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CYRANO DE BERGERAC DECOUVERTE DES SELENITES

Publié le 07/11/2020

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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : CYRANO DE BERGERAC DECOUVERTE DES SELENITES. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Littérature. Ce passage est constitué d'un récit, entièrement consacré au voyage imaginaire du héros. Il s'agit d'un récit captivant car il est mené à la première personne, ce qui permet d'avoir accès aux pensées du personnage. On trouve des verbes de pensée, tels que : "que je ne connaissais point", ou des indications sur son état : "tout seul", "surpris". Ces précisions, issues du point de vue interne, nous permettent d'en déduire qu'il est démuni. Il apparaît ainsi comme un héros solitaire. Par ailleurs, l’utilisation de la première personne par l’auteur apporte de la crédibilité et de l’authenticité à son récit car cela crée de la distance entre la description des faits qu’il relate et lui. Ce récit est rendu dynamique par l'emploi de verbes d'action au passé simple, surtout au début: "je rencontrai", "s'arrêta", "s'enfuit", "je le vis revenir", qui se succèdent avec rapidité.

« Découverte des Sélénites Dans L’autre monde ou les états et empires de la lune, le narrateur, qui est aussi le héros, débarque sur la lune et part à la découverte de cette planète, où il rencontre des créatures étranges.

Je restai bien surpris de me voir tout seul au milieu d’un pays que je ne connaissais point.

J’avais beau promener mes yeux, et les jeter par la campagne, aucune créature ne s’offrait pour les consoler.

Enfin, je résolus de marcher, jusques à ce que la Fortune1 me fît rencontrer la compagnie de quelque bête ou de la mort.

Elle m’exauça car au bout d’un demi- quart de lieue je rencontrai deux fort grands animaux, dont l’un s’arrêta devant moi, l’autre s’enfuit légèrement au gîte (au moins, je le pensai ainsi à cause qu’à quelque temps de là, je le vis revenir accompagné de plus de sept ou huit cent de même espèce qui m’environnèrent).

Quand je les pus discerner de près, je connus qu’ils avaient la taille, la figure et le visage comme nous.

Cette aventure me fit souvenir de ce que jadis j’avais ouï conter à ma nourrice, des sirènes, des faunes2 et des satyres3 .

De temps en temps ils élevaient des huées si furieuses, causées sans doute par l’admiration4 de me voir, que je croyais quasi-être devenu monstre.

Une de ces bêtes-hommes m’ayant saisi par le col, de même que font les loups quand ils enlèvent une brebis, me jeta sur son dos et me mena dans leur ville.

Je fus bien étonné, lorsque je reconnus en effet que c’étaient des hommes, de n’en rencontrer pas un qui ne marchât à quatre pattes.

Quand ce peuple me vit passer, me voyant si petit (car la plupart d’entre eux ont douze coudées5 de longueur), et mon corps soutenu sur deux pieds seulement, ils ne purent croire que je fusse un homme, car ils tenaient, entre autres, que, la Nature ayant donné aux hommes comme aux bêtes deux jambes et deux bras, ils s’en devaient servir comme eux.

[ ...

] Ils disaient donc – à ce que je me suis fait depuis interpréter – qu’infailliblement j’étais la femelle du petit animal de la reine.

[...

] Je fus mené droit au palais.

[...] Les grands me reçurent avec des admirations plus modérées que n’avait fait le peuple quand j’étais passé par les rues.

Leur conclusion néanmoins fut semblable, à savoir que j’étais sans doute la femelle du petit animal de la reine.

Mon guide me l’interprétait ainsi; et cependant lui-même n’entendait point6 cette énigme, et ne savait qui était ce petit animal de la reine; mais nous en fûmes bientôt éclaircis, car le roi quelque temps après, commanda qu’on l’amenât.

À une demi-heure de là je vis entrer, au milieu d’une troupe de singes qui portaient la fraise et le haut-de-chausses, un petit homme bâti presque tout comme moi, car il marchait à deux pieds ; sitôt qu’il m’aperçut, il m’aborda par un criado de vuestra mercede7 [...].

Ce petit homme me conta qu’il était Européen, natif de la Vieille Castille, qu’il avait trouvé moyen avec des oiseaux de se faire porter jusques au monde de la Lune où nous étions à présent; qu’étant tombé entre les mains de la reine, elle l’avait pris pour un singe, à cause qu’ils habillent, par hasard, en ce pays-là, les singes à l’espagnole, et que, l’ayant à son arrivée trouvé vêtu de cette façon, elle n’avait point douté qu’il ne fût de l’espèce.

« Il faut bien dire, lui répliquai-je, qu’après leur avoir essayé toutes sortes d’habits, ils n’en aient point rencontré de plus ridicule et que c’était pour cela qu’ils les équipent de la sorte, n’entretenant ces animaux que pour se donner du plaisir. – Ce n’est pas connaître, dit-il, la dignité de notre nation, en faveur de qui l’Univers ne produit des hommes que pour nous donner des esclaves, et pour qui la Nature ne saurait engendrer que des matières de rire [...].» Notre entretien n’était que la nuit, à cause que dès six heures du matin jusques au soir la grande foule de monde qui nous venait contempler à notre loge nous eût détournés ; d’aucuns nous jetaient des pierres, d’autres des noix, d’autres de l’herbe.

Il n’était bruit que des bêtes du roi8 .

[...] Je ne sais si ce fut pour avoir été plus attentif que mon mâle à leurs simagrées et à leurs tons ; tant y a que j’appris à entendre leur langue et à l’écorcher un peu.

Aussitôt les nouvelles coururent par tout le royaume qu’on avait trouvé deux hommes sauvages, plus petits que les autres, à cause des mauvaises nourritures que la solitude nous avait fournies, et qui, par un défaut de la semence de leurs pères, n’avaient pas les jambes de devant assez fortes pour s’appuyer dessus.

Cette créance9 allait. »

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