Bombardement du Japon:Destruction du potentiel militaire.

« 1 / 2 Bombardement du Japon Destruction du potentiel militaire La campagne de bombardements straté­ giques entreprise contre le Japon, en 1944 et 1945, a toujours fait l'objet d'interminables débats.

Les zélateurs de l'aviation prétendent que les destructions infligées au Japon auraient inévitable­ ment entraîné sa reddition, sans qu'il eût été nécessaire de recourir à l'emploi de la bombe atomique ou à un débarquement.

D'autres accordent une importance toute particulière aux effets du blocus.

Mais certains chiffres parlent d'eux­ mêmes: les Américains déversèrent sur le Japon 160800 tonnes de bombes.

A eux seuls, les 829 en lâchèrent 147000 ton­ nes.

Ces quantités se situent très en deçà de ce qu'endura l'Allemagne, mais les raids de bombardements sur le Japon furent concentrés presque entièrement pendant une courte période, de mars à juillet 1945.

Moins de 22% des bombes tombèrent sur des objectifs industriels, car les conditions météorologiques préva­ lant au-dessus du Japon se prêtaient mal à des bombardements de précision.

Non seulement la visibilité était, en général, mauvaise, mais, à l'altitude où opéraient les 829, entre 8000 et 10000 m, souf­ flaient des vents de 200 nœuds.

Aussi, la plupart des bombardements se réduisirent-ils à des largages à basse alti­ tude d'incendiaires sur 66 des plus impor­ tantes cités industrielles du pays.

Après la guerre, la Section Pacifique du Bureau d'études de l'aviation de bombar­ dement stratégique essaya d'évaluer avec précision les dégâts infligés.

L'industrie japonaise dépendait des importations et le succès de la campagne menée contre la marine marchande nippone se traduisit par un tarissement des matières premiè­ res.

Environ 83% de la capacité des raffi­ neries furent détruits.

Mais du pétrole put franchir le blocus en quantité suffisante pour alimenter les unités de raffinage encore indemnes.

En ce qui concerne l'industrie aéronautique, objectif prioritai­ re des bombardements, les B 29 anéanti­ rent 7 5% des usines de moteurs et 60% des usines de fuselages.

L'enquête établit que la production était tombée à 2 7% des capacités antérieures maximales dans les usines endommagées et à 54% dans les u~nesnontouchées.

Les 829 contribuèrent aussi au blocus en mouillant des mines, qui, en cinq mois, infligèrent à la flotte marchande 9,3% de ses pertes globales.

Enfin, la démoralisa­ tion de la population civile affecta sans nul doute la production industrielle. 2 / 2. »