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Dissertation, Gargantua Sujet : En quoi l’œuvre Gargantua mêle-t-elle rire et savoir ?

Publié le 23/01/2024

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« Dissertation, Gargantua Sujet : En quoi l’œuvre Gargantua mêle-t-elle rire et savoir ? Rabelais affirme à son lecteur, dans son prologue à son deuxième récit, Gargantua, publié en 1534, qu’«en admettant que le sens littéral vous procure des matières assez joyeuses et correspondant bien au titre, il ne faut pourtant pas s’y arrêter, comme au chant des sirènes, mais interpréter à plus haut sens ce que par hasard vous croyiez dit de gaieté de cœur ».

Le penseur humaniste nous encourage donc à aller chercher derrière les apparences joyeuses de son récit un sens plus sérieux, à fournir un travail d’interprétation, c’est-à-dire de réflexion sur son œuvre. Rabelais n’est pas le premier auteur à passer par le biais d’une forme gaie pour instruire son lecteur sur des leçons plus graves, et Horace expliquait déjà au Ier siècle avant J-C que la littérature doit pouvoir instruire son lecteur tout en le charmant grâce à un récit plaisant.

Mais l’œuvre gargantua mêle-t-elle vraiment rire et savoir ? Ces auteurs semblent considérer que l’on apprend plus facilement lorsqu’on rit ; le rire est-il pour autant compatible avec l’esprit de sérieux du savoir ? Au contraire, le savoir n’est-il pas toujours sérieux ? Et si ce n’est par le rire, quel peut être le moyen le plus efficace d’accéder au savoir ? Ainsi nous pouvons nous demander en quoi le rire est le moyen le plus efficace d’accéder au savoir ? Nous verrons d’abord que le rire peut en effet être un bon moyen d’accéder au savoir, puis on nuancera cette affirmation en interrogeant les limites du rire quand il est question d’apprentissage.

Enfin, on pourra se demander si le meilleur moyen d’accéder au savoir, pour Rabelais, n’est pas la liberté laissée à celui qui apprend. Nous allons voir à présent que le rire est un bon moyen d’accéder au savoir, d’une part, en l’éloignant de l’inquiétude étrangeté du monde en fonctionnant comme une injonction épicurienne à profiter de la vie.

Enfin, nous verrons comment de nombreux auteurs passent par l’humour pour capter l’attention de leurs lecteurs et mieux faire passer leur instruction comme La Fontaine et ses fables, Molière et ses comédies ou Voltaire et ses contes philosophiques. Tout d’abord, il me semble que le rire ne soit pas à prendre que dans sa fonction première, qui consiste à faire rire le lecteur, à l’amuser.

Il s’agit bien en réalité de le divertir, c’est–à-dire de le détourner de l’angoisse de la mort.

L’auteur l’annonce d’ailleurs dès le prologue, puisqu’il affirme qu’«en admettant que le sens littéral vous procure des matières assez joyeuses et correspondant bien au titre, il ne faut pourtant pas s’y arrêter, comme au chant des sirènes, mais en interpréter à plus haut sens ce que par hasard vous croyiez dit de gaieté de cœur ».

Le courage inconscient de Frère Jean des Entommeures qui étripe ses ennemis permet, par exemple, de rappeler au lecteur la possibilité de sa propre mort, tout en le faisant rire.

Le lecteur doit donc par un effort de réflexion accéder au « plus haut sens », et comprendre que le rire a également pour fonction de le détourner de ses propres larmes, de la douleur qui le « mine » De plus, Rabelais passe par l’humour car c’est le meilleur moyen pour faire passer des messages sérieux comme le montre a comédienne et physiothérapeute écossaise Elaine Miller qui dit qu’elle a « vu la comédie aborder les sujets les plus tabous sur scène ».

Rabelais contrairement à ce qu’on pourrait croire commence par nous décrire la « mauvaise » éducation qu’il reçoit avec des précepteurs sophistes et non pas par la bonne.

« Il gambadait, sautillait, se vautrait sur la paillasse un bon moment pour mieux ragaillardir ses esprits animaux ».

Nous voyons que beaucoup de problèmes se posent dans cette routine matinale, en nous faisant rire, Rabelais nous prépare déjà à ce que sera la bonne éducation humaniste, il dénonce les mauvaises pratiques, il nous met de son coté, ouvre notre esprit et nous rend réceptif de sa manière de penser.

Avant même de nous présenter Ponocrates, Rabelais nous fait rencontrer le meilleur pédagogue qui soit : le rire lui-même.

Gargantua est une livre qui, par sa lecture, nous instruit par le rire, exactement comme le gentil géant est éduqué par Ponocrates. Toutefois, le rire peut aussi présenter des obstacles à l’apprentissage.

En effet, Rabelais a fait face à la censure.

Ses œuvres ont été peu à peu censurées.

De plus car le rire outrancier dont use Rabelais peut détourner le lecteur qui ne conserve que l’aspect le plus plaisant, comme les attaques de Frère Jean qui sont lues comme des péripéties amusantes. Effectivement, l’humour offre une certaine protection contre la censure, d’une part car cet humour plaît et permet de se trouver des protecteurs puissants, c’est ainsi que Rabelais a été protégé par la famille Du Bellay et François Ier.

L’humour offre le succès, ce qui permet malgré les interdictions en France d’être vendu dans le pays en faisant imprimer l’ouvrage dans des pays plus ouverts, comme Les Pays Bas.

De surcroit, les censeurs avaient plus de tolérances envers les messages humoristiques, car ils paraissaient ainsi plus légers.

Rabelais a effectué une critique sévère à propos du comportement des moines réguliers.

Il s’agit du chapitre XXVII où apparaît la figure particulière de Frère Jean, moine atypique qui défend à lui tout seul le clos son abbaye, tandis que ses coreligionnaires sont paralysés par la peur et l’inaction.

En faisant de Frère Jean un héros, Rabelais a voulu dénoncer la mollesse du clergé, son.... »

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