Artaxerxès II
Publié le 16/05/2020
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Artaxerxès II404-358
Au moment où Artaxerxès II succéda en 404 à Darius II, la Perse venait de se soumettre les villes ioniennes.
Lamême année, Athènes, dont la puissance navale, à plusieurs reprises, avait constitué pour la Perse un véritabledanger, s'effondrait définitivement, vaincue par Sparte.
Mais les dissensions, qui constituaient un mal endémique chez les Achéménides, placèrent Artaxerxès II devant larévolte ouverte de son frère cadet Cyrus, commandant des troupes perses en Asie Mineure, qui éleva desprétentions au trône.
Or, Sparte, qui venait de triompher d'Athènes, s'engageait dans une politique impérialiste.
Elleoffrit son alliance à Cyrus et envoya, pour le soutenir, un corps de 10 000 hommes commandés par Zamos Lecontingent spartiate s'engagea avec Cyrus jusqu'à Babylone.
Mais là, la mort de Cyrus le contraignit à la retraite.
Sibien que Sparte, après avoir vendu l'Ionie à la Perse, se trouva elle-même en guerre avec le Grand Roi.
Zamos fuiten Égypte, mais Amyrtée, qui y régnait à ce moment, craignant d'être entraîné dans un conflit avec Artaxerxès II, lefit mettre à mort.
Au moment où Artaxerxès II prenait possession du trône, la Perse, maîtresse des cités phéniciennes et ioniennes,devenait à nouveau un danger grave pour l'Égypte où, en 398, Néphéritès Ier fondait à Mendès une nouvelledynastie.
L'Égypte, pour faire face à la menace, constitua une puissante force navale et chercha à renouer contrela Perse l'alliance de l'Égypte et de la Grèce.
Sparte exerçait à ce moment une indiscutable hégémonie ; elledisposait d'une flotte payée jadis avec l'or Perse mais qui, depuis l'intervention des dix mille en faveur de Cyrus, setrouvait engagée contre Artaxerxès.
Quant à Athènes, depuis sa défaite par Sparte, elle avait constitué une ligueavec Corinthe qui lui avait confié le commandement de ses escadres.
La Perse répondit à cette alliance qui se préparait, par son habituelle diplomatie : elle se tourna contre Sparte enoffrant des subsides à la ligue de Corinthe (395).
La dynastie Achéménide restait en effet une grande puissance financière grâce au tribut foncier, qui lui procurait defaçon stable des ressources considérables qu'elle tirait de ses immenses territoires de l'Est.
C'est ce tribut, instaurépar Darius Ier, qui explique que la perte des ports de l'Asie Mineure et du Delta du Nil ne menaçait pas sa puissancefinancière, base de sa diplomatie.
Athènes n'hésita pas, pour combattre Sparte, à accepter l'or perse et à laisser son amiral, Conon, passer au servicedu Grand Roi.
L'Égypte n'avait dès lors d'autre possibilité que l'alliance avec Sparte.
Pour la soutenir elle lui envoyadu blé et cent trières ; mais Sparte n'avait pas, comme jadis Athènes, les mêmes intérêts que l'Égypte.
Elle n'étaitpas une puissance commerciale et faisait de la guerre, faute d'autre activité, une industrie dont on payait lesservices comptant.
L'alliance de Sparte n'eut d'ailleurs pas le temps de produire des effets, Conon détruisit la flotte de Sparte à Cnidepuis, quittant le service du Grand Roi, il rentra à Athènes où le peuple l'accueillit triomphalement.
Une vive réactionnationaliste se manifesta à Athènes dans le sens de la restauration d'une cité démocratique.
Sa ruine, pensait-elle,avait été causée par l'abandon des traditions politiques et religieuses nationales.
Elle s'en prit donc à ceux qui —comme Socrate, condamné à boire la ciguë — avaient voulu rompre avec les cadres désuets de la cité (399).
Le monde était alors partagé entre trois influences : celle de l'Empire perse, vaste État terrien et absolutiste dontles ressources financières étaient quasi illimitées ; celle de l'Égypte, orientée vers le commerce et la mer et qui, deplus en plus, devenait la pièce centrale de l'économie orientale ; celle enfin des cités grecques que leurs rivalitésempêchaient de poursuivre une politique suivie.
Le rôle économique de la Grèce était immense, mais c'étaitprécisément au moment où elle s'effondrait comme puissance politique, qu'Athènes apparaissait comme une placeéconomique et bancaire considérable ; Corinthe et Syracuse devenaient des puissances industrielles, et Rhodes,depuis la création du canal de la mer Rouge, une grande place de transit.
La diplomatie perse avait compris tout le parti qu'elle pouvait tirer de leurs dissensions.
La destruction de la flottespartiate à Cnide faisait disparaître la dernière force navale grecque.
Artaxerxès, dès lors, occupa sans difficulté lesvilles d'Ionie.
Athènes, en revanche, persistait dans sa politique d'hégémonie maritime en reconstruisant une flotteavec l'or Perse.
A ce moment, Achoris (390-378) régnait en Égypte.
Toute sa politique tendait à se constituer une puissance navalesupérieure à celle de la Perse.
L'île de Chypre, depuis la victoire athénienne à Mycale (479), était directementmenacée par la Perse à nouveau installée en Ionie.
Déjà la guerre avait éclaté entre Evagoras, roi de Chypre àSalamine, et le Grand Roi.
Evagoras avait conquis Rhodes et Tyr et apparaissait comme une puissance navale.
Achoris, reprenant la politique d'Amasis, fit alliance avec Chypre et renoua avec Athènes.
Comme le roi de Perse le faisait en Grèce, Achoris intervint par des subsides : il envoya à Evagoras du blé pourravitailler sa flotte et 50 trières (388).
Sparte profita de la situation pour se rapprocher d'Artaxerxès.
Dès 392, elleavait envoyé à Sardes Antalcidas, chargé d'y engager des pourparlers avec le satrape Tiribaze ; en contrepartie,elle était prête à reconnaître la cession définitive des villes d'Ionie à la Perse, ainsi que des îles de Chios et de.
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