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Commentaire composé: Paul Eluard, « Notre Vie », Le temps déborde (1947)

Publié le 08/01/2023

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« Paul Eluard, « Notre Vie », Le temps déborde (1947) 28 novembre 1946 Nous ne vieillirons pas ensemble Voici le jour En trop.

Le temps déborde Mon amour si léger prend le poids du supplice. Introduction Membre fondateur du mouvement surréaliste, Paul Eluard n’a cessé tout au long de ses œuvres de rendre hommage aux femmes qu’il a rencontrées et aimées.

La plus marquante d’entre elles, Nusch, alias Maria Benz, qu’il rencontre en 1928 et épouse en 1934, est longtemps apparue auprès de lui comme une muse, inspiratrice de sa poésie.

Sa mort en 1946, le 28 novembre bouleverse le poète.

En 1947, dans le recueil Le temps déborde, le poème « Notre vie » revient sur cet événement.

Comment le lyrisme s’exprime-t-il ici? Nous étudierons tout d’abord le caractère intime et familier du texte, avant d’envisager la souffrance du poète. I Le caractère intime et familier du texte 1. La forme concourt à cette impression d’intimité et de familiarité : Le poème se compose de trois strophes de cinq alexandrins.

Cependant l’absence de rimes rend l’expression plus fluide et évite une solennité trop grande. Eluard multiplie les phrases courtes et ne se soucie pas forcément de la correction grammaticale : il utilise de nombreuses phrases nominales : « Aurore en moi dix sept années toujours plus claires ». Le vocabulaire appartient plutôt à un registre courant, et certaines expressions relèvent d’un vocabulaire familier : « entrer comme dans un moulin ». 2. Eluard évoque sa vie avec Nusch : Eluard s’adresse directement à Nusch avec la 2ème personne du singulier : « Tu l’as faite », « disais-tu ». L’expression « Notre vie », titre du poème est reprise au début de la 1ère et de la 2ème strophe.

L’emploi de la première personne du pluriel met en évidence la complicité des deux êtres.

Il en va de même avec « nous aimions ». 3. L’amour qu’il lui porte se lit dans l’évocation qu’il fait d’elle : Elle est associée à la lumière et au commencement: « Aurore d’une ville un beau matin de mai », « Aurore en moi dix sept années toujours plus claires ». Elle est également liée à la vie : « Notre vie tu l’as faite », « notre vie disais-tu si contente de vivre » « donner la vie à ceux que nous aimions ». Nusch est ainsi présentée comme celle dont l’action donne lumière et vie aussi bien au monde qu’au poète lui-même: les expressions « tu l’as faite », « donner » soulignent bien que c’est elle qui agit.

Si l’écriture est simple, elle n’en présente pas 1 moins Nusch d’une manière idéalisée pour en faire une sorte de divinité qui crée la vie autour d’elle.

La souffrance du poète à sa disparition ne peut qu’en être accentuée. II La souffrance du poète 1. La construction du poème Le texte délimite clairement un avant et un après.

La mort était déjà présente dans la première strophe sous la forme d’une personnification : « la mort entre en moi comme dans un moulin » mais une rupture s’effectue à la moitié du texte, au vers 7, lorsque la mort s’impose.

Le présent évoquait une action en.... »

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