Berthe MORISOT:LA CHASSE AUX PAPILLONS (analyse du tableau).

« Berthe MORISOT LA CHASSE AUX PAPILLONS Berthe Morisot, une des premières femmes à être admises au sein du groupe impressionniste , émerveille ses amis peintres avec cette toile d'une grâce et d'un charme inégalés ...

Lorsque Berthe Morisot peint cette toile, en l ~7 4, elle s'est déjà libérée de l' influence d'Edouard Manet , qu ' elle a rencontré six ans plus tôt.

Encouragée par l 'accueil réservé à son œuvre Le Berceau lors de la Première Exposition impressionniste , elle entreprend une série de tableaux en plein air.

Sa sœur Edma et ses deux filles lui servent souvent de modèles lors de longues prome­ nades dans la campagne.

L'ŒUVRE Au centre du tableau , Edma , barrée par le filet à papillons , semble perdue dans une rêverie mélancolique.

Sur la gauche, sépa­ rées d'elle par un arbuste filiforme, ses filles chassent le papillon.

Autour de ces figures, une végétation touffue, rendue par de petites touches horizontales ou verticales.

Comme ses amis impressionnistes , l'artiste uti­ lise des coloris clairs - le blanc et le vert -, ajoutant une touche de noir sur un foulard ou une robe pour créer un contraste .

Le mélange de fraîcheur et de spontanéité qui caractérise l'œuvre de Berthe Morisot conquit très vite les impressionnistes.

Grâce à son amitié avec Manet , elle devint dès le début un membre à part entière du groupe et pré­ senta régulièrement des toiles dans ses expo­ sitions.

Pour la première fois, des peintres considéraient une femme comme leur égale.

Berthe Morisot f ut souyent l e mod èle de son beau-fr è re, le peint re Edouard Man et.

Berthe MORISOT 1841-1895 • La Chasse aux papillons • Huile sur toile 46 cm x 56 cm • Signé bord droit «Berthe Morisot ~~ • Peint en 1874 • Localisation: Paris, musée d'Orsay LA CRITIQUE Lors de la Première Exposition impressionnis­ te, en l 87 4, la plupart des critiques accueilli­ rent favorablement son œuvre , alors qu' ils vilipendaient Cézanne, Monet ou Pissarro.

« Lo i n des coulisses, Mlle Berthe Morisot nous conduit dans les prés mouillés par la rosée marine .

Dans ses aquarelles comme dans ses peintures à l'huile, elle aime les grandes herbes où s'assied , un livre à la main, quelque jeune femme auprès d'un enfant.

Elle confronte l' artifice charmant de la Parisienne au charme de la nature », écrit jean Prouvaire.

« Mlle Berthe Moriso t est une artiste douée », renchérit Philippe Burly, un autre cri­ tique, qui admire son «sentiment de l' obser ­ vation, la fra îcheur de sa palette ».

L'HISTOIRE Lors de la fameuse vente du 24 mars 1875 , organisée par les impressionnistes , la toile fut achetée par un certain Duez.

Elle fut ensuite acquise par le marchand Paul Durand-Ruel , puis par le collection_neur Moreau-Nélaton.

Celui-ci en fit don à l' Etat français , qui la pré­ senta au public au musée des Arts décoratifs.

Transférée au Louvre , puis au jeu de paume , elle est aujourd ' hui au musée d'Orsay.

LA COTE Un portrait de jeune fille assise s'est vendu 300 000 F dans une vente aux enchères à Paris, en 1990.

Les toiles de l'artiste peuvent néanmoins atteindre 1,5 million de francs.

Les aquarelles, plus accessibles, coûtent environ 35 000 francs.. »