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Epictète: Qu'est-ce qu'un homme libre ?

Publié le 15/05/2020

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« Puisque l'homme libre est celui à qui tout arrive comme il le désire, me dit unfou, je veux aussi que tout m'arrive comme il me plaît.

- Eh! Mon ami, la folieet la liberté ne se trouvent jamais ensemble.

La liberté est une chose nonseulement très belle, mais très raisonnable et il n'y a rien de plus absurde nide plus raisonnable que de former des désirs téméraires et de vouloir que leschoses arrivent comme nous les avons pensées.

Quand j'ai le nom de Dion àécrire, il faut que je l'écrive, non pas comme je veux, mais tel qu'il est, sans ychanger une seule lettre.

Il en est de même dans tous les arts et dans toutesles sciences.

Et tu veux que sur la plus grande et la plus importante detoutes les choses, je veux dire la liberté, on voie régner le caprice et lafantaisie.

Non, mon ami: la liberté consiste à vouloir que les choses arrivent,non comme il te plaît, mais comme elles arrivent.

La liberté n'est pas la licence L'opinion commune identifie la liberté à la libre spontanéité.

Or d'embléeÉpictète disqualifie une telle conception en l'attribuant à un « fou », c'est-à-dire à un être déraisonnable.

L'homme libre, en effet, n'est pas celui à quitout advient selon sa volonté.

Est-ce que je puis transgresser les loisphysiques? Si personne ne peut m'empêcher de faire ceci ou cela, puis-jeencore vivre en communauté? Vouloir au hasard qu'adviennent les choses qu'un hasard nous faitcroire bonnes, voilà qui n'est ni une « belle » chose ni une chose « très raisonnable ».

Un tel vouloir apparente laliberté à une chimère.

Par opposition, Épictète définit la liberté comme « une chose non seulement très belle maistrès raisonnable » et il nous donne plusieurs exemples de conduites raisonnables.

D'abord comment procédons-nousdans l'écriture des lettres? Est-ce que je veux écrire à ma fantaisie le nom de Dion? Non pas ; on m'apprend àvouloir l'écrire comme il doit être.

De même que faisons-nous, en général, dès qu'il y a un art (technique) ou unescience? La même chose.

Comme l'écriture, les arts et les sciences obéissent à un ensemble de règles, de principessupérieurs et extérieurs à l'individu.

Donc, par analogie, la liberté aussi. L'homme libre veut que les choses arrivent comme elles arrivent. Mais s'il est vrai que la liberté n'est pas la fantaisie, ne peut-on pas, parfois, faire en sorte que les choses arriventcomme nous le voulons? Si je désire la santé, ne puis-je pas, par un régime approprié, la conserver? C'est oublierque, pour Épictète et le stoïcisme, une Providence sage a tout organisé selon des lois inexorables.

Et lorsqueÉpictète affirme que « la liberté consiste à vouloir que les choses arrivent comme elles arrivent », cela signifie que laliberté est la conformité à la nécessité ou qu'être libre, c'est être capable de comprendre et vouloir l'ordre rationneldu cosmos.

S'il est donné à l'homme de « vouloir que les choses arrivent comme elles arrivent », il lui est surtoutdonné de faire que tout événement lui apparaisse comme il le veut.

La connaissance et la volonté libre n'orientent-elles pas l'homme à l'intérieur de lui-même vers la sagesse, dans l'indifférence à ce qui se passe à l'extérieur? La véritable liberté n'est pas dans l'acceptation de ce qui est. Il est difficile d'admettre que tout ce qui arrive a un caractère nécessaire.

Comme le montre Hegel, le stoïcien est,au fond, l'esclave qui se libère du maître en le niant et, avec lui, le monde extérieur.

Épictète n'est-il pas lui-mêmeun ancien esclave, disgracieux et boiteux, qui a trouvé dans la philosophie la libération véritable et le moyen derivaliser avec les dieux? En même temps ne dévoile-t-il pas au maître le secret de la liberté qui consiste à sedominer soi-même, au lieu de dominer l'esclave ? Mais cette synthèse, souligne Hegel, reste abstraite : elle nerésout la contradiction qu'en idée.

Faute de pouvoir changer l'ordre du monde, le stoïcien se réfugie dans « la pureuniversalité de la pensée ».

Sa liberté n'est qu'une liberté négative contre le monde et les hommes.

C'est aussi uneliberté abstraite, car le stoïcien pense mais n'agit pas.

Il s'oppose au monde, se retire dans la pensée mais ne luttepas contre ce monde, contre le maître, pour se faire reconnaître comme libre, en risquant sa vie.

C'est un hommelibre mais abstrait, car il n'est libre que par et dans la pensée, plus précisément dans sa pensée.

La véritable libertén'est-elle pas volonté de transformer ce qui est?. »

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