Eugène BOUDIN:LE PORT D'ANTIBES.

« Eugène BOUDIN LE PORT D'ANTIBES A l'écoute de la nature, Boudin capte le ciel, la lumière et la saison avec une exactitude digne des maîtres hollandais ...

Baudelaire, qui était aussi un fervent critique d'art, disait en parlant de Boudin: «En regar­ dant un tableau de Boudin, on peut deviner la saison, l'heure et le vent.

..

» Un tel souci d'exactitude est bien l'une des caractéristiques de ce peintre normand, précurseur de l'impressionnisme et maître de Monet.

L'ŒUVRE Boudin a beaucoup voyagé.

Ses toiles, qu'il peignait dans la plus pure tradition des maîtres hollandais du XVIIe siècle, comme Ruysdoël ou Von Goyen, nous montrent tou­ jours avec une extrême minutie les ports nor­ mands et bretons, mois aussi néerlandais ou, comme ici, méditerranéens.

Plantant son chevalet de l'autre côté de l'anse qui fait foce aux remparts du vieil Antibes, Boudin, comme à l'accoutumée, accorde une large place au ciel et profite de la lumière r_asa~te du soir pour fair~ ~·aillir des re_mparts edifies par Vauban une ec a tante lum1ere qu1 contraste fortement avec un ciel provençal d'un bleu soutenu.

LA CRITIQUE «Boudin regarde toujours la nature avec la tendre attention d'un amoureux de la lumiè­ re ...

», dira de lui Raymond Coignal, et, alors que ses amis impressionnistes étaient loin de faire l'unanimité, le peintre tiro tou­ jours son épingle du jeu.

En 1893, quand il brosse ce tableau, il commence enfin à être reconnu à l'égal des plus grands.

Exposant au Salon officiel depuis de nombreuses LA CO TE Les œuvr es d'E ug èn e Bo udin, nombre uses s ur le marché , n e s ont pa s rares dans l.e s v entes.

Pou r une to ile d e la fact ure du P or t d ' An ti bes , il faut compter entre 2 et 4 m illio ns de francs.

Un de ssin au crayo n coû te de 5000 à 50000 F.

Une belle a quare lle se négo cie aux ale ntours de 200 00 0 fra ncs.

Eugène BOUDIN 1824-1898 • Le Port d'Antibes • Huile sur toile 46 cm x 66 cm • Situé, signé et daté en bas, à gauche «An ti beslE.

Boudin 93 » • Peint en 1893 • Localisation : Paris, musée d'Orsay La lumière se reflétant sur les pierres de la citadelle, Ôermet de savoir l'heure et la position du soleil.

ne manière empruntée aux maîtres flamands chers à Boudin ...

années, il a obtenu en 1889 une médaille d'or et trois ans plus tard la Légion d'hon­ neur! Des récompenses qu'il a longuement attendues, brossant sans bruit et en toute humilité son oeuvre de pionnier.

L'HISTOIRE D'abord vendu à Henry L.

Ouick,, un Améri­ cain, le tobl~au part pour les Etats-Unis.

Revendu à un Ecossais du nom de Thompson, il revient à Glasgow, puis à Londres, racheté pç:H la galerie Lefevre.

La toile repartira pour l'Ecosse dans la collection Ayr, avant d'être achetée par le duc de Windsor.

A la mort de son mari, la duchesse en fait don à la Fronce sous réserve d'usufruit.

Entré dans les collee­ lions de l'État en 1973, Le Port d'Antibes sera accroché au musée d'Orsay en 1986.. »