Commentaire de texte de la décision du Conseil arabe syrien du 7 mars 1919

« Le Congrès général de la Syrie qui représente complètement la nation (umma) syrienne arabe dans ses trois zones intérieurs, côtière et palestinienne, prend la séance générale tenue le dimanche 17 joumada II 1338 (7 mars 1920) la décision suivante : Les hauts faits accomplis par S.

M Hussein à côtés des Alliés, ont été un des plus grands facteurs de la libération de la nation arabe du joug turc.

Cette part prise par S.M.

à notre affranchissement lui a valu dans l'histoire arabe, le plus beau et le meilleur des souvenirs. Ses nobles fils ont mené la nation arabe, et à côtés des alliés, le bon combat pendant trois années. Durant la guerre, les hommes d'Etat et les autorités militaires des alliés ont rendu hommage à leur mérite et aux sacrifices consentis par ceux qui se sont ralliés au mouvement arabe en Syrie, au Hedjaz et en Irak.

Sans parler des actions d'éclat accomplies par les Syriens en Syrie, actions ayant facilité la victoire des alliés et des arabes malgré les persécutions, exécutions et martyre, subis par ces derniers, et la dévastation du pays. Les Turcs ont finalement été vaincus.

Ils ont évacué la Syrie. La cause des alliés triomphait avec éclat.

Les espérances des Arabes en général, et des Syriens en particulier, se réalisaient. Les drapeaux arabes sont alors hissés: les gouvernements nationaux sont sur toute l'étendue du territoire.

Les alliés n'avaient pas encore pénétré dans ces contrées. Les dispositions militaires ayant exigé que la Syrie soit divisée en trois zones, les alliés ont officiellement déclaré qu'ils nourrissent aucune ambition en Orient, et que le but envisagé par eux en y poursuivant la guerre est l'affranchissement définitif des peuples opprimés par les Turcs.

Ils ont affirmé que la division du pays en zones est une mesure d'ordre militaire et provisoire n'ayant aucun effet sur le sort de la Syrie, sur son indépendance et son unité. Vient ensuite le paragraphe de l'article 22 du pacte de la Société des Nations.

Les alliés y ont reconnu notre indépendance (...) Depuis lors, dix-huit mois ont passé et le pays ploie toujours sous l'occupation.

La division militaire en zones lui a été fort préjudiciable...Pour mettre fin à cette situation difficile, et forts de notre droit naturel et légal à la vie libre ; appuyés sur le sang versé par nos martyrs et sur notre longue lutte dans cette voie sacrée ; appuyés enfin sur la ferme volonté manifestée quotidiennement par la nation de revendiquer son droit et son unité et de les obtenir par tous les moyens. Nous donc, aujourd'hui en notre qualité de représentants réels de la nation arabe dans toutes.... »