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Existentialisme Sartre: Le travail est-il une perte de temps ?

Publié le 21/04/2024

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« Le travail est-il une perte de temps ? Consigne : mettre en scène la présentation de l'introduction, les différents mouvements de votre thèse et la conclusion (il faudra défendre la thèse d'un penseur, d'un philosophe, politologue ou bien figure des humanités en profondeur (humanités = histoire, lettres, sciences sociales etc.).

Je vous mets une méthodologie de la dissertation pour vous aider.

Le but est un peu de construire votre propos sur le mode du concours d'éloquence et de bien chercher à problématiser, c'est à dire chercher à comprendre les différents paramètres d'une question philosophique et ici sociale.

L'oral doit durer entre 7 et 10 minutes. Rôles :  Juge : Lina  Partie oui : Anella  Partie non : Léa  Témoin : JP Sartre Lina : Dans l'enceinte solennelle de cette honorable cour, où la justice se déploie comme gardienne des droits et des valeurs fondamentales, nous nous réunissons aujourd'hui pour éclaircir les faits et déterminer la vérité dans le litige qui nous occupe.

Au cœur de cette procédure se trouve non seulement la quête de la justice, mais aussi le respect des lois qui régissent notre société et la protection des droits inaliénables de chacun.

Dans ce temple de la loi, nous sommes appelés à examiner les preuves, à écouter les témoignages et à juger en toute impartialité, guidés par la rigueur de la raison et la compassion de l'humanité.

En cette journée cruciale, nous nous engageons à poursuivre la noble mission de garantir l'équité et l'intégrité, tout en veillant à ce que la lumière de la vérité brille de tout son éclat. De ce fait, Mesdames et Messieurs, membres du jury, nous sommes réunis aujourd’hui dans le Sanctuaire de la Vérité afin de trouver réponse à un litige qui porte atteinte au quotidien de tous.

En effet, le travail est une activité fondamentale dans la vie humaine et dans le fonctionnement de la société.

Depuis des siècles, les Hommes travaillent pour produire des biens et des services, et ce, afin de contribuer au progrès et au développement de notre société.

Le travail, comme dirait le célèbre philosophe Auguste Comte est : « la mise en jeu de toutes les riches et de toutes les forces naturelles ou artificielles que possède l’Humanité dans le but de satisfaire tous ses besoins ».

Cependant, les avis sur la question du travail divergent quant à la nature, la valeur ou encore les implications morales et sociales du travail. C’est pourquoi, je vous demande donc de considérer la question brûlante qui se présente devant nous aujourd'hui : Le travail, cette activité centrale de nos vies, est-il une perte de temps ? Aussi, je demande à toute personne présente dans cette salle d’audience d’écouter attentivement les deux avocates ainsi que leurs témoins. Mesdames et Messieurs, avant de commencer les plaidoiries, permettez-moi de présenter les avocats qui représenteront les parties en présence.

Du côté de la partie demanderesse, nous avons maître Anella BENBAHMED, qui apportera les arguments en faveur de ses clients avec compétence et conviction.

Du côté de la partie défenderesse, nous avons maître Léa CRESSEVER, qui défendra vigoureusement les intérêts de ses clients.

Je vous demande de les accueillir chaleureusement alors qu'ils préparent à présenter leurs arguments devant ce tribunal. Anella : Mesdames et Messieurs de la cour, Schopenhauer, un des grands penseurs pessimistes, avance que la volonté humaine est insatiable et que notre quête incessante de satisfaction à travers le travail est, en fin de compte, vaine et dépourvue de sens.

Considérons un instant cette dynamique : nous investissons des heures inestimables de notre vie dans nos carrières, aspirant à atteindre des objectifs professionnels, convaincus que le succès matériel apportera le bonheur et la satisfaction.

Cependant, Schopenhauer nous rappelle que cette quête est un leurre.

Même si nous parvenons à atteindre nos objectifs, la satisfaction qui en découle est éphémère.

Elle est rapidement remplacée par de nouveaux désirs et aspirations, perpétuant ainsi le cycle de l'insatisfaction et de la souffrance. En tant qu'avocate, je vous exhorte à considérer les implications de cette vision sur notre société contemporaine.

Combien d'entre nous se retrouvent pris dans une spirale où le travail devient une fin en soi, au détriment de notre bien-être mental, émotionnel et même physique ? Nous sacrifions des moments précieux avec nos proches, notre santé, nos passions personnelles, dans la poursuite de cette chimère de succès matériel.

Et pourtant, cette satisfaction tant convoitée ne reste jamais suffisante.

Nous sommes condamnés à une recherche perpétuelle de quelque chose qui reste toujours hors de portée. Votre Honneur, Mesdames et Messieurs les membres du jury, je vous demande de réfléchir à cette question avec sérieux.

Le travail peut-il vraiment être considéré comme une activité qui enrichit notre existence, ou est-il plutôt une roue sans fin qui nous maintient dans un état perpétuel de désir insatisfait ? Au nom de la justice et du bien-être de tous les membres de notre société, je vous prie de considérer avec attention l'idée que le travail, loin d'être un moyen d'accomplissement, peut en réalité représenter une perte de temps précieux et une source de souffrance inutile. Léa : Permettez-moi de vous guider dans une réflexion profonde sur la nature du travail, et pourquoi il ne peut être considéré comme une simple perte de temps, mais plutôt comme un pilier essentiel de notre existence humaine. Laissez-moi vous introduire à la philosophie existentialiste, une école de pensée qui célèbre la liberté, la responsabilité individuelle et l'importance de créer son propre sens dans un monde apparemment dénué de significations objectives.

Selon les principes de l'existentialisme, chaque individu est confronté à l'absurdité et à l'incertitude de l'existence, mais c'est précisément dans ces conditions que la possibilité de la liberté et de la création de sens émerge. Jean-Paul Sartre, un des penseurs existentialistes les plus influents, a proclamé dans son ouvrage L'existentialisme est un humanisme que « l'existence précède l'essence ».

Pour Sartre, cela signifie que l'individu n'a pas de nature prédéterminée ou de destin fixé à l'avance.

Au contraire, c'est à travers ses actions, ses choix et son engagement dans le monde que l'homme construit son essence et donne un sens à sa vie. Appliquons maintenant ces concepts à la question du travail.

Le travail, Mesdames et Messieurs, n'est pas simplement une activité économique ou une corvée quotidienne, mais plutôt un moyen par lequel l'individu peut exercer sa liberté et se réaliser pleinement.

Que ce soit dans le domaine de l'art, de la science, de la politique ou de l'artisanat, le travail offre à l'homme la possibilité de s'engager dans des projets qui reflètent ses valeurs, ses aspirations et ses talents uniques. Imaginez un artiste peignant sur une toile vierge, un scientifique découvrant les secrets de l'univers, ou un artisan sculptant le bois pour créer une œuvre d'art. Dans chaque acte de travail, ces individus expriment leur liberté créatrice, façonnant le monde à leur image et donnant un sens à leur existence.

Le travail devient ainsi un moyen de transcender l'absurdité de l'existence et de trouver une forme d'accomplissement authentique. Mesdames et Messieurs, je vous demande de considérer sérieusement la perspective existentialiste sur le travail.

Plutôt que de le percevoir comme une simple contrainte ou une perte de temps, reconnaissons-le comme un élément vital de notre condition humaine, offrant la possibilité de réalisation de soi et d'expression de notre liberté la plus fondamentale. Anella : Je me tiens devant vous aujourd'hui pour réfuter l'affirmation selon laquelle Jean-Paul Sartre ne considère pas le travail comme une perte de temps. Maître CRESSEVER a invoqué le nom de Sartre, célèbre pour son existentialisme, mais a interprété ses idées de manière erronée.

Permettez-moi de clarifier ce point crucial. Maître CRESSEVER s'appuye sur la célèbre citation de Sartre : « L'existence précède l'essence.

» Cependant, cette citation est souvent mal interprétée pour soutenir que le travail est une activité légitime dans la construction de l'essence de l'individu. Mais, Mesdames et Messieurs, il est impératif de comprendre le contexte philosophique dans lequel cette phrase est utilisée. Jean-Paul Sartre, dans son œuvre fondamentale L'existentialisme est un humanisme développe l'idée que l'individu est libre et responsable de créer sa propre essence. L'existence humaine est caractérisée par cette liberté radicale, où chaque individu est confronté au vide de l'existence et doit choisir activement comment donner un sens à sa propre vie. Cependant, l'essence que Sartre évoque ne se limite pas à des rôles sociaux préconçus ou à des identités déterminées par le travail.

Au contraire, Sartre insiste sur le fait que chaque individu doit créer son essence de manière authentique, en choisissant librement ses propres valeurs et en assumant la responsabilité de ses actions. Ainsi, lorsque Sartre parle du travail, il le fait dans le contexte plus large de l'aliénation et de l'enfermement dans des rôles imposés par la société.

Le travail, dans cette perspective, devient une contrainte qui limite la liberté de l'individu plutôt qu'un moyen d'expression authentique de son essence. Je vous demande de considérer attentivement les véritables implications philosophiques des idées de Sartre.

Le travail, loin d'être.... »

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