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Consommation et niveau de vie des classes populaires

Publié le 29/11/2022

Extrait du document

« Consommation et niveau de vie des classes populaires Émile Cacheux est un sociologue et un ingénieur des arts et manufactures en 1869.

Il naît à Mulhouse en 1844 et meurt à Paris en 1923.

Par son mariage, il devient propriétaire de plusieurs immeubles dans Paris.

Il réalise l’état misérable des ces logements et se spécialise dans les problèmes de l’habitation.

Il est à la tête d’une usine de produits chimiques à Mulhouse.

Il achète des terrains pour en faire des habitations ouvrières.

Il les vend à un prix, payé en annuité, dont le montant ne dépasse pas le prix du loyer demandé pour un logement similaire.

Il devient administrateur des Sociétés d’habitations ouvrières de Passy-Auteuil, de Saint-Denis et de la Société française des habitations à bon marché.

Il publie des articles dans di érents ouvrages où il fait rendre compte des conditions des logements ouvriers.

Le document que nous allons étudier est un article rédigé par Émile Cacheux.

Cet article est publié dans le journal La Réforme sociale en 1885.

Émile Cacheux a pour volonté d’améliorer la qualité du logement ouvrier et souhaite que les classes les plus populaires aient accès à la propriété.

La Réforme sociale est un journal politique hebdomadaire de la région du Nord qui aborde des questions sociales sur la population française du XIX siècle. L’article s’appuie sur une enquête sociale, e ectuée par Émile Cacheux, sur le budget de l’ouvrier à Paris.

Son but est de connaitre le nombre de familles ouvrières capables d’acquérir une maison en joignant leur loyer et leur épargne.

Pour cela, Il s’appuie sur un échantillon de 1000 familles d’ouvriers.

Il prend comme exemple, une famille avec quatre enfants.

Il a ensuite détaillé le budget complet de la famille en précisant d’abord les salaires dont disposent chaque membre de la famille pour l‘année pour ensuite préciser les dépenses e ectuées dans l’année.

Par la suite, il précise que le père possède une garantie contre le chômage car il travaille dans une grande entreprise et qu’il est assuré en cas de maladie.

Cependant, ce n’est pas le cas de sa famille qui doit payer une assurance maladie.

Ils n’ont pas les moyens de payer cette assurance.

Certaines familles possèdent des économies plus conséquentes.

Sur les 1000, il en dénombre que 129. Ultérieurement, il calcule le montant qu’une famille sans enfant ou alors avec enfants, mais qui n’ont pas encore d’impact sur le budget, peut payer par an pour l’acquisition d’une maison.

Il précise que 81 familles sur 1000 peut avoir accès à la propriété en payant une annuité égale au prix du loyer d’un logement similaire.

Ainsi, Émile Cacheux nous apprend qu’il existe peu de familles d’ouvriers qui possèdent une épargne importante pour pouvoir acquérir une maison et de payer son prêt. On retrouve une grande variété d’enquêtes et d’enquêteurs.

La question sociale devient la question politique centrale et la société lance des expertises.

L’objectif de ces enquêtes sociales est de rendre compte de la di culté du réel.

Émile Cacheux se place dans la continuité des enquêtes de budget de Le Play.

D’autres enquêtes sont e ectuées au début du XX siècle pour calculer le coût de la vie et de l’alimentation ouvrière.

Ces enquêtes permettent de visualiser l’évolution de la consommation ouvrière.

Comme nous le montre le chapitre 21 de Anne Lhuissier « Les enquêtes o cielles sur le coût de la vie et l’alimentation ouvrière (1910-1921) » issu de son ouvrage Les enquêtes ouvrières dans l'Europe contemporaine, de nouvelles méthodes sont mises en place pour calculer le budget d’une famille ouvrière. Ainsi, nous pouvons nous demander : En quoi cet article d’Émile Cacheux, basé sur une enquête de budget de l’ouvrier à Paris, montre-t-il la di culté des familles ouvrières à acquérir une propriété? Pour répondre à cette problématique nous allons analyser le budget d’une famille ouvrière avant de nous pencher sur les logements ouvriers insalubres qui poussent à l’acquisition d’une propriété mais qui n’est pas à la portée de tous. ff ff ff ffi fi ff ffi ffi Les salaires sont variables selon votre quali cation et surtout si vous êtes un homme ou si vous êtes une femme.

Comme le montre la ligne 15 « Le père gagnait 100fr.

Par mois « et la ligne 20 « Pendant plusieurs années, la mère de famille gagna de 20 à 25fr.

Par mois, comme tradeuse de nourrissons ».

L’écart minimum est de 50 % entre hommes et femmes.

Les salaires sont versés à la journée ou à la semaine et sont versés en argent liquide, en franc.

60% sont payés à l’heure ou à la journée, 10% ont un salaire mensuel et 30% sont payés à la pièce ou à la tâche donnée.

Les salaires ont eu tendance à augmenter pendant le XIXème siècle.

Ils ont augmenté en salaires réels et nominaux.

Le salaire permet d’avoir un pouvoir d’achat plus important. Cependant, leurs salaires ont augmentés mais aussi le coût de la vie.

Par ailleurs, les lignes 16 à 18 « Le ls aîné, 3 fr.

50 par jour, soit 1000 fr.

par an.

Comme apprenti, le 2e ls gagnait 0 fr 50 par jour, soit 150 fr par an » précise qu’une fois que les enfants sont en âge de travailler, leur salaire est reversé pour toute la famille jusqu’à l’âge de 16 ou 17 ans Cela permet d’augmenter le pouvoir d’achat de la famille.

D’autre part, comme le montre la ligne 20 « la mère de famille gagna de 20 à 25 fr.

par mois , comme gardeuse de nourrissons ; mais elle fut obligée de renoncer à cette occupation après la naissance de son dernier enfant », la naissance d’un enfant ainsi que l’arrêt de travail de la mère diminuent le niveau de vie. On estime que 62% du budget passe dans l’alimentation, 16% pour les vêtements et 12% pour le logement.

Dans cet article, la famille dépense « 1800 fr.00 » (l.30) pour la « Nourriture pour l’année » (l.30) contre un total de 542 fr 40 dédié au linge, au chau age et l’éclairage ainsi que le loyer.

Peu des dépenses sont utilisées pour les vêtements et les loisirs, comme on peut le voir aux lignes 37 à 39 « Il restait donc une somme de 8 francs, qui, ajoutée au don de divers produits en nature et à quelques grati cations, permettait aux membres de la famille de se procurer un peu de vin, le dimanche et les jours fériés.

».

Les 10% restant servent à la maladie, aux loisirs et éventuellement à l’épargne.

On mange souvent à l’extérieur du fait du logement qui ne possède pas tous une cuisine.

Selon le statisticien allemand Ernst Engel, la part consacrée aux dépenses alimentaires diminue quand le revenu augmente: c’est ce qu’on appelle la loi d’Engel.

Le chapitre 21 de Anne Lhuissier « Les enquêtes o cielles sur le coût de la vie et l’alimentation ouvrière (1910-1921) » issu de son ouvrage Les enquêtes ouvrières dans l'Europe contemporaine fait part que d’après Antonelli , la mère de famille ne précise pas la quantité de ses dépenses alimentaires. Cela peut donc entraver les traitements statistiques. De même, la famille doit prendre en compte dans son budget le risque de tomber malade.

La protection sociale était con ée aux municipalités, à la paroisse et à la solidarité du voisinage.

Pour ceux qui étaient sans aucun lien social et familial, c’est l’indigence.

Certaines « grande administration » (l.

40 ) créées des caisses de secours mutuel pour les allocations en cas de maladie et pour les retraites comme le soulignent les lignes 40 à 42 « Travaillant dans une grande administration, le chef de famille est garanti contre le chômage ; de plus, en cas de maladie, on lui paye moitié de son salaire et on lui fournit gratuitement les soins du médecin et les médicaments.

».

On voit également la mise en place de Coopératives ouvrières avec des services médicaux, une pharmacie mutualiste, des aides aux veuves, la vente de produits alimentaires… Cette création par les grandes entreprises de caisses pour les maladies est vue comme une volonté de contrôle des ouvriers.

À la n du XIX siècle, de plus en plus de syndicats vont faire et chercher à faire reconnaître les maladies des ouvriers comme des maladies professionnelles.

Par exemple, les femmes qui travaillent dans l’industrie des allumettes devaient couper des petits bouts de bâton en bois et les tremper dans du souffre.

L’utilisation de cette substance chimique entraînait des cas de nécrose phosphorée de la mâchoire.

En 1898, le syndicat des tiers réussit à obtenir que le procédé industriel change.

Ainsi, au lieu d’utiliser le soufre, un autre produit va être utilisé et qui n’a pas les mêmes effets.

Les familles ne sont pas assurées par ces institutions de prévoyance.

Il leur faut payer une cotisation comme le montrent les lignes 44 à 46 « L’assurance contre la maladie exigerait à elle seule une dépense annuelle de 18 francs pour la mère et de 60 fr pour chaque enfant ; par conséquent,.... »

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