être libre est-ce faire ce que l’on veut ?

« La notion de liberté a soulevé bien des controverses depuis son origine et le mot « liberté » bien qu’évocateur de certains désirs ou d’espoir présente un sens encore bien obscur.

Son histoire est l’histoire d’une confusion jamais levée entre la métaphysique, la morale, la théologie et la politique.

Le problème de la liberté n’est donc pas que métaphysique ou abstrait, il est concret et possède un grand sens existentiel, en cela qu’il concerne le rapport que chaque individu peut avoir avec sa propre existence.

La notion commune de liberté dans les esprits correspond souvent à la possibilité de faire ce que l’on désire.

Ainsi, on peut se demander si être libre est-ce faire ce que l’on veut ? D’après la déclaration des Droits de l’Homme : "Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droit".

Ainsi, tous les hommes sont considérés comme libres, pourtant, si la liberté se rapporte à faire ce que l’on veut, un problème fondamental va se poser.

Car en effet, les désirs étant tous différents selon les individus, l’on ferait face à une anarchie arbitraire, ou seul le plus fort sera réellement libre, après avoir soumis tous les autres ce qui impliquerait que plus personne ne serait libres.

Alors si la liberté ne consiste pas à faire uniquement ce que l’on veut, en quoi consiste-t-elle ? Nous nous demanderons d’abord en quoi la liberté fait l’objet d’une expérience individuelle, avant d‘observer qu’une liberté totale revient à une absence de liberté pour enfin constater qu’on ne peut être libre que si l’on est homme. La connaissance du fait de la liberté est le produit d’une réflexion, d’un sentiment interne qui suffit à nous faire prendre conscience qu’il existe en nous une « volonté libre.

» C’est un phénomène individuel qui s’éprouve dans une situation qui réunit des points particuliers.

L’état de liberté peut être ressenti lorsque plusieurs possibilités que nous devons réaliser s’offrent à nous et que nous arbitrons ces possibilités sans aucune contrainte, de sorte que notre choix aurait pu être différent.

Ce qui suppose que l’avenir peut être rempli de possibles différents que nous pouvons réduire à un réel voulu.

Ainsi lorsque l’on choisit un dessert plutôt qu’un autre au restaurant, nous faisons l’expérience de liberté en ce sens ou nous sommes persuadés que notre choix est « libre » car il ne dépend que de nous, et ne subit pas de contraintes extérieures.

Mais ne pourrait-on pas dire qu’il s’agit plus d’un renoncement que d’un choix ? La notion de liberté est aussi relative au vécu de l’individu, elle est un but, un idéal que certains parfois recherchent toute une vie à l’instar du bonheur.

Certains hommes ont ainsi réussi à acquérir une liberté alors qu’ils étaient matériellement et physiquement enfermé.

Soumis à des contraintes, physiques et mentales, ils sont parvenus à se libérer mentalement, ont atteints une liberté naturelle de l’esprit, comme c’est le cas par exemple de Nelson Mandela.

Héros de l’Apartheid et symbole de la lutte pour l’émancipation et la dignité humaine, Mandela a bouleversé les codes et établi une paix jamais égalé entre population noire et population blanche grâce à sa liberté d’expression mais surtout grâce à sa liberté d’esprit.

Dans ce cas précis, la liberté d’esprit est intrinsèque à une volonté et une détermination inébranlable.

Mandela a réussi l’exploit de survivre 27 années en prison et ce qui l’a sauvé c’est avant tout son mental, sa conviction et sa force à lutter pour un idéal égalitaire ont fait de lui un roc.

On pourrait dire ici que la liberté d’esprit de Mandela a été acquise par sa force de volonté. S’il n’était pas libre physiquement et subissait des contraintes extérieures abominables, ses convictions mentales lui ont donné cette liberté d’esprit qui aura fait qu’il ne se sera jamais plié à ce qu’on attendait de lui : se soumettre et abandonner sa lutte.

Il ne peut donc y avoir de liberté sans volonté, et sans raison.

La liberté quand elle est conquise par l’esprit devient donc une force inflexible et irréductible.

Elle est peut-être même ce qui se rapproche le plus d’une notion d’une liberté véritable et pleinement ressentie.. »