Égypte (1985-1986): La fin de l'état de grâce
Publié le 14/09/2020
Extrait du document
Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Égypte (1985-1986): La fin de l'état de grâce. Ce document contient 749 mots soit 2 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format PDF sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en: Histoire-géographie.
«
file:///F/dissertations_pdf/Nouveau%20dossier/450999.txt[14/09/2020 16:45:18]
Égypte 1985-1986
La fin de l'état de grâce
La fin de l'année 1985 et les premiers mois de 1986 ont fait éclat
er au grand jour les contradictions de la
politique menée depuis trois ans par le successeur du président An
ouar el Sadate: maintenir les accords
de Camp David tout en se rapprochant du monde arabe et de l'OLP ; renfor
cer l'axe Le Caire-Washington
en ouvrant des voies de communication avec Moscou ; décrisper la vie
politique intérieure sans entamer
l'hégémonie du Parti national démocratique ; réformer l'é
conomie mais en préservant la politique
d'ouverture (infitah).
Pendant la première partie de son mandat, M.
Hosni Moubarak avait presque résolu
la quadrature du cercle.
En 1986 - la révolte des policiers du Caire
n'en est qu'un des signes -, l'état de
grâce est bien fini.
Il est vrai que l'environnement régional n'a
pas facilité la tâche du Raïs.
Camouflets
Le 1er octobre 1985, avec la bénédiction de l'administration Reaga
n, l'aviation israélienne bombardait le
quartier général de l'OLP à Tunis, entraînant la mort d'une
soixantaine de personnes.
Ce grave incident a
provoqué entre l'Égypte et les États-Unis une vive tension, por
tée à son paroxysme par l'affaire de
l'Achille Lauro.
Ce paquebot italien était détourné, le 7 octob
re, par un commando palestinien.
Sous
l'égide de Moubarak et d'Arafat des négociations s'engagèrent a
vec les quatre pirates qui acceptèrent de
se rendre et furent embarqués sur un Boeing 707 d'Egyptair pour êt
re transférés à Tunis où l'OLP s'était
engagée à les juger.
Mais l'avion civil était détourné à
son tour par la chasse américaine et contraint
d'atterrir sur une base de l'OTAN en Italie ; les quatre Palestiniens é
taient livrés à la justice italienne.
Cette violation de la législation internationale, bien accueillie en
Occident, a été perçue en Égypte comme
un camouflet.
Les manifestations anti-américaines se sont multiplié
es au Caire et le Raïs a même déclaré:
"Comme l'Égypte entière, je suis profondément choqué et bles
sé par le fait que ce soit un ami qui ait
assené ce coup." Il a exigé des excuses, de la Maison Blanche, mai
s en vain.
En recevant pour la
première fois les chefs des cinq partis d'opposition, le 16 octobre,
il a tenté de restaurer le sentiment
national bafoué.
Tâche malaisée car le président sait qu'il
ne peut aller trop loin avec "l'ami américain".
Malgré un certain rééquilibrage de la politique sadatienne, l'É
gypte est plus que jamais dépendante des
États-Unis.
L'armée s'équipe largement outre-Atlantique et le p
ays a reçu, pour l'année 1986, plus de
deux milliards d'aide économique et militaire.
Dans ces conditions, u
n affrontement avec Washington
nécessiterait un renversement radical des orientations du Caire, ce q
ue le Raïs ne peut ni ne veut
effectuer.
Le manque de fermeté de Moubarak ne pouvait qu'exaspérer une fract
ion grandissante de l'opinion
publique, nationaliste et anti-américaine.
L'affaire Soliman Khater a
llait servir de révélateur.
Le 5 octobre
1985, ce policier tuait sept Israéliens à Ras-Bourka, dans le Sina
ï.
En quelques semaines, il est devenu un
héros et les partis d'opposition ont pris la défense du "champion
de la lutte antisioniste".
Comme l'a écrit
le journaliste égyptien Mohamed Sid-Ahmed: "L'envergure qu'a prise l'
affaire Soliman Khater ne s'explique
rationnellement que dans la mesure où, faute de trouver dans le cadre
de l'État le héros dont ils rêvent -
héros en mesure de juguler les raisons de leurs frustrations, d'appor
ter des solutions concrètes aux
inextricables problèmes de leur vie quotidienne -, les Égyptiens o
nt créé de toutes pièces un héros.
On le
choisit là où le consensus est le plus facile, face à l'Israé
lien.
Sans tenir compte que les victimes ont été
des enfants, des femmes et des vieillards..." Le "suicide" de Khater, ap
rès sa condamnation à la prison à
vie, a fait du héros un martyr.
Face à cette explosion nationaliste, le Raïs a éprouvé bien
des difficultés à maintenir une voie moyenne.
D'autant que le rapprochement esquissé avec le monde arabe a marqué
le pas, comme en témoigne le
refus des membres du sommet arabe d'août 1985 d'examiner le retour de
l'Égypte dans la Ligue arabe.
Dans ce contexte, Moubarak a jugé bon de maintenir une "paix froide"
avec Israël, et surtout de
confirmer et d'amplifier son soutien à l'OLP et à Yasser Arafat: l
'appui aux Palestiniens reste une source
de légitimité importante pour tout pouvoir au Proche-Orient..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Tunisie (1985-1986) Incertitudes de fin de règne
- Yémen du Sud (1985-1986)
- Yougoslavie (RSFY)(1985-1986)
- Vietnam (1985-1986)
- Vatican (1985-1986)