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Du « souvenir immortel » d'un baiser au présent de l'écriture marqué par la douleur (« je ne puis plus vivre dans l'état où je suis »): la plainte d'un être divisé - Julie ou La Nouvelle Héloïse. Commentaire

Publié le 19/12/2021

Extrait du document

Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Du « souvenir immortel » d'un baiser au présent de l'écriture marqué par la douleur (« je ne puis plus vivre dans l'état où je suis »): la plainte d'un être divisé - Julie ou La Nouvelle Héloïse. Commentaire. Ce document contient 1169 mots soit 3 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format PDF sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en: Français / Littérature.


« Paru en 1761, Julie ou La Nouvelle Héloïse connut un succès fulgurant : Saint-Preux, Julie, Claire, M.

de Wolmar, Milord Edouard forment une constellation romanesque où se croisent, s’éclairent et se répondent les attentes, les rêves et les pensées du siècle.

Mais c’est surtout le lyrisme novateur de cette œuvre qu’il faut souligner et interroger puisqu’il introduit la problématique de la frontière générique.

Quelle voix « adressée » s’élève, suite à un baiser donné par la femme aimée, sur le mode de la plainte et de la lutte intérieure ? Quelle vision du désir combattu par la conscience morale (« garde tes baisers ») se dégage de l’extrait ? Quel lyrisme est, en conséquence, pris en charge, bousculant les limites du genre romanesque ? Du « souvenir immortel » d’un baiser au présent de l’écriture marqué par la douleur (« je ne puis plus vivre dans l’état où je suis »): la plainte d’un être divisé - Le texte est porté par une voix qui dès l’ouverture proclame sa douleur mortifère avec des termes tels que : « poison », « me tue », « me fait mourir ».

Cette amorce annonçant une tonalité élégiaque, sur le mode de la déploration, est corroborée par l’accent plaintif des exclamatives : « tu feras le supplice et le bonheur de ma vie! », « Hélas ! », « O Julie ! ».

De nombreuses occurrences du « Je » sont liées au lexique de la sensation, « quand je sentis », « mes sens sont altérés », « je te sens et te touche », la parole déployée dans cet extrait se fait donc de plus en plus incarnée et la mention des impressions corporelles ajoute à l’agitation intérieure qui se dessine au fil du texte.

L’omniprésence du « Je » et du « tu » semble créer un espace d’isolement pour l’épistolier et sa destinataire ; ce dialogue de proximité fait par conséquent émerger une parole intime. - L’extrait est centré sur un souvenir : un baiser donné ; ce dernier étant parallèlement source de plaisir et de douleur.

Ce motif est traité sur le mode de la lutte entre ces deux pôles, ainsi que le soulignent les oppositions « toucher délicieux »/« trop âcres », « volupté »/ »tourment horrible ».

Cette tension forme l’ossature du texte puisqu’il s’ouvre et se ferme sur cette dualité avec les expressions « « le supplice et le bonheur de ma vie » « que j’expire à tes pieds…ou dans tes bras ».

L’oscillation permanente qui en découle crée un effet d’instabilité et de trouble reflétant l’intériorité agitée du personnage. - La lettre semble être le lieu où le fossé entre l’exaltation de l’instant passé (« cet instant d’illusion, de délire et d’enchantement ») et la douleur présente (« un égarement dont je ne puis plus revenir ») se fait le plus présent.

En effet, ce mode narratif fixe dans l’instant de l’écriture l’ensemble des sensations qui traversent ou ont traversé le personnage, ce qui amène à une forme « condensée ».

Le système des temps souligne l’hiatus entre un passé plus heureux et un présent placé sous le signe de la mort, par épuisement des sensations (« un transport dont je ne suis plus maître »).

L’imparfait est employé pour faire référence à des instants de félicité, placés en arrière plan : « je jouissais », « le feu s’exhalait », tandis que le présent et le passé composé signalent la douleur et le tourment : « je ne puis plus vivre dans l’état où je suis ». Entre désir et raison, une vision du monde marquée par l’ambivalence entre le langage du corps et la maîtrise de soi. - L’ensemble du texte est marqué par la présence d’un imaginaire charnel.

On le voit grâce à la métaphore filée du corps et de la sensation : « mon sein palpite », « la main me tremble », « nos lèvres brûlantes ».

Le jeu des pronoms personnels place Julie dans la position d’un être à la fois proche (« ta bouche ») et idéal (« la bouche de Julie » « O Julie ! »).

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