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« Duellum » Analyse thématique (développement)

Publié le 16/05/2020

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« « Duellum » Analyse thématique (développement) Analogie entre les guerriers et les amantsLe poème est bâti sur une analogie entre le combat de deux guerriers et le conflit qui marque les rapports entre les amants.

Cette identification est illustréedès le titre du poème.

« Duellum » est un mot latin signifiant « duel » et désignant, dans le poème, aussi bien la lutte entre les guerriers que celle entre le poète et la femme.

La correspondance entre les premiers et les seconds est parfaitement rendue par l'agencement croisé des rimes.

Des images rhétoriquesscellent cette mise en parallèle qui couvre tout le sonnet.

D'abord, dans la métaphore du premier quatrain, appuyée par le rythme symétrique du troisièmevers, le poète assimile les fracas de la lutte guerrière aux « vacarmes » des amants unis par un amour mortifié dès sa naissance.

Ensuite, en mettant en parallèle les « glaives » des lutteurs et la « jeunesse » des amants, la comparaison ouvrant le second quatrain exprime cet épuisement qui frappe les uns et les autres à force d'inimitié et d'agression réciproque.

Cette similitude entre les armes désormais inefficaces des guerriers et la jeunesse usée des amantss'affirme comme dans un constat amer, d'où le rejet du sixième vers.

L'effet de miroir entre le combat et l'amour est également suggéré par les appellatifsévoquant les lutteurs.

Désignés au début du poème comme « deux guerriers », ces derniers deviennent « Nos héros » dans le premier tercet, terme qui montre que le poète voit dans le duel guerrier l'image fraternelle du drame qui confronte les deux amants.

Entre ces derniers, il s'engage un combat sansmerci où chacun s'acharne à anéantir l'autre.

Ce caractère conflictuel de l'amour se révèle aussi dans l'opposition entre les deux apostrophes adressées àla femme.

Invoquée comme « Ma chère ! » dans le deuxième quatrain, appellatif qui, marqué d'une coupe lyrique, traduit les liens d'intimité du couple, elle est considérée à la fin du poème comme une « amazone inhumaine », expression qui détermine le rôle destructeur que la femme assume au sein de la relation amoureuse.

Cette seconde apostrophe entraîne le seul impératif du poème, « roulons-y », une injonction qui reprend le même verbe désignant dans la strophe précédente l'une des actions des guerriers.

Les lutteurs et les amants exécutent les mêmes gestes parce qu'ils sont pris, les uns comme lesautres, dans la même folie meurtrière.

Si les deux lutteurs roulent dans un « ravin », celui-ci n'est que la métaphore de « l'enfer » de l'amour, cette perversité affective où le plaisir est préfigurateur de mort. Lutte guerrièreDans le premier quatrain et le premier tercet, l'évocation des deux guerriers impose un effet de mise en scène, que souligne le passé auquel sont conjuguésles verbes pour mettre en avant à la fois l'effet de scène racontée et l'impression de mouvement qui caractérise le combat.

V erbes exprimant l'action,« courir » et « rouler » figurent dans deux vers parfaitement identiques quant à leur structure rythmique : le premier et le dixième.

Leur isométrie en 3/3-3/3 traduit le rythme saccadé de la lutte ainsi que les pauses intermittentes qui la ponctuent.

L'aspect continuel du combat est évoqué aussi à travers lecontre-rejet du premier vers et la rime interne du dixième (« s'étreignant méchamment ») qui esquisse le mouvement répétitif de la roulade.

Les deux vers se font écho également par l'allitération en « R », dominante dans tout le poème, qui suggère un effet de ronronnement appuyé par l'évocation des félidés, « des chats-pards et des onces », dans le premier tercet.

Aux deux verbes relatifs au dynamisme de l'action s'ajoute un troisième, « s'étreindre », qui donne à voir l'intensité de la lutte et la soif de destruction qui s'empare des deux guerriers pris l'un dans le corps de l'autre comme le suggèrent les deux rimes en écho« armes /vacarmes » et « onces /ronces ».

Le caractère implacable et monstrueux de ce face-à-face s'exprime aussi par la métonymie de la « peau » qui à la fois laisse deviner le déchiquètement des corps et insiste sur l'horreur des blessures évoquée dans le premier quatrain à travers l'image du « sang ».

Mais cette peau déchirée n'est que la graine qui favorisera le recommencement du combat.

L'oxymore de l'onzième vers (« fleurira l'aridité ») traduit la régénérescence de l'hostilité impitoyable entre les lutteurs indéfectiblement liés par une rage haineuse qui, comme le phénix, renaît sans cesse des cendresde la destruction. Haine amoureuseComme le montre la double apostrophe adressée à la femme, le poète décrit la lutte guerrière sur un ton confidentiel.

C ar, dans ce poème de la haineinextinguible, c'est plutôt des amants qu'il s'agit.

Le rejet du sixième vers retrace parfaitement la relation allégorique entre la lutte guerrière et le drame desamants.

Depuis son éclosion, la liaison amoureuse est à jamais marquée de cris, d'offenses et de déchirements.

Le mot « amour » est particulièrement mis en valeur par sa répétition à la même place dans le dernier vers de chaque quatrain.

Opposant « l'amour vagissant » à celui dont souffrent les « cœurs mûrs », le poète exprime la continuité du duel entre les amants, de la jeunesse à l'âge adulte.

C e duel, c'est souvent dans des scènes monstrueuses qu'il est vécu, une succession de querelles où les amants usent de leurs armes les plus efficaces.

Au champ lexical de l'armement, convoquant « les glaives », « l'épée et la dague », le poète met en parallèle un champ lexical du corps suggérant à travers l'image des « dents » et des « ongles acérés » les morsures et les griffures que s'infligent les amants.

Entre ces derniers, aucune halte de paix n'est possible.

La relation amoureuse n'est qu'une suite de conflits, uneunion à la fois inusable et éternellement dévastatrice.

Entre les deux amants, l'acuité de la lutte n'a d'égal que la force du mal subi, comme le traduit la rimeriche « acérés/ulcérés ».

Mais cette forme perverse de l'amour n'est pas l'apanage des deux amants que le poète met en scène.

Elle concerne l'humanitéentière.

Cette vérité universelle de l'amour infernal se fait entendre dans la tournure proverbiale de la métaphore du premier quatrain.

Dans l'enfer de laliaison amoureuse, le poète et la femme ne font que rejoindre leurs « amis », c'est-à-dire des amants éternellement liés d'une haine amoureuse.

L'oxymore de la chute du poème est particulièrement révélateur de cette permanence de l'aversion agressive.

Les amants sont soucieux de faire durer « l'ardeur », non de leur amour, mais de leur haine.

Comme les guerriers trouvent dans leurs blessures réciproques le motif d'un perpétuel recommencement du combat, c'estdans leur haine que les amants puisent l'énergie nécessaire à la pérennité de leur amour. Conclusion Développant un parallélisme entre les guerriers et les amants, « Duellum » est l'un des poèmes où s'exprime la conception baudelairienne de l'amourcomme un éternel conflit annonciateur d'échec et de mort.

Faisant appel à l'image des félidés, le poème serait à confronter à d'autres pièces des Fleurs du mal où, pour évoquer la sensualité du corps féminin, le poète compare l'amante à un chat.

Mais dans « Duellum », la sensualité de la femme cède à son hostilité ravageuse, à une force destructrice que confirment d'autres pièces des Fleurs du mal .

En effet, la femme fatale est l'un des thèmes saillants du recueil.

Dans la section « Spleen et Idéal », Baudelaire exprime souvent le calvaire de l'homme piégé par les plaisirs de l'amour.

Parmi les poèmes de la section, « Le vampire » traduit parfaitement cette humiliation de l'amant sous la tyrannie écrasante de la femme satanique.. »

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