Aristote
Publié le 15/05/2020
                             
                        
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                                                                                                                            Aristote
Disciple indépendant de Platon et ancien précepteur d'Alexandre le Grand, Aristote fonda sa propre école, le Lycée(ainsi nommé à cause de la proximité du temple d'Apollon Lycien).
Tout en marchant  sous les ombrages  (d'où le nom  de Péripatéticiens,  de promeneurs3  donné à ses  disciples)Aristote fais ait, au Lycée, deux sortes de cours : le matin, pour les initiés, des cours ésotériques; l'après-midi, pourun auditoire  plus vaste,  des cours  exotériques,  autrement dit des  cours  publics  procédant  par questions  etréponses.
                                                            
                                                                                
                                                                    Les dialogues tirés  des cours  publics sont  perdus.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il ne reste  d'Aristote  que les matériaux  des coursésotériques : leçons préparées, notes prises par les disciples.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ce sont des brouillons géniaux qui constituent l'œuvred'Aristote !
A l'idéalisme de Platon, amoureux des mathématiques (« que nul n'entre ici s'il n'est géomètre ! ») on peut opposerle naturalisme d'Aristote (fils d'un célèbre médecin de la Cour de Macédoine et soucieux des réalités concrètes).Pour comprendre et classer les réalités naturelles, Aristote a forgé un instrument, un « organon », la logique ; il estl'inventeur du syllogisme.
Ses œuvres,  traduites en arabe  et de l'arabe en latin, se répandent  en Europe au XIIIe siècle tandis  que saintThomas s'efforce de concilier cette philosophie avec la révélation chrétienne.
                                                            
                                                                                
                                                                    Pour la scolastique médiévale (dont latradition catholique  poursuit l'enseignement  jusqu'à nos jours)  Aristote  est tout  simplement  «le Philosophe  »,l'autorité suprême de la pensée profane.
                                                            
                                                                                
                                                                    Longtemps, « Aristote l'a dit » fut un argument sans réplique.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Aristote est né en 384 avant notre ère à Stagne, petite ville fondée par des colons grecs en Thrace près du montAthos.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il perdit très jeune son père, médecin célèbre qui soignait la Cour de Macédoine et qui prétendait descendred'Esculape en personne.
En 367 — à l'âge de 17 ans — Aristote est étudiant à Athènes.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il suit les cours d'Isocrate, puis ceux de Platon lui-même à l'Académie, dès que ce dernier revint de Sicile.
                                                            
                                                                                
                                                                    Platon admirait fort cet élève qu'il appelait le « liseur », la «pensée pure ».
                                                            
                                                                                
                                                                    Aristote témoignera de la reconnaissance et de l'affection à son maître, mais il se séparera de sadoctrine : « On peut, dira Aristote, avoir de l'affection pour ses amis et pour la vérité.
                                                            
                                                                                
                                                                    Mais la moralité consiste àdonner la préférence à la vérité », ce qu'un vieil adage exprime ainsi : « amicus Plato sed magis arnica veritas ».
A la mort de Platon (347) Aristote voyagea quelques années.
                                                            
                                                                                
                                                                    Nous le retrouvons ensuite à la Cour de Macédoine,précepteur  du jeune  Alexandre  qui, plus  tard,  ne manquera  jamais de donner  au philosophe  les preuves  de sapuissante amitié.
                                                            
                                                                                
                                                                    C'est avec l'aide d'Alexandre qu'Aristote pourra réunir une bibliothèque admirablement documentéeaussi bien sur les constitutions des cités grecques, que sur les mœurs des barbares ou l'histoire des animaux.
                                                            
                                                                        
                                                                    Surl'ordre d'Alexandre beaucoup  de chasseurs, pêcheurs, herboristes, adresseront  leurs collections à Aristote qui seprocure d'autre part le recueil complet des observations astronomiques faites par les Chaldéens à Babylone.
                                                            
                                                                                
                                                                    Noussaisissons ici l'esprit encyclopédique et  réaliste de la philosophie d'Aristote : pour  lui chaque science établit sesdémonstrations à partir de principes qui lui sont propres, et qui sont recueillis dans l'expérience sous forme d'unecollection complète de faits naturels.
                                                            
                                                                                
                                                                    En 335, Aristote revient à Athènes.
                                                            
                                                                                
                                                                    Tandis que Xénocrate succède à Platon àla tête de l'Académie, Aristote fonde son école personnelle qu'il appelle le Lycée parce qu'elle est toute proche dutemple d'Apollon  Lycien.
                                                            
                                                                                
                                                                    Aristote  faisait ses leçons  en se promenant  sous les ombrages  (d'où le nom  dePéripatéticiens, c'est-à-dire de promeneurs donné à ses disciples).
Aristote  faisait deux sortes  de cours  : tous  les matins  des cours  précis  et difficiles,  appelés ésotériques  quis'adressaient aux initiés, à des élèves déjà savants et exercés ; et l'après-midi, des cours publics, exotériques, quiprocédaient par questions et réponses.
                                                            
                                                                                
                                                                    Les dialogues, de niveau très accessible et d'allure très littéraire qu'Aristoteavait tirés de ses  cours  publics,  sont aujourd'hui  perdus.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il ne  reste  de lui que  les matériaux  de ses  coursésotériques : leçons préparées, notes prises par les disciples.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ce sont ces brouillons géniaux qui constituent l'œuvred'Aristote.
                                                            
                                                                                
                                                                    A la mort d'Alexandre (323) Athènes se soulève contre la puissance macédonienne.
                                                            
                                                                                
                                                                    Aristote compromispar ses amitiés macédoniennes s'exile à Chalcis dans l'île d'Eubée où il meurt en 322 avant J.-C.
PLATON ET ARISTOTE
Tandis que les premiers disciples de Platon, Speusippe et Xénocrate, exagèrent l'idéalisme du maître et lui donnentun aspect de plus en plus mathématique (les idées se réduisant à des nombres plus vrais que toutes les misérablesréalités du  monde sensible) Aristote s'élève  vigoureusement contre la théorie  des Idées.
                                                            
                                                                                
                                                                    Les Idées n'ont pas deréalité objective, il n'y a pas de modèles réels des choses sensibles.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ce n'est pas l'Idée de Platane en soi qui produitdes platanes particuliers, mais c'est un platane particulier qui engendre un autre platane particulier ; ce n'est pasl'Homme en soi  qui  engendre  Achille, mais son père  Pélée.
                                                            
                                                                                
                                                                     La seule  chose  qui existe  c'est l'individu  concret.N'oublions pas ici que, tandis que Platon et ses disciples avaient une formation surtout mathématique (nul n'entre icis'il n'est géomètre !) Aristote, fils de médecin, a plutôt une vocation de naturaliste et d'observateur du concret.Pour lui, seul  l'individu  concret est proprement  une substance.
                                                            
                                                                                
                                                                     Socrate n'est pas Socrate  par cette  essenced'homme qui lui est commune avec les autres, mais par ce qu'il a de particulier.
                                                            
                                                                                
                                                                    Cependant, s'il n'y a de réel quel'individu,  il n'y  a de  science  que du général  et toute  connaissance  s'efforce de classer  et de  hiérarchiser  lespropriétés communes aux individus.
                                                            
                                                                                
                                                                    Notre intelligence est capable d'abstraire de telles propriétés générales qui sont.
                                                                                                                    »
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- « L’homme est un animal raisonnable » ARISTOTE
- « Un homme sans vie sociale est soit une bête soit un dieu » ARISTOTE
- Le plus grand défaut du Moyen Age dans le domaine de la pensée, ce fut sans doute qu'il s'écarta constamment du texte, à un tel point qu'on ne connaissait plus de la Bible ou d'Aristote que les commentaires des commentaires qu'on en avait faits. C'est en cela que c'est véritablement le Moyen Age de la pensée, puisqu'il s'agissait alors d'une pensée sans objet, dangereusement indépendante et soumise par là à certaines idées de l'esprit tout à fait arbitraires.
- Introduction à l'éthique: Hobbes et Aristote
 
     
                