Comment le MMA est-il devenu une entreprise
Publié le 20/06/2025
Extrait du document
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Le Mixed Martial Arts (MMA), ou arts martiaux mixtes, est une discipline de combat complète qui
combine diverses techniques empruntées à des sports tels que la boxe, la lutte, le jiu-jitsu
brésilien, le muay thaï ou encore le karaté.
Longtemps considéré comme un spectacle marginal
et brutal, le MMA a su, en quelques décennies, se transformer en un sport structuré, réglementé
et reconnu à l’échelle mondiale.
Au cœur de cette spectaculaire ascension se trouve l’Ultimate Fighting Championship (UFC),
première organisation mondiale de MMA.
Créée en 1993, l’UFC est passée du statut de
compétition controversée à celui d’empire économique valorisé à plusieurs milliards de dollars.
Ainsi, l’UFC ne représente pas seulement une vitrine du MMA, mais constitue également un cas
d’école en matière d’économie et sociologie du sport.
L’essor du MMA à travers l’UFC illustre
comment un sport peut, en peu de temps, passer de la marginalité à une reconnaissance
mondiale, en réinventant les codes du spectacle sportif contemporain.
Nous sommes alors en
droit de nous demander comment un sport marginal comme le MMA est-il devenu une véritable
entreprise ? Nous observerons dans une première partie les stratégies d’entreprises effectués
par une organisation de sport de combat, ensuite nous verrons le rôle des combattants au sein
de l’entreprise et enfin dans une dernière partie, l’impact économique et social de ce sport
I
Depuis sa fondation en 1993, l’Ultimate Fighting Championship (UFC) a connu une trajectoire
remarquable, passant d’un tournoi expérimental et marginal à une multinationale sportive au
rayonnement planétaire.
À l’origine, l’UFC est conçu comme un spectacle qui fait s’affronter des
combattants issus de disciplines différentes – karatéka contre lutteur, boxeur contre judoka –
dans des combats presque sans règles, ni gants ni catégories de poids.
Si cette formule attire
rapidement la curiosité du public, elle provoque également une forte opposition politique et
médiatique, notamment aux États-Unis, où plusieurs États interdisent l’organisation
d’événements.
Au bord de la faillite à la fin des années 1990, l’UFC est rachetée en 2001 pour
deux millions de dollars par Zuffa LLC, entreprise fondée par les frères Fertitta, propriétaires de
casinos à Las Vegas, avec Dana White nommé président.
Ce rachat marque le début d’une nouvelle ère, fondée sur une stratégie de légitimation et de
professionnalisation.
Sous l’impulsion de Zuffa, l’organisation adopte les "Unified Rules of MMA",
introduit des catégories de poids, des règles de sécurité, des contrôles médicaux, et améliore la
qualité de production des événements.
L’UFC bâtit alors un véritable empire médiatique, fondé
sur la starification de ses combattants (Conor McGregor, par exemple, devient en 2020 l’athlète
le mieux payé au monde avec 180 millions de dollars), l’exploitation intensive des droits
audiovisuels et une présence marketing massive
En 2014 l'UFC a conclu un accord exclusif de 6 ans, d'une valeur de 70 millions de dollars, pour la
fourniture d'uniformes avec Reebok, et plus récemment un contrat de trois ans avec Venum et
est aussi présente sur les gachettes de jeux vidéos UFC
À partir du milieu des années 2000, l’UFC entre dans une phase d’expansion par acquisition.
Elle
rachète et intègre successivement plusieurs organisations concurrentes majeures, comme
PRIDE FC (Japon, pour 70 millions de dollars), WEC et Strikeforce aux USA , captant non
seulement leurs talents, mais aussi leur audience, leurs contrats et leur infrastructure.
Cette
stratégie de fusion-acquisition s’inscrit dans une logique de concentration, permettant à l’UFC
d’absorber progressivement tout l’écosystème professionnel du MMA.
En réduisant voire
éliminant les principales alternatives viables, l’UFC construit ainsi une situation de quasimonopole à l’échelle mondiale.
Elle devient l’unique porte d’entrée vers la reconnaissance
sportive et médiatique pour les combattants et contrôlant l’image globale du MMA auprès du
grand public.
En 2016, l’UFC est revendue pour 4 milliards de dollars à Endeavor, un montant record dans
l’histoire du sport à l’époque.
Ce rachat confirme la mutation de l’UFC en une entreprise de
spectacle globalisé, intégrée aux industries culturelles et aux logiques capitalistes les plus
abouties.
Depuis, l’UFC continue d’étendre son influence via des accords de diffusion
internationaux (notamment avec ESPN et FOX,, contrat de 1,5 milliard en 5 ans), la création de
nouvelles franchises (comme l’UFC Performance Institute en Chine ou à Las Vegas), et le
développement de contenus numériques.
Malgré la présence de nombreuses organisations de MMA à travers le monde, tant aux ÉtatsUnis qu'à l'international, ainsi que des organisations influentes en Russie, , l'UFC domine
largement le marché.
Elle contrôle 80 % des parts de marché dans l'hémisphère oriental et 90 %
aux États-Unis, laissant ses concurrents dans une situation financière précaire.
Par exemple, Bellator a connu sa meilleure année en termes de revenus en 2014, mais ceux-ci
ne représentaient qu'un dixième de ceux de l'UFC sur la même période.
Les données financières les plus récentes montrent une croissance continue des revenus de
l'UFC, notamment depuis qu'Endeavour, sa société mère, a acquis World Wrestling
Entertainment (WWE) en avril 2023.
Cette acquisition, réalisée dans le cadre d'un accord de 21
milliards de dollars, a permis à Endeavour d'obtenir une participation majoritaire de 51 %,
renforçant ainsi la position dominante de l'UFC sur le marché du sport de combat.
II
Les combattants de l’UFC, bien qu’au centre du spectacle, occupent une position ambigu
marquée par des logiques de précarisation et de dépendance économique.
Contrairement à ce
que l’ampleur médiatique de l’organisation pourrait laisser croire, ils ne bénéficient pas d’un
contrat de travail salarié, mais sont engagés en tant qu’indépendants sous contrat exclusif, les
plaçant dans une situation de grande vulnérabilité juridique.
Cette absence de lien de
subordination reconnu juridiquement empêche toute protection sociale : ni assurance maladie,
ni retraite, ni congés payés ne leur sont garantis, même en cas de blessure.
Ainsi, malgré l’aura
de certains champions, une majorité de combattants évolue dans une précarité professionnelle
chronique, dépendant des primes de victoire, des bonus de performance et des sponsors pour
générer un revenu décent.
Par ailleurs, ce modèle asymétrique de relation contractuelle renforce l’impossibilité pour les
athlètes de faire entendre collectivement leur voix.
Les tentatives....
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