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EL n°7. Arthur Rimbaud, « Au Cabaret vert », Cahiers de Douai, 1870.

Publié le 26/06/2025

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« EL n°7.

Arthur Rimbaud, « Au Cabaret vert », Cahiers de Douai, 1870. Depuis huit jours, j’avais déchiré mes bottines Aux cailloux des chemins.

J’entrais à Charleroi. – Au Cabaret-Vert : je demandai des tartines De beurre et du jambon qui fût à moitié froid. 5 Bienheureux, j’allongeai les jambes sous la table Verte : je contemplai les sujets très naïfs De la tapisserie.

– Et ce fut adorable, Quand la fille aux tétons énormes, aux yeux vifs, – Celle-là, ce n’est pas un baiser qui l’épeure ! – 10 Rieuse, m’apporta des tartines de beurre, Du jambon tiède, dans un plat colorié, Du jambon rose et blanc parfumé d’une gousse D’ail, – et m’emplit la chope immense, avec sa mousse Que dorait un rayon de soleil arriéré. Présentation de l’auteur et du recueil. Présentation du poème : « Au Cabaret vert » est un sonnet en alexandrins d’inspiration autobiographique, puisqu’il semble évoquer l’une des fugues du jeune Rimbaud, qui l’a entraîné, en octobre 1870, jusqu’en Belgique.

Le jeune poète évoque dans ce texte un moment de repos agréable au milieu de son errance. Problématique : En quoi Rimbaud célèbre-t-il un bonheur simple à travers une poésie moderne et irrévérencieuse ? Mouvement n°1.

L’arrivée au Cabaret vert Mouvement n°2.

Le bien-être du poète. Mouvement n°3.

Une description finale sensorielle. I.

Mouvement n°1 : v.1 à v.4.

L’arrivée au Cabaret Vert. Le poème adopte les codes du récit : le poète se met en scène arrivant dans une auberge, après une longue errance.

Il met en place un cadre spatio-temporel précis et réaliste. • Indication temporelle « depuis huit jours » + pluriel « chemins » mettent en valeur la longueur de la période de vagabondage.

L’enjambement renforce aussi cette impression de durée. → Rimbaud reprend la figure du jeune vagabond que l’on trouve dans « Ma Bohème » ; il utilise d’ailleurs la même image : celle des chaussures déchirées – « mes souliers blessés » (« Ma Bohème » v.14) – symbole de la pauvreté choisie et par conséquent de la révolte contre l’idéal bourgeois. L’emploi du plus-que-parfait « avais déchiré » : souligne également la durée de l’errance et indique qu’elle est achevée et ne constituera donc pas le thème central du poème. • L’arrivée « Au cabaret vert » est évoquée de manière concise : « J’entrais à Charleroi.

/ – Au Cabaret Vert », l’ellipse entre l’arrivée dans la ville et l’entrée à l’auberge donne une impression de rapidité, renforcée par l’emploi du tiret.

C’est sur l’intermède au cabaret lui-même que se fixe l’attention.

Cette escale semble correspondre à une réalité biographique (en octobre 1870, Rimbaud fait une fugue qui l’amène jusqu’à Charleroi où il existe une auberge nommée « A la maison verte »). • L’évocation du Cabaret vert se caractérise par son prosaïsme, Rimbaud aborde d’emblée le thème de la nourriture : « des tartines / De beurre et du jambon qui fût à moitié froid » = on retrouve un vocabulaire simple, voire enfantin avec « tartines », qui s’écarte des codes de la poésie classique. De plus, le rejet révèle également une liberté formelle que l’on retrouve aussi dans l’emploi des rimes croisées (un sonnet classique commence par des rimes embrassées). II.

Mouvement n°2 : v.5 à v.10.

Le bien-être du poète. • Le goût de la simplicité.

L’emploi du terme « bienheureux » détaché en début de vers, et mis en valeur par la coupe (3/9), souligne le sentiment de bien-être du poète.

Il apparaît très à son aise dans ce lieu simple : « j’allongeai les jambes sous la table / Verte » L’adjectif « vert » mis en valeur.... »

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