justice c’est peser équitablement des raisons, non des forces.

Nous verrons que letexte peut être découpé en trois mouvements : dans un premier temps « La force semble […] le loup lui-même »,l’auteur démontre que la justice ne peut être basée sur la force puisqu’au contraire la force ne peut qu’entrainerinjustice.

Ensuite, dans le passage « Ici les mots avertissent assez […] examen des raisons », Alain aboutit à unedéfinition de la justice qui se fonde essentiellement sur la raison.

Enfin, le troisième mouvement débutant de « Leparti pris » jusqu'à la fin de l’extrait, expose que ce fondement sur la raison nécessite fondamentalement unejustice impartiale et équitable, devant laquelle tous les hommes sont égaux. Tout d’abord, la justice ne se fonde pas sur la force brutale : que ces deux notions soient directement liés ounon, la violence et la force ne mènent pas le chemin vers une société égalitaire et juste. En effet, l’intuition commune mène a associer force et injustice puisqu’il semble normal que celui qui a le plus deforce et le plus de pouvoir s’impose.

L’Histoire renferme d’ailleurs maints exemples de tyrans qui font oppressioncontre les plus faibles, qui les dominent et qui les exploitent.

Au Moyen-Age par exemple, les paysans étaientsoumis au roi qui pouvait par n’importe quel moment décider de les punir arbitrairement et définitivement,notamment grâce à la lettre de cachet.

Celui qui dispose de toutes les forces a tous les moyens pour parvenir àsa fin, et rien ne peut l’arrêter.

La force semble alors effectivement entrainer injustice.

Et cela dans n’importequel état, que ce soit l’état de nature ou l’état de droit.

Considérons d’abord l’Etat de nature ou tout les hommessont égaux en droits, il n’y a pas d’autorité et tous sont d‘autant libres.

Or, la rareté des ressources quicontrecarre les désirs de tous les hommes mènerait inévitablement à ce que Hobbes définit «la guerre de touscontre tous ».

Qui survivrait donc dans cet état sauvage où, comme l’affirme ce philosophe « l’homme est un louppour l’homme » ? Tous les individus ne jouissent pas scrupuleusement d’une égalité absolue car la naturen’accorde pas à chacun « les mêmes degrés de sensibilité d’intelligence, […] et de force » [1].

Ainsi, triompherait le plus fort, le plus rusé, qui serait le plus apte à obtenir ce qu’il veut, à survivre et à s’imposer, entrainant ainsiinjustice entre les hommes.

Quand à l’Etat de droit qui aurait toute l’autorité, Georges Orwell dépeint nonobstantdans 1984 une société inégalitaire, où les citoyens qui sont dépourvus de toute liberté sont réduits à des esclaves.

En effet, la force mènerait au totalitarisme, à un état dictatorial et policier, doté de tous les pouvoirs,et qui n’hésiterait pas à user de violence pour obtenir ce qu’il veut, menant certainement à des injustices. Toutefois, dans certains cas, la force ne peut pas être qualifiée d’injuste et on ferait mieux de dire, comme leprécise Alain, « que la force est étrangère a la justice ».

La force est donc amorale, ajuridique puisque dans lanature, il n’y a pas de question de justice qui se pose.

« On ne dit pas qu’un loup est injuste » (l.

2).

C’est doncseulement chez les Hommes, ou il existe une communauté, une conscience et des valeurs, qu’on parle de justiceet qu’on pourrait associer force et injustice, choses alors profondément humaine.

Il s’agirait ainsid‘anthropomorphisme de considérer le loup comme un humain et de dire qu’un loup est injuste puisque le loup,comme tout autre animal, n’est pas un être moral.

Car ce qui règne dans la nature c’est la loi du plus fort ; lesanimaux se dirigent vers ce que leur instinct les dirige.

Un loup qui a faim fait ce qu’il a faire et mange le premieragneau qui surgit devant lui car c’est son instinct naturel mais surtout parce qu’il est vainqueur dans le rapport deforce.

On parle donc de justice uniquement lorsqu’il s’agit d’être raisonnés.

D’ailleurs, chez les hommes, on nepeut pas parler de justice lorsqu’il s’agit d’un fou ; ce dernier, ayant perdu la raison, ne peut être jugé coupablepuisqu’on considère qu’il n’est pas maitre de ses actions, qu’il ne les effectue pas volontairement.

La force estinjuste dans la mesure ou elle s’applique donc a des êtres raisonnés et conscients. Par conséquent, on peut affirmer que « le loup raisonneur de la fable est injuste » puisque cette fable de LaFontaine met en scène des animaux qui ont toutefois une raison, le but étant de mieux évoquer les hommes.Dans Le loup et l’agneau, le loup aperçoit un agneau qui boit, et tente de justifier sa prétention de le manger par des raisons que l’agneau démontre successivement absurdes.

Finalement, il le mange « sans autre procès », nonpas car il avait raison mais car il est le plus fort et peut agir a sa guise.

Cette fable met en évidence lecomportement injuste de celui qui en plus d’exercer sa violence sur le plus faible, cherche aussi à la justifier.L’injustice serait « une prétention de l’esprit » (l.

4) car ici le loup argumente de mauvaise foi.

L’utilisation du futur« Tu seras châtié » au début de la fable, marque la condamnation sans appel de l’agneau : le loup décide de lemanger avant même qu’il argumente.

Ainsi, il y a injustice car même si l’agneau réussit à se justifier, la raisondemeure inefficace face a la force.

« La raison du plus fort ne représente pas la logique du plus brillant mais lesmotifs ultimes du puissant qui ne sont pas les meilleurs mais qui triomphent de tout.

» [2] C’est cette prétention de l’esprit dans laquelle le plus fort a forcement raison, qui est injuste.

Le loup ici, qui se nomme lui-même arbitre,juge que ces justifications suffisent ; il se donne alors raison et dévore injustement l’agneau.

Alain montre, àtravers les arguments absurdes du loup, que la raison du plus fort n’est pas la meilleure dans le sens où elle n’estpas juste.

Il conclue donc, pour souligner l’injustice du triomphe de la force face a la raison, « Ici les motsavertissent assez ».. »

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