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Cercle_fiction_Pommerat

Publié le 30/09/2022

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« Commentaire de français Dramaturge contemporain, Joël Pommerat a publié de nombreuses pièces de théâtre.

Il est connu pour mettre en scène ses pièce et les écrire simultanément avec les acteurs de la compagnie Louis Brouillard dont il est le fondateur.

Dans ses écrits, Pommerat aborde la question du travail, de la famille, du pouvoir de l’amour…etc. Publiée en 2010, la pièce de théâtre "Cercles / Fictions", dont est tiré l’extrait étudié, est composée de huit histoires courtes allant du Moyen-Âge aux années 2000 en passant par la période de 1914-1918 et évoque des thèmes liés aux crises domestiques et sociales. Dans l’extrait étudié inspiré de la réalité contemporaine, l’auteur met en scène avec une tonalité plutôt pathétique et ironique un chef d’entreprise qui tente d’aider des chômeurs de longue durée à croire en eux-mêmes et à adopter le bon comportement lors d’un entretien de recrutement.

L’extrait est un dialogue structuré en trois parties : le lancement du jeu de rôle et la démonstration par le chef d’entreprise suivi par la mise en pratique par l’un des chômeurs et enfin le quiproquo et la désillusion du chômeur avec un retour à la situation initiale. Comment cet extrait illustre les rapports sociaux inégalitaires dans la société contemporaine et conduit à une confusion de compréhension et de perception de la réalité ? Après avoir présenté l’univers contemporain et réaliste de cette scène nous aborderons l’inégale situation sociale dans laquelle se trouvent les personnages et l’impact sur la perception de la situation. 1.

Un univers réaliste contemporain : Ce texte illustre la société contemporaine tant du point de vue du contexte que des personnages. 1.1 Une situation tirée de la vie quotidienne contemporaine : L’extrait se rapproche du réalisme dans la mesure où il traite d’un thème contemporain celui de la recherche d’emploi dans un contexte de crise sociale et économique.

On se situe au début du 21e siècle, dans un contexte économique difficile où le taux de chômage est important, ce qui amène les organismes comme pôle emploi à organiser des ateliers pour les chômeurs en fin de droit avec la participation de chefs d’entreprise afin de les aider à retrouver confiance en eux et à savoir se comporter lors un entretien d’embauche. 1.2 Des personnages ordinaires au langage simple : Les personnages sont ordinaires puisqu’il s’agit d’un chef d’entreprise et de quatre chômeurs.

Issus de la vie quotidienne, ils sont très éloignés des héros épiques que l’on retrouve dans les romans du Moyen Age. Le caractère ordinaire de ces personnages est renforcé à la fois par leur anonymat « chômeur1 », « chômeur2 », « chef d’entreprise » et par l’absence de traits de personnalité notamment dans les didascalies, d’ailleurs peu présentes dans cet extrait.

Le caractère anonyme des personnages et le fait qu’ils soient définis uniquement par leur statut social « le chômeur » « le chef d’entreprise » est réducteur, déshumanisant et illustratif de la société moderne. Les dialogues sont marqués par l’usage d’un registre de langue très ordinaire, un vocabulaire simple et contemporain présent tout au long de cet extrait à travers des mots comme « job », « se vendre », « le désir », « on plait » « OK c’est bon pour moi » qui ne laissent pas de doute sur l’époque où l‘on se situe. 1.3 Un rapport au temps omniprésent : On retrouve une autre caractéristique de la société moderne qui est le rapport au temps.

Le champ lexical associé au temps est omniprésent « trois mois », « une minute », « temps imparti ».

Cette idée surtout portée par le chef d’entreprise est présente sur l’entièreté du texte.

Ce dernier semble être très fortement attaché à cette notion qui est spécifique à la société moderne et notamment aux hommes avec de fortes responsabilités pour lesquels « le temps c’est de l’argent ».

Cette expression reflète parfaitement l’image que l’on a des personnes importantes dans cette société toujours pressées, ayant peu de temps à accorder aux autres « merci d’avoir pris le temps de me recevoir » et dont le temps est sans cesse compté « une minute », « trois mois » surveillé « temps imparti ». 2.

Des personnages opposés et l’effet de domination : Du fait de leur statut social totalement opposé, le chef d’entreprise et les chômeurs en particulier le chômeur n°2 adoptent des comportements aux antipodes qui reflètent une situation de dominant/dominé et des relations inégalitaires. Le chef d’entreprise apparaît comme un homme de pouvoir dominant, plein d’assurance, très confiant « je vous le répète j’ai un job », détenteur du savoir et de la vérité.

Ce pouvoir et cette grande confiance en lui s’illustrent notamment à travers plusieurs phrases à l’impératif « on plaît», « on suscite le désir »…et notamment dès le début du dialogue avec « Personne ne veut vraiment l’avoir on dirait .

Allez une minute ! ». Cet homme se présente comme un homme très occupé, soucieux de bien géré son temps, ce qui vient renforcer son importance.

Le champ lexical autour de la gestion du temps très présent illustre clairement cet aspect « bon mais l’heure tourne », « je crois qu’on est au bout du temps imparti pour aujourd’hui ». Il se positionne également comme détenteur du savoir, comme sachant, répondant brièvement mais avec beaucoup d’assurance, aux questions posées par les chômeurs « on suscite le désir », « on plaît » ou encore leur montrant comment se conduire lors de l’entretien d’embauche.

« bon voilà je le fais une fois et après c’est à vous », « je suis là pour vous aider à comprendre certaines choses moi ! », le point d’exclamation et le moi positionné à la fin.... »

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