Etude d'un texte de Thucydide
Publié le 05/02/2024
Extrait du document
«
Masse
Pierre
LS1
DM Histoire
Au lendemain de la seconde guerre médique (480-479), plusieurs cités grecques eurent
pour dessein de créer ce que l’on a appelé par la suite «la ligue de Délos».
Elle regroupait
plusieurs cités ayant pour but, à ses débuts, de faire face à l’armée perse, à l’Est du territoire
hellénique.
Cette même ligue et ses modalités sont analysées par l’auteur athénien Thucydide
qui leurs porte un regard et tente surtout de comprendre les causes de la guerre du Péloponnèse
en 431.
La ligue de Délos est dirigée par Athènes, en position de leadership dans la région,
malgré une certaine équité décidée lors des prémices de la ligue.
Thucydide est un auteur et
historien athénien du Vème siècle avant notre ère.
Il constitue globalement les seules sources
contemporaines de l’époque que les historiens et archéologues possèdent de nos jours.
En effet,
il s’est consacré à cette œuvre jusqu’à la fin de sa vie (environ -395) où il y narre le récit de
cette alliance et de ses évolutions au fil des années.
Il l’a notamment écrit durant la guerre du
Péloponnèse opposant Athéniens et Spartiates de - 431 à – 404.
Ces dates-là constituent par
ailleurs la dissolution progressive de la ligue de Délos avec un retrait de très nombreuses cités
ayant été alliées de la cité d’Attique.
De fait, la situation s’est complexifiée lorsque certaines
cités (Ioniennes notamment) ont tenté de se rebeller contre la domination athénienne, paraissant
inégalitaire et contre les principes de la ligue de Délos.
Thucydide nous fait ainsi l’histoire de
cette alliance avec le document proposé à notre étude qui est une traduction de Jacqueline de
Romilly (1953) concernant un extrait du récit de Thucydide dans La guerre du Péloponnèse.
Lors de cet extrait, il est question de la symmachie (alliance militaire entre plusieurs villes ou
cités) présente sur le territoire hellénique depuis - 478 où il a été décidé que la cité principale
d’Attique demeure hégémonique, marquée de l’arkhè.
En effet ce choix a été fait car Athènes
était la plus grande puissance militaire de la région.
Néanmoins, il est également évoqué
qu’Athènes aurait profité de son statut de leader de la région pour imposer des règles allant audelà des règles de la ligue.
Nous allons donc nous demander comment la ligue de Délos, basée sur une équité entre cités,
masque-t-elle une certaine volonté hégémonique de la part d’Athènes.
Dans un premier temps nous allons étudier les prémices de la ligue de Délos avec l’objectif de
protéger les cités, dans un second temps nous aurons pour objet l’étude du basculement de la
symmachie à l’arkhè dans la cité d’Attique et dans un dernier temps nous verrons que cette
domination fait place à énormément de contestations dans les cités alliées.
En premier lieu, la ligue de Délos peut tout d’abord paraître comme un système novateur, une
alliance visant, sur le papier, à la protection des cités sous la houlette d’Athènes.
Or, la ligue de
Délos n’est pas novatrice car avant elle, il existait la ligue hellénique composée de 30 cités
grecques et ayant Sparte comme leader hégémonique.
Une certaine entité grecque existait ainsi
avant la création de la ligue de Délos.
A la fin des guerres médiques et surtout aux batailles de
Platée et de Mycale.
Celle-ci est créée et fait ainsi face à la ligue du Péloponnèse menée par
Sparte.
Tout d’abord, la ligue de Délos est composée de principes fondateurs avec un objectif
précis… Il faut tout d’abord savoir que la polis d’Athènes est composée d’une énorme flotte,
faisant la spécialité de la cité.
Elle se situe au Pirée (Sud-Ouest d’Athènes) et propose le
principal hub commercial et militaire.
C’est donc un centre majeur pour les échanges
commerciaux avec les cités aux alentours mais reste par dessus tout une forteresse militaire très
compliquée à conquérir et attaquer.
En outre, Athènes a donc été désignée comme ayant la
possibilité de pouvoir contrôler les mers et donc d’être composée d’une armée bien équipée.
Celle-ci peut ainsi défendre les cités alliées de la ligue de Délos.
En échange de quoi les cités
«protégées par Athènes» doivent payer un tribut (le phoros) a celle-ci.
Par ailleurs, ces tributs
sont calculés en fonction des revenus fiscaux de chaque cité.
Thucydide raconte que ce tribut
relevait à l’origine de 460 talents (monnaie grecque) mais également de navires afin d’agrandir
son effectif maritime.
Ces éléments permettent ainsi à l’enrichissement et à la fortification de la
polis pour se protéger et protéger ses alliées tout en se développant.
A la ligne 5, Thucydide
évoque les hellénotames.
C’était des ambassadeurs qui s’occupaient principalement de recueillir
les tributs des cités, ils se retrouvaient une fois par an et faisaient une réunion dans le sanctuaire
lors de la fête de Délia à Délos.
De plus, ce mode de fonctionnement à été repris auprès des
Perses qui fonctionnaient de la sorte également depuis le Traité d’Aristide.
Cependant Athènes a
changé le nom pour ne pas montrer qu’ils ont repris les idées de leurs ennemis et s’affirmer
comme une puissance hégémonique.
Néanmoins, le tribut est très souvent une contrainte pour les cités alliées de part son coût et sa
redondance (chaque année).
Cela impose plus souvent une dépendance qu’un consentement
libre.
Et cela peut nous mener à imaginer que c’est le principal moyen de reconnaissance
d’Athènes comme hegemon et certainement un objet de fonctionnement de l’alliance.
…Malgré une existence d’une hégémonie athénienne consentie par les autres cités…
De plus, il est évident qu’Athènes a l’apparence d’une puissance hégémonique dans la région.
Dès la première ligne, Thucydide affirme que les alliés ont désigné, de leur plein gré, Athènes
comme la puissance hégémonique.
Cela suppose qu’il est très important de dire que ce n’est pas
Athènes qui s’est imposée directement comme leader incontestable.
Nous pouvons ainsi
supposer que Thucydide tenait à souligner cela.
De plus, l’idée d’une alliance égalitaire peut
également s’interpréter par le fait que ce tribut s’opère sur une île «neutre», celle de Délos, où
Athènes n’a pas plus d’importance que n’importe quelle autre cité.
De surcroît, il existe un bon
nombre de principes fondateurs dans la ligue de Délos qui ne paraissent pas équitable.
Premièrement, certains citoyens sont rendus en esclavage de part leur non-adhésion à cette ligue
ou encore s’il refuse d’adhérer à une idée.
Les cités grecques hors Athènes, de part leur statut de
vassal, ont l’air d’être extrêmement soumis à l’autorité Athénienne.
En plus de cette
soumission, le principe d’autonomie est violé ici, les cités grecques doivent payer un tribut.
De
ce fait, les habitants de ces cités ne sont pas réellement maîtres ni décisionnaires de leur destin,
voire possiblement soumises aux règles.
Enfin, il existait un général de guerre athénien, nommé
Pausanias, qui faisait régner une atmosphère assez hostile auprès des alliés.
Thucydide le dit luimême, Athènes aurait été probablement choisi comme leader «à cause de l’hostilité qui régnait
contre Pausanias».
Cela signifierait que certains hommes faisaient régner une sorte
d’autoritarisme aux prémices de la ligue.
Ainsi, nous pouvons sans doute supposer qu’il subsiste quelques signes d’asymétries au sein de
l’alliance.
Athènes profiterait même peut-être de son statut d’hegemon afin de faire régner une
forme d’autorité et de s’affirmer réellement comme leader incontestable de cette ligue.
…Qui est affirmée sur le terrain avec la symmachie.
A la création de la ligue, Athènes
était perçue telle une puissance défensive car en plus de sa flotte impressionnante, elle possède
des kilomètres de murs fortifiés autour de la polis.
Cette stratégie était opérée afin de pouvoir
contre-attaquer des ennemis (les Mèdes par exemple ou même les Spartiates) voulant piller
Athènes.
En Pamphylie, la symmachie (alliance militaire) s’affirme lors de la bataille de
l’Eurymédon, et le point de vue défensif des athénien ne s’y applique pas vraiment.
Ici, il est
plutôt clair que la symmachie s’opère de façon beaucoup plus offensive.
Thucydide fait
également le récit (ligne 3) que le principe officiel de la ligue de Délos est de ravager le pays du
Roi (du Royaume des Perses).
C’est d’ailleurs le point d’orgue des fondements de la ligue de
Délos (lutter contre les Perses après la victoire à Salamine).
Le politicien et historien athénien
souligne également le rôle de Cimon, chef de guerre lors de la bataille d’Eurymédon (ligne 15).
Cette bataille et cette forte symmachie montrent également l’ambition pour les Grecs de
pouvoir commercer avec les Perses ou à minima d’être connecté avec eux.
Néanmoins,
concernant la cité d’Eion par exemple, ils assiégèrent la cité pour ensuite la livrer à l’esclavage.
Il est donc possible que les Athéniens aient des stratégies à l’antithèse les unes des autres
dépendant de la force de l’adversaire.
Athènes n’hésite d’ailleurs pas à déployer sa flotte à des
fins militaires même envers ses alliés.
Par exemple, à Naxos, ils ont débarqué dans l’île afin de
pouvoir la contrôler car Naxos avait fait défection.
Athènes a pour dessein de marquer une série
de progrès militaires et politiques notamment grâce aux tributs considérables délivrés par ses
alliés.
Ainsi il y a donc bien une lutte contre les Barbares....
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