Databac

Colombie - 2005-2006: Démobilisation paramilitaire en marche

Publié le 13/09/2020

Extrait du document

Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Colombie - 2005-2006: Démobilisation paramilitaire en marche. Ce document contient 749 mots soit 2 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format PDF sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en: Histoire-géographie.

« file:///F/Lycée/1/450626.txt[13/09/2020 23:26:44] Tandis que la gauche a progressé sur le continent latino-américain , la victoire d’Alvaro Uribe Vélez, dès le premier tour de l'élection présidentielle du 28 mai 2006, a confir mé l'ancrage à droite de la Colombie.

Avec 62 % des voix, A.

Uribe a été confortablement réélu, é largissant même son électorat.

Loin derrière, le candidat de gauche, Carlos Gaviria, a obtenu 22 % des voix et celui d u Parti libéral, Horacio Serpa, moins de 12 %.

Réunie au sein du Pôle démocratique alternatif ( PDI), la gauche colombienne a toutefois des raisons de se féliciter.

L’image d'intellectuel intègre de C.

Gaviria, ex-magistrat à la Cour constitutionnelle, lui a permis de capter le gros des votes « anti-ur ibistes ».

Le PDI, qui avait emporté la mairie de Bogota en 2003, est devenu la première force d'opposition d u pays.

Longtemps majoritaire, le Parti libéral s’est trouvé relégué au rang de force d'app oint de l'opposition.

En réalité, depuis que le principe de sa propre réélection a été accepté en novembre 2006 par la Cour constitutionnelle, rien n’a semblé pouvoir entamer la forte cote d e popularité du président Uribe, au point de le dispenser, lors de la campagne présidentielle, de tout débat public avec les autres candidats.

Son succès a pu être attribué à l’amélioration des conditi ons de sécurité, à la réactivation de l’économie colombienne et aux succès des négociations avec les groupes parami litaires.

En 2005, le taux de 39,2 homicides pour 100 000 habitants a constitué le plus bas depuis vingt ans, et une diminution d’un certain nombre de violations des droits fondamentaux (massacres, enlèvements , déplacements de population) a été avancée.

Ces facteurs ont favorisé un meilleur dévelo ppement économique : le PIB a augmenté de plus de 5 %, la hausse des investissements et des exportations a été supérieure à 20 %, l’inflation a connu une baisse de 4,8 % et le chômage a légèrement reculé. Quant au processus de démobilisation des groupes paramilitaires concl u en mars 2006, il a donné lieu au désarmement le plus important de l’histoire colombienne (30 000 h ommes).

De plus, le gouvernement Uribe est parvenu à fixer les règles de leur réinsertion avec l ’approbation, en juillet 2005, d’une loi de « justice, vérité et réparation » et la mise en place, en octo bre 2005, d’une Commission nationale de réparation et de réconciliation (CNRR).

Tandis que l’esprit d e la loi et son décret d’application ont été sévèrement critiqués par la plupart des organismes de défens e des droits de l’homme, en raison des risques d’impunité étendue, la Cour constitutionnelle a décl aré le texte recevable, sous réserve de certaines modifications mineures, en mai 2006.

Cependant, les défis m ajeurs de cette démobilisation n’ont fait que commencer et la fortune du second mandat d’A.

Uribe dépendra en grande partie de sa capacité à satisfaire ces exigences.

Or de nombreux dysfonctionnem ents, d’ores et déjà observables sur le terrain, ont permis de douter de l’issue des processus en cours de démobilisation militaire, de réinsertion sociale et de rétablissement de la justice.

Tout d’abord, ce qui est apparu comme une démobilisation massive p ourrait n'être que superficielle : alors que le nombre de paramilitaires s’élevait à plus de 13 00 0 avant les négociation, ils seraient plus de 30 000 à s’être rendus entre juillet 2003 et avril 2006, empoch ant vraisemblablement les aides économiques versées par le gouvernement aux anciens combattants.

E n outre, une partie des paramilitaires officiellement démobilisés a d’ores et déjà repris les armes, ou ne les a jamais réellement abandonnées, expliquant la différence entre le nombre d’individ us démobilisés et la quantité d’armes déposées.

Ainsi, le rapport de la mission d’appui au processus de paix en Colombie de l’OEA (Organisation des États américains), divulgué à la fin du mois de févr ier 2006, a fait état de la reformation de groupes armés et de l’apparition de nouveaux, dans des zones privilégié es du narcotrafic.

L’État n’ayant pu protéger ces territoires que de manière partielle, la population c ivile est demeurée particulièrement vulnérable.

De fait, le poids des groupes paramilitaires dans les gou vernements locaux, départementaux et au sein du Parlement est resté considérable.

Si le processus avec les paramilitaires échouait, les perspectives de négociations avec les FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) seraient sérieusement com promises.

Le président Uribe a pourtant annoncé, dès le début de son second mandat, sa volonté d’ amener les guérillas à déposer les armes.

Il s’était même déclaré prêt, à condition que ces dern ières acceptent un cessez-le-feu, à leur accorder une zone démilitarisée pour accomplir les dialogues de paix.

Dans le c as d’un piétinement des évolutions en marche, le conflit serait susceptible de se polariser à nouveau.

Auta nt de facteurs qui pourraient être favorables, à long terme, à une alternative de gauche.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles