Berthe MORISOT:JEUNE FILLE EN TOILETTE DE BAL (analyse du tableau).

« Berthe MORISOT JEUNE FILLE EN TOILETTE DE BAL Berthe Morisot ex celle dans les portraits de jeunes femmes racées à la beauté diaphane.

Son style d'une délicatesse ex quise aurait charmé les grands maîtres du XVIII• siècle.

Berthe Morisot a toujours montré une prédilec­ tion pour les portraits de jeunes femmes ou d'enfants pleins de grâce.

Soutenue par Manet, dont elle épouse le frère Eugène, elle acquiert de l'assurance et part icipe dès 1 87 4 aux expositions impressionnistes.

Son goût infaillible, son talent de coloriste et sa facture libre font l'unanimité parmi ses collègues mas­ culins et charment même certains critiques.

L'ŒUVRE C'est incon testable ment un des portraits les plus splendides de l'artiste.

La beauté diapha­ ne et la grâce troublante de cette jeune fille prenant le frais dans un jardin sont rendues avec une maîtrise saisissante .

La carnation pâle du modèle est mise en valeur par ses cheveux châ tains et ses lèvres rouges.

Sa robe aux tons verts et bleus d'une grande sub tilité est brossée à coups de pinceau légers et rap ides .

L'art iste ne néglige pou rtan t pas les con tours, puisqu'elle soulig ne d'un trait à la fois ferme et léger le galbe des épaules et des bra s.

Mais ce tte jeune fem me, croquée dans un décor indistinct de fleurs blanches et de végé tati on sauvage, conserve indéniablement un aspect évanescent.

Elle semble tout droit sortie d'un rêve et prête à disparaître dès que Berthe Mo risot restit ue l'univer s fémi n in avec subti lité (ici, Pasie cous ant dans le j ard in).

Berthe MORISOT 1841-1895 • Jeune FiUe en toiktt e de bal • Huile sur toile 71,6 cm x 54 cm • Non signé • Peint en 1879 • Localisation: Pari s, musée d'Orsa y • Exposition : Paris, 1880 l'on détourne le regard.

C'est ce don excep­ tionnel de Berthe Morisot pour restituer l'inef­ fable qui impress i onna tant Manet et les autres peintres impr ess ionnistes.

L'artiste brossera de nombreux autres portraits de jeunes femmes d'une poésie tout aussi émouvante.

LA CRITIQUE Les critiques furent partagés sur les oeuvres de l'artis te - dont ce portrait -présentées à la Cinquième Exposition impressionniste, en 1 880.

Si certains s'accordent à reconnaître dans ses oeuv res « quelque chose de fin , de vif , et de charmant qu'on devine plutôt qu 'on ne le voit», comme l'écr it Charles Ephru ssi, d'autres , moins compréhensifs, jugent ses toiles «inachevées » ou « embryonnaires ».

L'HISTOIRE La toile a été achetée par le peintre Giuseppe de Nittis en 1880.

Elle a ensuite fait partie de la collection Théodore Duret, avant d'ê tre acquise par l'État en l 894 pour la somme de 4 500 francs.

Ex posée successivem ent au mu­ sée du Luxembourg, au Louvre et au jeu de Paum e, elle se trouve aujourd ' hui à Orsay.

LA C OTE Peu de toile s de Berthe Mori s ot circulent s ur le march é.

Une œuvre lé g è rement plus ta rdi ve, Poup ée dan s la vé randa , a chan gé de main pour 996000 FF (180000 dollar s) lor s d'un e ve nte au x e nch ères à Londre s, en 1993 .

Le s huile s de l'arti ste c oûtent en gé néral entre 300000 FF (55000 dollar s) et 1 ,08 million de fr anc s fran çais (95000 dollar s). »