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Au fronton du Palais de Chaillot est gravé le texte suivant de Paul Valéry :Il dépend de celui qui passeQue je sois tombe ou trésor,Que je parle ou me taise.Cela ne tient qu'à toi,Ami, n'entre pas sans désir.En vous inspirant de ce texte, vous essaierez de définir votre attitude de lecteur devant l'oeuvre littéraire.

Publié le 15/05/2020

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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Au fronton du Palais de Chaillot est gravé le texte suivant de Paul Valéry :Il dépend de celui qui passeQue je sois tombe ou trésor,Que je parle ou me taise.Cela ne tient qu'à toi,Ami, n'entre pas sans désir.En vous inspirant de ce texte, vous essaierez de définir votre attitude de lecteur devant l'oeuvre littéraire. Ce document contient 1497 mots soit 3 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Littérature.

« Au fronton du Palais de Chaillot est gravé le texte suivant de Paul Valéry :Il dépend de celui qui passeQue je sois tombe ou trésor,Que je parle ou me taise.Cela ne tient qu'à toi,Ami, n'entre pas sans désir.En vous inspirant de ce texte, vous essaierez de définir votre attitude de lecteur devant l'oeuvre littéraire. Réflexions préliminaires Ce texte s'applique vraisemblablement aux musées que renferme le Palais de Chaillot.

Valéry, mort en 1945, nesonge guère au TN.P, encore peu connu à cette date (certes le T.N.P.

est installé au Trocadéro depuis 1920, maisjusqu'en 1947 il ne fait guère parler de lui), ou du moins il ne songe pas seulement au T.N.P, mais aux manifestationsculturelles de toutes sortes dont le Palais de Chaillot est le centre.2 Le problème posé est donc celui de l'attitude du lecteur ou plus généralement du «consommateur», suivantl'expression de Valéry, en face de la création artistique.

De toute façon, bien respecter le libellé du sujet : après lacitation de Valéry ce libellé invite à limiter le sujet à l'oeuvre littéraire et au lecteur.

Donc le sujet revient à ceci :l'oeuvre littéraire n'existe pas en elle-même, elle attend d'un éventuel lecteur qu'il lui donne la vie et la parole.Inversement la lecture n'est pas une opération purement passive, elle est un appel, une attente (« n'entre pas sansdésir»).

On est donc amené à étudier cette très curieuse opération de mutuelle création qu'est la lecture.

Nombred'esthéticiens modernes ont mis l'accent sur cet aspect de double et mutuel dévoilement qu'implique l'acte de lire(Proust ; Alain ; Sartre ; on pourra faire largement appel à leurs idées sans, bien sûr, transformer le devoir en uncatalogue de critiques et d'opinions).3 Est-ce à dire que la conception de la lecture suggérée par Valéry soit absolument indiscutable ? En fait onconstatera que ce sont surtout des écrivains modernes qui soutiennent ce point de vue ; pour les classiques duXVIIe siècle et les néoclassiques du XVIIIe siècle il y a une beauté absolue des oeuvres, hors des désirs et del'intervention du lecteur : la lecture consiste dire à se former le goût, mais ceci d'une façon générale, indépendante de cette espèce de couronnement que, selon Valéry, la lecture doit apporter à l'oeuvre. 4 Le plan ne comporte — volontairement — presque aucun exemple : il sera très fructueux pour l'étudiant d'enchercher et de tâcher de les adapter au mouvement du devoir. Plan I Les désirs du lecteur 1 Partir d'une constatation psychologique : on ne lit jamais mieux que lorsque l'on a un besoin particulier, que lorsque l'on demande quelque chose de précis à la lecture : que l'on fait.

Chacun sait que rien n'est plus difficile quede lire « pour s'instruire», qu'il n'est rien de plus lassant que de lire in extenso toutes les oeuvres d'un écrivain ou d'une époque pour arriver, en une sorte de connaissance qui tient de l'inventaire, à posséder à fond cet écrivain oucette époque.

Au contraire, quand nous éprouvons d'avance le besoin d'une oeuvre (par exemple, pris d'une brusquenostalgie des rivages ensoleillés de la Méditerranée nous relisons Camus ou Giono), nous avançons à toute alluredans notre lecture et surtout nous y découvrons mille rapports qu'une lecture purement documentaire laisseraitpasser inaperçus. Cette constatation élémentaire met en évidence la nature très particulière de la lecture : alors qu'en musique ou en peinture il y a une certaine beauté e soi d'un accord de sons ou de couleurs, la littérature, utilisant des mots etde idées, rend particulièrement nécessaire cette activité du lecteur qui doit grouper des rapports d'idées et de motspour qu'ils prennent vie, pour qu'ils aient un intérêt.

Cela tient évidemment à ce que la littérature est l'art qui nousparle le plus de l'intérieur, à ce que la voix du romancier, par exemple, doit être nécessairement ma voix.

En lisant jeme parle plus que l'on ne me parle et certes je n'ai de raisons de me parler que si j'ai quelque chose à me dire. 3.

Il ne s'agit pas cependant de soutenir qu'on peut demander n'importe quoi à n'importe quelle oeuvre littéraire, quel'oeuvre littéraire ne serait qu'un prétexte à rêverie indifférenciée.

On risquerait de tomber dans l'erreur d'un «impressionnisme» excessif qui consiste à parler de soi à propos de l'oeuvre littéraire (on sait que la critique impressionniste de la fin du XIXe siècle n'hésite pas à aller jusqu'à ces conséquences extrêmes ; Anatole Franceécrit, non sans ironie : «Je vais parler de moi à propos de Shakespeare, à propos de Racine, ou de Pascal, ou deGoethe.

C'est une assez belle occasion.» En réalité toute oeuvre n'est pas susceptible de n'importe quelle résonance, mars il y a bien des résonances et des harmoniques pour une même oeuvre littéraire et c'est dans leurchoix que se situent la découverte du lecteur et le rôle de son désir. II «Il dépend de celui qui passe /que je sois tombe ou trésor» On voit donc qu'en un certain sens le lecteur crée l'oeuvre littéraire : 1 parce que le lecteur va progressivement aux parties les plus précieuses d'une oeuvre.

Voir Proust, A la Recherche du temps perdu, t.

I, p.

521-532 : «On ne retient pas tout de suite les oeuvres vraiment rares, mais même au sein de chacune de ces oeuvres-là[...] ce sont les parties les moins précieuses qu'on perçoit d'abord.» ;. »

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