Chine: 1986-1987 - Reprise en main
Publié le 13/09/2020
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Chine 1986-1987
Reprise en main
En dépit des critiques de plus en plus nombreuses formulées par le s conservateurs, le VIIe plan
quinquennal (1986-1990), approuvé au mois de mars 1986 par l'Assemb lée populaire nationale (APN), a
confirmé les orientations de la politique de réforme économique entreprise sous la houlette de Deng
Xiaoping.
Toutefois, un ralentissement de la croissance, des investissem ents dans la "construction de
base" et surtout une réduction du déficit de la balance commercial e dont le chiffre record publié au mois
de février 1986 s'élevait à 7,6 milliards de dollars, étaien t conseillés.
Les recommandations du VIIe plan
ne semblent pas avoir été pleinement suivies en 1986 et de nouveau x problèmes sont apparus.
Devant ce
qu'ils ont perçu comme un emballement des réformes et la fuite en avant qu'a représenté pour eux le
projet de modification des structures politiques, les conservateurs ont obtenu, à la faveur de la crise
étudiante de la fin de l'année 1986, de reprendre le pays en main, particulièrement dans les domaines
politique et culturel.
C'est donc la manière forte qui a été ch oisie ou imposée à Deng Xiaoping par le clan
des conservateurs, en dépit des inquiétudes que cette politique n' a pas manqué de susciter à Hong-Kong
et à l'étranger, mettant en péril les projets d'investissement dont la Chine a tant besoin pour mener à
bien son ambitieuse politique de développement.
Les freins au développement
Dans les campagnes, en dépit de la réussite indéniable qu'a con stitué le doublement du revenu paysan
depuis le début de la politique de réforme, les problèmes appar us en 1985 n'ont pu être résolus.
La plus
grande autonomie qui a résulté de la généralisation du systè me de contrats de quinze ans et de la
diversification des cultures a entraîné, en 1985, une baisse de la production de céréales - moins rentables
- de 25 millions de tonnes par rapport à 1984 (la production avait a tteint alors le chiffre record de 410
millions de tonnes) et ce retard n'a pu être rattrapé en 1986.
Le s importants gains de productivité
obtenus dans un premier temps, grâce à l'instauration du systèm e de responsabilité, semblent avoir
atteint un palier difficile à franchir sans développement de la mé canisation.
Alors que le VIIe plan
quinquennal prévoyait une croissance annuelle de 4% dans l'agricultur e, celle-ci n'a été que de 3,5% en
1986.
L'un des problèmes principaux des campagnes chinoises est la di minution dramatique de la
superficie de terres cultivées.
Il s'agit d'un phénomène ancien , aggravé cependant par le développement
anarchique des petites entreprises rurales et de l'urbanisation.
La supe rficie aurait diminué en moyenne
de 466 000 hectares par an depuis 1980.
Pour résoudre ce problème, l'Assemblée populaire nationale a
adopté, le 25 juin 1986, une "loi sur l'administration des terres de la République populaire de Chine" qui
prévoit la création d'un office d'administration des sols et d'un système de loyer de la terre pénalisant les
terres non agricoles.
L'extension de la politique de réforme économique aux zones urbain es, décidée en 1984, s'est révélée
plus difficile que ne le prévoyaient les dirigeants et beaucoup plus déstabilisante pour le pouvoir politique.
Le relâchement du contrôle direct exercé par l'État sur les entreprises et l'insuffisance des mécanismes
économiques de régulation ont provoqué un accroissement mal con trôlé des investissements qui s'est très
vite heurté aux goulots d'étranglement traditionnels de l'écono mie chinoise que sont l'énergie et les
transports.
Au début de l'année 1987, les projets d'investissement des entreprises d'État représentaient
déjà 45% des capitaux prévus par le VIIe plan pour la périod e 1986-1990.
Du fait des pénuries d'énergie,
certaines entreprises ont été obligées d'arrêter la producti on au moins un jour par semaine.
Les
prévisions économiques ont été révisées à la baisse : au début de 1987, Deng Xiaoping déclarait
notamment que la Chine se trouverait encore dans une phase d'éliminat ion de la pauvreté à la fin de ce
siècle.
Au mois de juillet 1986, la dévaluation de 13,6% du renmin bi (nom officiel du yuan) est venue
confirmer ce relatif ralentissement de l'économie.
En janvier 1987, u ne campagne a été lancée visant à
contrôler les investissements des entreprises ainsi que la qualité des produits afin de limiter les stocks
d'invendus.
Le déficit des entreprises a en effet augmenté de 56% par rapport à 1985.
En dépit des
recommandations du VIIe plan de limiter la croissance de la production i ndustrielle à 7% par an, celle-ci a
été de 11,1% en 1986.
La concurrence sauvage qui règne entre pr ovinces a également contribué au
développement anarchique des investissements et au grave déficit d u commerce extérieur..
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