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Commentaire littéraire sur Carmen de Stromae

Publié le 19/10/2022

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« Stromae, de son vrai nom Paul Van Haver est un auteur-compositeurinterprète belge très populaire qui puise son inspiration autant dans le hip-hop que dans la musique électronique.

Célèbre pour ses titres comme Alors on dance, Formidable ou le très connu Papaoutai, le chanteur sort son premier album Cheese en 2010 dont le succès est immédiat, rapidement confirmé par un deuxième album Racine Carrée trois ans plus tard.

Enfin, après près de dix ans d'absence il sort son nouvel album Multitude en 2022 dont le single Santé tourne déjà sur toutes les radios. Aujourd'hui c'est son titre Carmen, sixième single de l'album Racine Carrée que nous allons analyser.

Celui-ci est inspiré du célèbre air de Carmen de George Bizet, dont Stromae reprend la mélodie et revoie le texte, le modernisant pour transformer cette ode à l'amour en mise en garde sur les dangers des réseaux sociaux. Ainsi, nous tenterons aux travers de ce commentaire de montrer la différence entre une chanson et un poème et de répondre à la problématique suivante : Comment la chanson traduit-elle le jugement que porte l'artiste sur les réseaux sociaux ? Pour cela nous procédons en deux parties : la première présentera l'avis de l'auteur sur les réseaux sociaux et la seconde montrera comment Stromae fait passer un message tout en montrant qu'elles sont les différences de cette chanson avec un poème. Pour commencer, ce texte est centré sur les dangers des réseaux sociaux, dont le champ lexical : « l'oiseau de twitter » (v.1), « follow » (v.3), « like » (v.6), « hashtag » (v.8) et « followers » (v.10) principalement en anglais rappelle le langage moderne pratiqué sur ces réseaux.

Stromae semble presque se moquer de ce vocabulaire anglicisé preuve de leur superficialité. L'artiste soulève les nombreux problèmes liés à l'utilisation des réseaux comme l'addiction, notamment dans son clip où le personnage mis en scène est incapable de se détacher de cet « oiseau de twitter » et finit par en être dépendant et avalé par ces réseaux.

Tel une spirale infernale, l'oiseau grossit au fur-et-à-mesure des followers, jusqu'à être incontrôlable et que ce soit lui qui porte le protagoniste.

Malgré cela il reste persuadé de toujours être celui qui contrôle « s'il faut j'irai m'venger moi cet oiseau d'malheur j'le met en cage j'le fais chanter moi » (v.27/29) Un autre danger mis en avant est la superficialité de ses réseaux où les « sourires en plastique » (v.7) et les « coups d'hashtag » (v.8) ne sont que des faux-semblant, de fausses émotions et également de faux amis qui mènent à des relations éphémères et factices « les amis, les potes ou les followers vous faites erreurs, vous avez juste la cote » (v.10/11).

Tout cela entraine une grande solitude, car les liens sociaux ne sont plus cultivés que via ces réseaux et les vraies relations dans la vie réelle et matérielle se font de plus en plus rares : « d'abord on s'affilie, ensuite on se follow on en devient fêlé, et on finit solo » (v.3/4).

Stromae va jusqu'au bout de cette idée en dénonçant l'amour entravé par les réseaux sociaux, évoquant des « sentiments tombés du camion » (v.22) qui sont faux et éphémères. La phrase finale « Un jour tu verras, on s’aimera mais avant on crèvera tous, comme des rats » clôt cette chanson sur l’idée que dans un monde dicté par le faux, le superficiel et l’artificiel, l’amour n’a plus sa place et que la mort précèdera ainsi l’amour. 1 Pour terminer, l’auteur fait également une critique plus globale sur la société de consommation dont il dénonce l’absurdité : « l’amour est enfant de la consommation » (v.20) « un jour t’achètes, un jour tu aimes, un jour tu jettes mais un jour tu payes » (v.43/44) avec « l’offre et la demande pour unique et seule loi » (v.24) et où il faut « toujours plus de choix » (v.21). Ainsi l’avis de Stromae sur les réseaux est plus que péjoratif : il en démontre l’absurdité, la futilité.... »

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