Discours de Césaire

« Mauduit Dorine 1G04 HUMANITES.LITTERATURE.PHILOSOPHIE Où réside la force polémique du discours de Césaire ? (page 189) La polémique est une dispute, un débat, parfois violent dans lequel l’écriture joue un rôle important.

Elle est le fruit d’un profond désaccord d’opinions ou de croyances contraires et opposées.

Elle est reliée à tous sujets de discussion : la politique, la religion ou même l’égalité et le racisme ; comme ici, dans le discours sur le colonialisme, fait en 1955, de Aimé Césaire, un écrivain et homme politique français.

Césaire est le fondateur et l’ambassadeur de la négritude.

Dans son discours, Césaire est amené à mettre son art au service de la cause civile et populaire. Nous nous demanderons où réside la force polémique dans le discours de Césaire. Ce texte est d’abord, dans un premier temps, un pamphlet politique.

Le poète parle en son nom, comme témoin, et avec force.

Il utilise le pronom personnel « je » : « je regarde et je vois » (l.2), « j’ai parlé » (l.9), « j’entends » (l.19).

Il se sent vraiment concerné, car il vient de Martinique, qui est une colonie française; il a subi la colonisation, il est donc bien placé pour parler de ce sujet.

On peut voir la force qu’il y met dans son engagement politique. Ce pamphlet s’inscrit dans un contexte mondial marqué par l’époque de la décolonisation. Césaire dénonce les conditions du colonisé.

Ce texte a pour but de dénoncer la soumission morale et physique du colonisé.

C’est d’ailleurs l’argument principal : la colonisation est une sorte d’oppression et de la déshumanisation.

Après la violence, il résume cela dans une formule choc : « À mon tour de poser une équation : colonisation= chosification .

» (l.18), il invoque la logique mathématique, irréfutable et convaincante.

La paronomase sur les deux mots rajoute son effet.

Césaire utilise les arguments des colonisateurs qu’il réfute en parlant de « Sécurité ? Culture ? Juridisme ? » (l.2).

Mais le colonisateur est lui aussi touché par cette déshumanisation : le système colonial soumet le colonisé, mais aussi le colonisateur, « des rapports de domination et de soumission qui transforment l’homme colonisateur en pion, en adjudant, en garde-chiourme, chicote » (l.14-16).

Le système colonial est donc mauvais pour tout le monde. L’efficacité et la force de ce pamphlet viennent non seulement des arguments employés, mais surtout de la valeur poétique du pamphlet.

L’auteur, en tant que poète, privilégie la persuasion.

L’argumentation fonctionne avec la conviction (par la raison) et avec la persuasion (par les sentiments).

Ses arguments étaient solides, mais il préfère toucher les cœurs.

Il va nous amener à remettre en question notre humanité, à travers l’énumération : « la force, la brutalité, la cruauté, le sadisme, le heurt » (l.4).

La longueur des paragraphes nous font penser à des strophes et nous rappelle donc l’aspect poétique de ce discours. Pour conclure, Aimé Césaire réunit poésie et politique dans ce pamphlet qui reste d’une triste actualité.

La force polémique du poète réside dans la conviction (arguments), mais surtout dans la persuasion (sentiments, poésie).

Il a réussi à mélanger équitablement les deux caractéristiques dans son discours qui reste un pamphlet emblématique sur le colonialisme.. »