Birmanie (Myanmar) 1986-1987

« file:///F/Lycée/angui/1/449968.txt[12/09/2020 03:40:07] Birmanie (Myanmar) 1986-1987 En Birmanie, rien n'a bougé en politique intérieure.

Le 1er mars 1 987 a marqué le vingt-cinquième anniversaire du coup d'État militaire qui a porté au pouvoir le gé néral Ne Win et mis en place un parti unique, le Parti du programme socialiste birman (PPSB).

Aucune forme d 'opposition n'est tolérée et l'Assemblée nationale n'est qu'une chambre d'enregistrement.

Le gé néral San Yu, président de la République, et le chef du gouvernement, Maung Maung Kha, n'ont d'autr e mission que d'appliquer strictement les décisions prises par Ne Win, âgé de soixante-se ize ans, et seul maître de la Birmanie de par sa fonction de président du PPSB.

Le pays fait face depuis 1948, le long de toutes ses frontières, à une dizaine de rébellions de minorités ethniques qui réclament l'indépendance: Karen, Môn, Shan, Kachi n, Chin, etc.

Mais une autre révolte armée, est mieux structurée: celle du Parti communiste birman (PC B), 15 000 hommes opérant entre la rivière Salouen et la province chinoise du Yunnan.

A peu près lâ ché par la Chine, soucieuse de conserver le soutien diplomatique de la Birmanie qui condamne l'invasion de l'Afgh anistan et du Cambodge, le PCB est moins actif mais son potentiel est intact.

Pour pouvoir acheter des armes, le PCB participe désormais activement au trafic de l'opium et à la production de l'héroïne .

Il coopère ainsi avec l'"Armée shan unifiée" du roi de la drogue, Khun Sa, qui contrôle la plupart des fabriques d'héroïne à la frontière thaïlandaise.

La récolte annuelle d'opium, en février 1987, é tait évaluée à huit cents tonnes.

Le général Ne Win s'est rendu fin mars aux États-Unis pour un v oyage dont on n'a rien su, sauf qu'il était privé.

Les relations avec la Thaïlande se sont très peu amél iorées malgré les visites du vice-ministre thaïlandais des Affaires étrangères Prapas Limpabandhu (janvie r 1987), puis du général Chaovalit, commandant en chef de l'armée (en mars), suivies du passage à Ba ngkok, en avril, du Premier ministre birman.

Avec un revenu annuel par tête de 190 dollars, la Birmanie est resté e très pauvre.

Pour l'année fiscale 1986-1987, qui s'est terminée le 31 mars 1987, les exportations, en s érieuse régression, n'ont atteint que 418 millions de dollars.

Les biens de consommation sont rares et ne se t rouvent pratiquement qu'au marché noir, arrivant en contrebande des pays voisins.

La croissance annuelle dépasse à peine 3%.

La Birmanie bénéficie chaque année de prêts étrangers d'un d emi-milliard de dollars, surtout de la part du Japon.

La dette extérieure au 1er avril 1987 atteignait 3,4 milliards de dollars et son service équivalait à 40% du montant des exportations.

Les seules sociétés étrangè res qui avaient réussi à conserver des "bureaux de liaison", onze japonaises et trois sud-coréennes, les ont fermés en janvier 1987 sur l'ordre du gouvernement.

La Birmanie de Ne Win est hermétique à toute pré sence extérieure.. »