Databac

Commentaire de texte Hegel: la volonté et la raison

Publié le 27/05/2022

Extrait du document

hegel

« Il n’y a pas de volonté sans raison.

Or celle-ci, quand il s’agit de vouloir, se réfère à des mobiles, tient compte des circonstances et n’est pas indifférente face à de nombreux désirs. La faim est un désir et le mobile étant de manger, ma volonté est alors de manger.

Mais on ne peut savoir si cette circonstance de faim m'oblige à manger ou si c'est ma volonté qui me décide à manger.

Ainsi se pose la question suivante : faut-il dire que la volonté est déterminée par des mobiles qui agissent sur elle comme une causalité extérieure, ou bien que c'est la volonté qui, au contraire, maîtrise l'influence des mobiles, et en quelque sorte, en décide ? Dans la première phrase l'auteur utilise la tournure " ma volonté a été déterminée par…" comme pour se décharger de toute responsabilité.

Selon lui ce vouloir est déterminé par des mobiles ; c'est ce qui pousse quelqu'un à agir.

Ensuite il y a les circonstances, c'est ce qui accompagne une situation.

Il y a également l'excitation, c'est un désir qui surprend la personne concernée.

Enfin il y a l'impulsion.

Ainsi tous ces facteurs montrent que l'homme agit de manière "passive".

Par exemple, bon nombre de coureurs ont déjà prononcé: “ Je ne peux pas courir davantage, je suis trop fatigué “.

Dans cette phrase on attribue une valeur décisive à une circonstance extérieure, la fatigue.

On ne peut plus avancer car on adopte un comportement passif.

La fatigue l’emporte sur notre volonté de continuer à courir.

Pourtant rien ne nous aurait contraint à courir seulement en écartant cette circonstance de nôtre esprit.

Mais ici la fatigue a eu un pouvoir décisionnel plus puissant que nôtre volonté.

C'est ce qu'explique Hegel dans ces 2 premières phrases. mais Hegel ne commet il pas une faute dans son raisonnement ? En effet selon lui on ne peut agir sans que ça soit notre volonté qui nous pousse à agir.

Par conséquent nous serions dépourvu de liberté et victime de nos circonstances ? M.

Merleau Ponty dans Phénoménologie de la Perception III répond à notre question en reprenant notre exemple précédent.

En effet, il décrit la fatigue qui nous pousse à nous arrêter quand on court trop longtemps.

" Ma fatigue m'arrête parce que je ne l'aime pas " et " je suis libre à l'égard de la fatigue dans l'exacte mesure ou je le suis à l'égard de mon être au monde".

Ici c'est par sa volonté qu'il arrête de courir et non l'inverse.

Comme il a choisi sa manière d'être au monde, il décide quand il court et quand il arrête de courir car il est libre.

Ainsi la fatigue n'a pas le pouvoir de restreindre notre liberté. Enfin Hegel apporte sa solution au problème posé.

Il présente les 2 premières phrases comme des choses faussement admises et y apporte cette fois ci son opinion avec l'introduction de la tournure "mais en réalité", ce qui remet totalement en cause les premières phrases.

Il explique la confusion faite entre une circonstance qui devient un mobile avec une cause.

En effet un mobile ne constitue en aucun cas une cause qui permet de déterminer un agissement : "la relation de causalité n'a pas lieu d'être".

Par exemple dans le cadre d'un cours à l'école que l'on trouve ennuyant et qui nous donne envie de dormir.

Ici la circonstance est la fatigue et le mobile est le fait de s'endormir.

En général, la personne concernée ne va pas agir en fonction de ce mobile et va rester éveillée.

De plus ce n'est pas parce que le cours est ennuyant au point que l'élève n'écoute pas qu'il va s'en aller de ce dernier. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles