Autriche (1989-1990)

« file:///F/Lycée/angui/0/450174.txt[12/09/2020 18:50:52] Autriche 1989-1990 A quoi sert l'Autriche? La disparition du "rideau de fer" à l'automne 1989 et l'effacement progressif des "blocs" militaires ont relativisé la place de ce petit pays qui avait su, depuis trente ans, tirer les bénéfices de sa neutralité et de sa situation géographique à la lisièr e des deux Europes.

Dans le rôle d'intermédiaire privilégié entre l'Est et l'ouest Vienne - où se sont ouvertes en mars 1989 d'importantes négociations sur les armements conventionnels, CFE - se voit désormais concurrencée par Prague et par Berlin.

Mais la capitale autrichienne espère accueillir le secrétariat permanent d e la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE), clef de voûte de la "nouvelle arch itecture" d'un continent réunifié.

En préparant pour 1995, avec la Hongrie, une exposition mondiale Vien ne-Budapest, l'Autriche a ouvert la voie à une coopération régionale élargie, depuis novembre 19 89, sous l'impulsion de l'Italie, à la Yougoslavie et à la Tchécoslovaquie.

Mais aux yeux des dirigeants autrichiens, cette résurrection de la Mitteleuropa ne constitue pas une alternative réaliste à une adhé sion à la Communauté européenne, à laquelle l'Autriche a déposé sa candidature en juillet 1989.

Non s ans susciter des réticences parmi les Douze à cause de sa "neutralité permanente", dont le contenu devra sans doute être modifié.

Stimulée par les privatisations, l'économie autrichienne a largeme nt profité de l'ouverture à l'Est, comme en a témoigné l'essor spectaculaire de la Bourse de Vienne, tiré e d'un long sommeil par les investisseurs américains et japonais.

Avec un indice de croissance de 3,5%, un taux d'inflation de 3,2% et un chômage inférieur à 5% (selon les prévisions pour 1990), l'Autriche a continué d'afficher de meilleurs résultats que son puissant voisin allemand.

Mais il lui reste à mener à bien la perestroïka d'un système encore très marqué par la "Sozialpartnerschaft", le partage du pouvoir entre socialistes du SPÖ et conservateurs de l'ÖVP (Parti populaire), dont la coalition gouvernementale, conduite par le chanceli er Franz Vranitzky, à la mi-1990, semblait pouvoir se maintenir en tête jusqu'aux législatives d'oct obre.

Tandis que le SPÖ se relevait à peine d'une série de scandales (notamment l'"affaire Lucona" et cell e des ventes d'armes à l'Iran), l'ÖVP a perdu du terrain au profit des Verts et, surtout, du parti "libéral" FPÖ (droite).

Son ambitieux leader, Jörg Haider, qui a conquis en 1989 la présidence du Land de Carinthie, a s éduit l'électorat par un discours populiste, en jouant sur la peur d'une immigration illégale venue de l'Est.. »