Espagne (1999-2000): Succès historique pour le Parti populaire
Publié le 15/09/2020
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Espagne 1999-2000
Succès historique pour le Parti populaire
Marquée par une série d'échéances électorales, l'année politique espagnole s'est achevée sur le triomphe
du Parti populaire (PP) du Premier ministre sortant José María A znar au scrutin législatif du 12 mars 2000.
Si la formation au pouvoir depuis 1996 partait favorite, ni les résul tats des élections municipales,
régionales et européennes du 13 juin 1999, ni les sondages préé lectoraux ne permettaient de prévoir sa
victoire à la majorité absolue en nombre de sièges, la premiè re emportée par la droite espagnole depuis
le retour de la démocratie (1977).
Le PP a recueilli 44,5 % des voi x et obtenu 183 députés sur 350
(contre 38,8 % et 156 sièges en 1996) tandis que le Parti socialist e ouvrier espagnol (PSOE) rassemblait
34,1 % des suffrages et 125 députés (contre 37,6 % et 141 sièg es).
Le "programme de gouvernement progressiste" conclu entre le PSOE et la c oalition de gauche
communiste Izquierda unida (Gauche unie, IU), sur le modèle de la g auche plurielle française, n'a pas
convaincu l'opinion, sans doute en raison de son caractère tardif et de l'absence de candidatures uniques.
Francisco Frutos, qui a succédé à Julio Anguita à la tête d'IU en 1999, n'est pas parvenu à enrayer
l'érosion du vote communiste (5,5 % des voix et 8 députés, con tre 10,5 % et 21 sièges en 1996).
L'ampleur de la défaite qui a frappé le PSOE a été plus inat tendue, d'autant qu'il était parvenu à restaurer
son crédit politique aux différentes consultations qui se sont ten ues le 13 juin 1999 (35,3 % et 24 sièges
aux européennes, tandis que le PP l'emportait avec 39,7 % et 27 siè ges ; 34,2 % des voix aux
municipales contre 34,4 % à la majorité) et qu'il avait conservé sa position hégémonique aux élections
autonomiques andalouses du 12 mars 2000.
Parmi les explications avancé es à cette débâcle historique, il
faut souligner la faible mobilisation de l'électorat de gauche, reflé tée par un taux d'abstention de 30 %, le
poids moindre de l'idéologie dans le choix des jeunes, étrangers a ux références du passé, et le difficile
renouvellement du PSOE.
Joaquín Almunia, successeur de Felipe González à la tête du parti en 1997 et candidat désigné à la
présidence du gouvernement à partir de juillet 1999, a tiré les leçons de la défaite en présentant sa
démission comme "irrévocable" et en appelant à une relève gé nérationnelle au sein du parti.
Cette
rénovation était à l'ordre du jour du congrès ordinaire de j uillet 2000.
Par ailleurs, le souci de stabilité et
de continuité de l'électorat est lié au contexte économique satisfaisant, qui explique également le peu
d'écho rencontré par la campagne socialiste axée sur l'inéga le répartition des fruits de la croissance.
Dans son rapport publié fin janvier, l'OCDE (Organisation de coopé ration et de développement
économiques) a estimé remarquables les résultats économique s de l'Espagne : 3,7 % de croissance du
PIB (à peine 2,1 % en 1996) ; déficit public réduit à 1,1 % du PIB (contre près de 5 % en 1996) ;
investissements accrus à l'étranger, notamment en Amérique lati ne ; dynamisme du secteur bancaire, en
pleine restructuration...
Même si, pour avoir diminué, ils figuren t dans ce bilan, chômage et inflation
demeurent des points névralgiques.
Le taux d'inflation (2,2 % en 199 9) a excédé les prévisions, risquant
de nuire à la compétitivité extérieure.
Malgré la chute s pectaculaire de son taux à 14,1 % (avril 2000),
favorisée par une active politique de création d'emplois (1,8 mil lion en une législature - quatre ans -, soit
le triple de la moyenne communautaire), le chômage est resté le p lus élevé de l'Union européenne.
Concrétisée par sa victoire électorale, la crédibilité du "centre réformateur" s'appuie également sur
l'allégement de l'impôt sur le revenu (de 11 %, sans compter les 8 % promis à la veille de l'élection), sur
les privatisations et sur le dialogue social.
L'actualité a mis en lumière l'importance de la question de l'immi gration, dans une Espagne qui était
traditionnellement un pays d'émigration.
Les étrangers officiellem ent présents représentent seulement 1,3
% de la population contre une moyenne européenne de 5,5 %.
Ce chiffre a été multiplié par dix en dix
ans et ne tient pas compte du nombre des résidents en situation irré gulière, évalué à 200 000 environ.
L'émeute raciste d'El Ejido (Andalousie) de février 2000, où pendant trois jours la communauté immigrée
marocaine a été la cible de violences en représailles à l'as sassinat d'une jeune Espagnole par un
pickpocket marocain, a révélé une progression de la xénophob ie et a certainement incité le chef du
gouvernement à présenter comme une priorité la modification de la nouvelle loi sur l'immigration.
Celle-ci
se caractérise par des dispositions libérales de régularisation des étrangers en situation irrégulière..
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