Databac

explication de texte Hobbes

Publié le 30/05/2023

Extrait du document

« Explication de texte Hobbes Dans cet extrait, Hobbes tente d'expliquer pourquoi les gens choisissent de vivre en société plutôt que de rester " hors de la société civile" comme ils le feraient dans un état de nature.

Après tout, pourquoi accepter d'être gouverné, le gouvernement est-il « bien établi » ? Vivre dans une société où il y a des lois à respecter, c'est voir les limites de sa liberté naturelle, les limites du « tout ce que bon nous semble ».

Pourquoi acceptons-nous des commandements impératifs qui régissent notre comportement, nous interdisent de satisfaire certains de nos désirs et nous menacent de sanctions si nous ne faisons que ce que nous voulons et non ce que la loi ordone ? Bien entendu, « hors de la société civile », chacun jouit pleinement de sa liberté naturelle, c'est-à-dire de n'agir que selon ses propres bonnes intentions ; Mais dans cet état, une telle liberté est vouée à n'être qu'une illusion illusoire, une promesse « infructueuse» : si, en dehors de tout état civil, de tout gouvernement sous n'importe quelle loi, je peux effectivement faire ce que je veux, qu'il décide de « me faire souffrir", me prive de ma propriété parce qu'il la convoite, ou simplement m’ôter la vie sans autre motif que son bon plaisir, il le peut, pourvu seulement qu’il en ait la force.

Par contre, dans un État civil avec un gouvernement solide, nos libertés sont bien sûr limitées, mais c'est cette limitation qui garantit notre liberté : Si je ne suis plus libre de faire ce que je veux, autrui de son coté n’est plus libre non plus de faire ce qu’il veut de moi ou de mes biens.

Le gouvernement ne nous enlève que nos libertés qui peuvent être une menace pour les autres.

Dans l'état de nature, chaque individu est bien sûr totalement libre, mais comme il n'y a aucune garantie, cette liberté est illusoire, puisque chacun s'expose au "brigandage" et à la "violence" de tous les autres.

Dans l'État civil doté de lois, l'État devient le seul détenteur du pouvoir légitime d'employer la force : si quelqu'un m'attaque, il ne s'attaque pas à moi seul, mais à tous les pouvoirs publics qu'il ne peut vaincre. Le texte de Hobbes oppose la situation de l'homme « hors de la société civile » et « dans le gouvernement d’un État bien établi» (c'est-à-dire dans une « république »).

hors de toute société civile, c'est-à-dire dans un état de nature qui n'est régi par aucune loi positive, «chacun jouit d’une liberté très entière », c'est-à-dire totale, puisqu'elle n'est soumise à aucune restriction :chacun fait exactement ce qui lui plaît.

Bien sûr, cette liberté innée « donne des privilège de faire tout ce que bon nous semble » : les seules limites à nos actions sont nos désirs.

Mais c'est une illusion, une illusion d'une personne vivant dans une société régulée, il sait ce que la loi lui a coûté, mais il a oublié ce que la loi lui a apporté.

En effet, dans l'état de nature, notre liberté n'est pas tellement limitée par nos désirs, quand il n'y a pas de loi, la force fait le droit, donc je peux faire ce que je veux, du moins tant que je ne rencontre pas quelqu'un de plus fort que moi.

il n'y a pas de loi limitant la "puissance" des autres, ils peuvent me faire ce qu'ils veulent s'ils le veulent, tant qu'ils ont plus de pouvoir que moi. Au contraire, « dans le gouvernement d’un État bien établi », chacun voit sa liberté assurée par la loi et par toute la force publique.

Quand l’ État est-il alors « bien établi » ? quand elle donne à la loi la force nécessaire pour la respecter.

Ainsi, un état solide garantit d'abord et avant tout notre "tranquillité", sans laquelle la liberté elle-même n'est qu'une illusion : la loi assure la sécurité de tous en empêchant chacun d'abuser de sa liberté, c'est-à-dire qu'il y a un usage qui nuirait à l'autre. Sans doute objectera-t-on qu'à l'état de nature ma possession s'étend à tout : pour m’emparer de ce que je veux, il me suffit que je m’en empare.

À proprement parler, tout le monde y a tous les droits, alors que dans un état civil, nos droits nous sont donnés par la loi, ils sont donc limités par la loi. Mais justement : « hors de la société » ma propriété n'est pas plus sûre que ma liberté elle-même. Puisque chacun prétend étendre ses droits à tout, chacun peut à tout moment voir les autres contester sa propriété.

Mais « dans la république » la propriété de chacun est garantie par la loi et protégée par la force publique : si la loi me reconnaît légitime et propriétaire d’une chose, nul n’a le droit de m’en contester la possession, l’usage ou la jouissance.

Mon « doit particulier » est certes limité par la loi, mais il devient également droit réel qu’autrui doit me reconnaître sous peine de sanctions, en sorte que je peux désormais en profiter « paisiblement », sans craindre à chaque instant de me faire aggresser.

Hobbes peut donc à présent résumer les deux états : à l état de nature, je suis libre de tout faire, je peux prétendre tout posséder ; mais comme autrui a les mêmes prétentions, qui sont aussi limitées que les miennes, s’ouvre en fait la guerre de tous contre tous.

Là ou seule la force fait le droit, ce n’est pas la liberté qui triomphe , c’est le « continuel brigandage » et la violence généralisée : je peux certes y satisfaire tous mes désirs, posséder toute chose que j’estime devoir me revenir, mais à la seule condition que j’aie assez de pouvoir pour dominer les autres.

Or personne n’est assez fort pour être assuré de l’être toujours, plus je suis puissant, plus je peux satisfaire mes désirs, et plus je deviens l’objet de la jalousie des autres, plus je suis la cible potentielle de leurs attaques.

Et serais-je toujours le plus fort s’ils étaient 5, s’ils étaient 10,20,100 ? et même si je suis le plus fort aujourd’hui, le serai je encore demain, quand je serai devenu vieux, malade, affaibli ? Dans l’État civil en revanche, l’État devient seul dépositaire de l’usage légitime de la puissance : si une personne utilise la violence envers moi, il se met proprement hors de la loi et devra se mesurer à la force publique.

Les lois ôtent à autrui le droit de me voler ou de me tuer si l’envie lui en prend.

Et s’il décide tout de même de le faire, la force publique est là pour me protéger. Ainsi, « hors du commerce des hommes », c’est à dire hors d’une société réglée, « nous n’avons que nos propres forces qui nous servent de protection » c’est à dire que nous sommes protégés à l’exacte mesure de notre puissance, laquelle s’avéra toujours par définition insuffisante pour nous assurer une sécurité pleine et durable .

Dans une « ville », c’est à dire pas seulement un regroupement de population mais une société dotée de loi, de tribunaux et d’agent de la force publique, nous somme seulement défendus par l’État et par ses représentants, mais aussi secourus par «tout nos concitoyens », qui peuvent mobiliser les gardes, faire obstacle au voleur, bref, prévenir les secours. Car enfin, personne n’a intérêt à voir revenir l’ État de nature et la guerre de tous contre tous..... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles