Comment au travers de l’évocation d’une errance dans les rues de Paris, Guillaume Apollinaire propose-t-il au lecteur l’exemple d’une poésie radicalement nouvelle ?
Publié le 16/04/2024
Extrait du document
«
Introduction
TEXTE 1 POÉSIE
Présentation orale
Guillaume Apollinaire, « Zone », 1913
G.
Apollinaire, poète du début du XXème siècle est l’un des représentants majeurs de ce que l’on
appelle « L’esprit nouveau » : héritier du symbolisme, il s’en détourne pour adhérer progressivement à des
formes artistiques plus modernes.
Il sera pas exemple l’un des plus grands défenseurs de la peinture cubiste.
Rappel « esprit nouveau » : entre 1870 et la 1ère GM, la France et l’Europe connaissent ce que l’on
appelle la Belle Époque : révolution industrielle, progrès techniques, économiques et sociales (électricité, 1 er
métro pour l’exposition Universelle de 1900, pneu démontable par Michelin, moteur à explosion, X des
automobiles).
Ces apports transforment le paysage urbain et la vie quotidienne.
Dans son recueil Alcools écrit en 1913, composé de 16 poèmes, initialement nommé Eau-de-vie, ce
vent de modernité est palpable puisqu’il s’inspire de la ville, du rythme du jazz et de la peinture cubiste,
supprimant la ponctuation de tous ses poèmes.
Il se positionne entre tradition et modernité, ce que nous retrouvons dans le poème « Zone », qui
fait l’objet de mon étude.
C’est un poème liminaire, il est placé en tête du recueil, ce texte est, pourtant, le
dernier poème rédigé par Apollinaire.
Toutefois, en ouvrant Alcools avec ce texte, l’auteur affirme la
modernité de son écriture et de ses inspirations.
Il évoque, un espace urbain où se mêle passé et présent.
Comment au travers de l’évocation d’une errance dans les rues de Paris, Guillaume Apollinaire
propose-t-il au lecteur l’exemple d’une poésie radicalement nouvelle ?
Analyse
Nous retenons 2 mouvements :
- confrontation du passé et du présent v.
1 à14
- évocation d’un monde moderne v.
15 à 24
1er mouvement : confrontation du passé et du présent v.
1 à14
Le poème débute par 3 strophes qui sont des monostiches (strophe d’un vers) qui montrent une
lenteur, une lassitude de GA quant au passé.
1er vers est déroutant.
Il s’agit d’un alexandrin, vers classique répondant à une certaine tradition de la
poésie classique, mais il annonce un renouveau poétique.
Comment ?
ex.
l’adjectif « ancien » est une diérèse, se prononce anc-i-en et laisse l’impression qu’il se brise.
ex.
l’adjectif « las » met en évidence le désire de rupture, de changement de GA.
Le poète nous surprend en utilisant le pronom personnel « tu » pour se désigner.
Il invite le lecteur à le
suivre dans son errance.
C’est le lyrisme (évocation de ses sentiments personnels).
Dans le vers 2, GA abandonne la forme de l’alexandrin au profit d’un vers libre de 16 syllabes et inscrit, de la
sorte, la modernité poétique au cœur de « Zone ».
Le vers 3 insiste plus encore sur cette envie de modernité.
Une formule assez familière : « Tu en as assez de
l’antiquité grecque et romaine » exprime la lassitude à l’égard de l’Antiquité.
La poésie traditionnelle reste cependant présente :
ex.
lyrisme (symbole du romantisme) du « ô » positionné devant un symbole de modernité : la tour Eiffel.
Cette référence transporte le lecteur dans l’univers urbain.
Elle est accentuée par la métaphore du v.
2
« Bergère ô tour Eiffel le troupeau des ponts bêle....
»
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