Commentaire du poème "Zone", tiré du recueil Alcools de Guillaume Apollinaire
Publié le 27/04/2021
                             
                        
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                                                                                                                            Guillaume  Apollinaire   est   un   poète   critique   d’art.
                                                            
                                                                                
                                                                      Il   participe   avec   ses   amis   Picasso,   Braque   et
Kahnweiler, au début du XX e siècle,  au bouleversement du monde de l’art .
                                                            
                                                                                
                                                                    Sa relation avec la peintre, Marie
Laurencin   n’a   fait   que   renforcer   son   attachement   pour   le   mouvement   artistique   cubiste.
                                                            
                                                                                
                                                                      Son   recueil   de
poèmes   Alcools   est   paru   en   1913,   période   à   laquelle   l’Europe   est   en   pleine   effervescence   culturelle.
                                                            
                                                                                
                                                                      Son
œuvre est influencée par différents mouvements, notamment le fauvisme, le cubisme ou encore le futurisme.
Le poème Zone est le dernier poème qu’Apollinaire ai écrit, toutefois, il ouvre le recueil.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ce poème brosse de
manière surprenante le quotidien urbain et moderne parisien.
                                                            
                                                                                
                                                                    Nous étudierons les 24 premiers vers du poème
et nous nous demanderons, qu’est ce qui fait la modernité de ce début de poème   ? Nous verrons d’abord que
c’est   un   poème   lyrique   qui   renouvelle   le   genre   poétique,   puis   que   la   modernité   est   perçue   dans   le   poème
grâce   à   une   écriture   surprenante,   enfin   nous   relèverons   que   la   modernité   du   poème   tient   à   des   nouvelles
sources d’inspiration.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Ce poème lyrique permet à Guillaume Apollinaire de renouveler le genre poétique.
                                                            
                                                                                
                                                                    Dans un premier
temps,  l’évocation   de   l’état  d’esprit  d’Apollinaire  reflète   sa  lassitude   et   son   rejet   des  anciens  modèles.
                                                            
                                                                                
                                                                     En
effet, il met en opposition un monde ancien, «   monde ancien   » (v.1), «   antiquité grecque et romaine   » (v.3)
avec un monde nouveau, plus moderne, «   plus moderne   » (v.8).
                                                            
                                                                                
                                                                    De plus, il évoque la Tour Eiffel, comme un
lieu emblématique qui se retrouve en total opposition avec un ancien monde.
                                                            
                                                                                
                                                                    Effectivement, le vers 2, qui
lui, évoque  la  Tour Eiffel est  encadré par les vers 1  et 3, qui  eux, reflètent un  ancien  monde.
                                                            
                                                                                
                                                                     Cela met  en
place une métaphore filée qui compare la Tour Eiffel à une bergère en insinuant que la bergère qui protège
son troupeau est comme la Tour Eiffel qui veille sur Paris.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ensuite, l’utilisation de la deuxième personne du
singulier prouve qu’il s’adresse à lui-même et que c’est son avis, «   tu es las   » (v.1), «   tu en as assez   » (v.3).
Enfin, le poème débute avec «   A la fin   », cela crée un effet de surprise, car il évoque une fin au début, mais
cela   permet   d’appuyer   sa   lassitude.
                                                            
                                                                                
                                                                      L’auteur   souhaite   rompre   avec   cette   époque   et   présente   une   nouvelle
société guidé par la modernité tout en présentant une nouvelle façon d’écrire poétiquement pour accentuer le
passage à une nouvelle ère.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Durant sa déambulation parisienne, le poète éprouve différents états d’âme, selon ce qu’il voit.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il les
exprime au cours du poème, notamment à propos de la beauté du matin.
                                                            
                                                                                
                                                                    Cette sensation de beauté est visible
lorsqu’il utilise la première personne du singulier, «   J’ai vu   » (v.5), «   J’aime   » (v.23).
                                                            
                                                                        
                                                                    De plus, cette sensation
est   confirmée   avec   la   présence   du   complément   circonstanciel   de   temps,   «ce   matin»   (v.15)   et   «Le   matin»
(v.19).
                                                            
                                                                                
                                                                    Cette sensation de beauté traduit le lyrisme et la sensation du poète.
                                                            
                                                                                
                                                                      La révolution que provoque ce
poème réside également dans l’écriture.
La modernité, dans le poème, est traduite par une écriture surprenante.
                                                            
                                                                                
                                                                    La forme poétique du poète
provoque   une   variété   et   une   différence   par   rapport   aux   formes   fixe   traditionnelles.
                                                            
                                                                                
                                                                      En   effet,   les   vers   sont
libres puis, les strophes sont irrégulières et enfin, les rimes sont en assonance.
                                                            
                                                                                
                                                                    Toutefois, Apollinaire débute
son poème avec un parfait alexandrin.
                                                            
                                                                                
                                                                    De plus, le poème n’est pas rythmé par un ordre chronologique et le
lecteur   fait   face   à   pleins   d’indices   qui   pour   autant   ne   sont   pas   précis.
                                                            
                                                                                
                                                                      Cela   concerne   la   localisation,   «   une
jolie   rue   dont   j’ai   oublié   le   nom   »   (v.15)   qui   peut   signifier   que   toutes   les   rues   parisiennes   se   ressemblent.
Mais aussi la temporalité, «   ce matin   » (v.15) et «   Le matin   » (v.18).
                                                            
                                                                                
                                                                    Le «   ce   » est précis alors que le «   Le   »
lui symbolise une généralité.
                                                            
                                                                                
                                                                    Cela déconstruit la poésie classique et encore une fois révèle la modernité et
l’innovation dont fait preuve Apollinaire en opposant deux mondes.
L’écriture   surprenante   d’Apollinaire   est   aussi   visible   grâce   à   sa   manière   d’écrire   qui   établit   des
rapprochements   inattendus.
                                                            
                                                                                
                                                                      Il   fait   l’éloge   du   christianisme   et   du   Pape   Pie   X,   alors   que   celui-ci   est
conservateur, «   tu n’est pas antique ô Christianisme   » (v.7), «le plus moderne c’est vous Pape Pie X» (v.8).
Apollinaire mêle les thèmes comme il le fait avec les mondes pour que tous soient touchés par sa volonté de
modernisation.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Des correspondances sensorielles sont mises en place entre, la vue et l’ouïe.
                                                            
                                                                                
                                                                    Dans un premier temps,
la   liaison   s’établit   à   propos   de   la   multiplicité   des   supports   visuels   disponible,   «   Tu   lis   les   prospectus   les
catalogues   les   affiches   qui   chantent   tout   haut   »   (v.11).
                                                            
                                                                                
                                                                      Les   verbes   «   lis   »   et   «   chantent   »   provoquent   une
première   correspondance.
                                                            
                                                                                
                                                                      Ensuite,   «   Neuve   et   propre   du   soleil   elle   était   le   clairon   »   (v.16).
                                                            
                                                                                
                                                                      Les   termes
«   Neuve   et   propre   »   et   «   clairon   »   provoque   à   nouveau   ce   phénomène.
                                                            
                                                                                
                                                                      Enfin,   «   Les   plaques   les   avis   à   la
façon   des   perroquets   criaillent   »   (v.22).
                                                            
                                                                                
                                                                      Les   termes   «   plaques   »,   «   avis   »   et   «   criaillent   »   à   leurs   tours
caractérisent une correspondance sensorielle.
                                                            
                                                                                
                                                                     Ce procédé est établi pour mélanger deux univers en utilisant.
                                                                                                                    »
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