Berthe MORISOT:FEMME A SA TOILETTE (analyse du tableau).

« Berthe MORISOT FEMME A SA TOILETTE En 1875, lors de la vente de toiles impressionnistes dont elle était l'une des organisatrices, Berthe Morisot fut traitée de« putain »! A l'époque , une rem~e ar!iste éta!t ~éj~ suspecte, mais quand elle peignait des ~ode 1""' n 11effi• ""''"' "''e•at• rur.o 111 It::;, a u •·uu;,, "' " " pu"~; ••• Pissarro, également présent à cette vente au côté de Monet , Renoir et Sisley , ne laissa pas cette injure sans réplique.

Il se précipita sur celui qui l'avait proférée et lui envoya son poing dans la figure.

Durand - Ruel , quid ·ouait l e rôle de commissaire-priseur , fut vite ébor­ dé.

Les réactions du public étaient si agres­ sives qu'il dut faire appel à la police.

L'enchère tourna à la catastrophe.

Les prix de réserves, pour les rares toiles qui trouvèrent preneu r, durent être divisés par deux ou trois! L'ÉPOQUE En 1875, Berthe Morisot est mariée depuis un an à Eugène Manet , le frère du grand artiste.

Elle n'est pas devenue pour autant une femme au foyer .

Au contraire , elle ne pense qu'à peindre, encouragée par ses amis impressionnistes.

Le succès ne tardera pas à venir : dès 1880, elle est reconnue par la cri­ tique.

Cette année-là, Armand Sylvestre remarque la toile dans une exposition et parle avec éloquence de «cette femme à sa table de maquillage vue de dos et dont la r:>eau blanche et ambrée est placée sur un fond presque aussi lumineux ».

Charles Ephrussi compare joliment sa manière de peindre à une plu ie de pétales de fleurs qu' « elle réduit en poudre sur sa palette avant de les répandre sur sa toile, à coups de touches aérées de manière presque hasardeuse».

LE TABLEAU La touche de Berthe Morisot est en harmonie avec l'univers exclusivement féminin de ce tableau, composé de fleurs coupées, de fla­ cons de parfum, de poudre et de brosses à maquillage.

Légers, liquides , traits et couleurs LA COTE Les toiles de Berthe Morisot sont rares sur le marché de l'art.

Poupées dans la véranda a trouvé preneur pour 1 million de francs français (180000 dollars) en 1994.

Berthe MORISOT 1841-1895 • Femme à sa toilette • Huile sur toile 60,3 cm x 80,4 cm • Signé en bas, à gauche, «Berthe Morisot» • Localisation : The Art Institute of Chicago • Exposition : Paris, 1880, 1922 ; Chicago, 1980 ; Londres, 1905 ; San Francisco, Washington, 1988 glissent sur les détails sans jamais i nsister.

Les teintes sont harmonieuses , créant une sympho­ nie de rose , de bleu , de blanc et de gris.

La signature de l'artiste , inscrite sur le miroir (en bas), est là pour souligner la part d'autopor­ trait qu ' il y a dans cette toile.

Elte donne à l'œuvre la dimension d' une vanité : on pour­ rait l 'effacer d'un coup d'éponge.

Berthe Mor isot va apporter à l'impressionnisme la touche féminine qui lui fait souvent défaut.

Ici, Jeune Femme se poudrant .. »